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La ville de Kinshasa new-look sera bâtie sur 30.000 hectares à Maluku: Sakombi Molendo présente le nouveau projet urbain aux promoteurs immobiliers et investisseurs américains réunis à Houston

La République démocratique du Congo envisage de construire une nouvelle ville sur une superficie de 30.000 hectares à Kinshasa, la capitale du pays. Une ville nouvelle qui devrait faire 85 fois la taille de l’actuelle Kinshasa, avec des titres fonciers numérisés. L’audit foncier a été bouclé et le modèle économique adopté. Des milliers de kilomètres de voies nouvelles y seront également aménagés, avec des corridors réservés aux piétons. Des hôpitaux, des universités, des écoles et des infrastructures sportives et de divertissement divers y seront aussi érigés. Ça deviendrait dans les prochains jours le plus grand chantier de la République. Le ministre des Affaires foncières, Sakombi Molendo, a présenté cet ambitieux projet urbain à des investisseurs américains dont des promoteurs immobiliers réunis le jeudi 22 septembre à Houston, Texas, aux États-Unis, et priés de venir investir dans l’immobilier et l’agrobusiness.

Les réformes initiées depuis 2019

«Il me fait plaisir en tant que ministre des Affaires foncières de venir partager avec vous les avancées faites par le gouvernement de la République démocratique du Congo depuis l’arrivée du Président Félix-Antoine Tshisekedi, pour améliorer la gestion de la terre et sécuriser les patrimoines fonciers et immobiliers publiques et privés. L’ensemble de toutes ces réformes et améliorations apportées dans le domaine des affaires foncières ont contribué significativement à l’amélioration du climat des affaires en République démocratique du Congo, afin de garantir au mieux la sécurité des investisseurs autant locaux qu’internationaux», a expliqué Sakombi Molendo.

Pour illustrer son propos, le ministre a fait part à l’auditoire des réformes mises en place dans le domaine foncier depuis 2019, des mesures administratives et de gouvernance mises en place pour améliorer les indices du climat des affaires et du projet de numérisation du Cadastre national, réforme phare de son ministère. Sakombi a notamment évoqué les changements apportés afin d’améliorer l’efficacité fonctionnelle de l’Administration ainsi que la qualité des services aux citoyens et aux entreprises, la réduction du temps de traitement des dossiers fonciers à caractère commerciaux avec pour objectifs d’atteindre un maxima de 15 jours pour les mutations et 72 heures pour les Inscriptions hypothécaires. Le ministre a également relevé les autres mesures administratives et de gouvernance prises dans son secteur pour améliorer le climat des affaires. Il s’agit de la bancarisation de toutes les transactions foncières.

Désormais, toutes les transactions foncières et immobilières de 10.000 dollars et plus devront se faire par un paiement bancaire. Il s’agit aussi de la création de la Base de données de suivi des conflits fonciers, permettant d’avoir une image plus structurée des sources et causes de conflits fonciers et immobiliers, de leurs concentrations et localisations, en vue de concevoir les meilleures stratégies pour les éradiquer. Il y aussi la création de la Base de données de suivi des transactions foncières, facilitant le suivi des performances de l’administration. Il s’agit surtout de la relance du projet de numérisation du Cadastre en vue de sécuriser à la fois les titres fonciers et les investisseurs et de la mise en route de la nouvelle loi foncière.

Une dizaine de projets à développer

C’est sur ce socle du nouveau Cadastre modernisé de la République démocratique du Congo que Sakombi Molendo a invité les promoteurs immobiliers et autres patrons américains à proposer des projets d’investissements, particulièrement dans le développement immobilier dans l’extension de la nouvelle Capitale administrative -Kinshasa/Kitoko-, le développement immobilier sur la baie du fleuve Congo -Corniche de Kinshasa-, le développement immobilier dans la concession à désaffecter du camp militaire Kokolo, le développement industriel à Maluku ainsi que le développement de zones agro-industrielles et des concessions touristiques dans les 26 provinces.

Sans nul doute, ce déplacement vers l’Est de la capitale est une tentative de désengorger Kinshasa, 12 millions d’âmes, en proie aux embouteillages et à une expansion démographique sans précédent dans sa partie Ouest, où sont concentrés essentiellement les institutions, les représentations diplomatiques, le centre des affaires, les hôpitaux, les universités et les écoles. Ce projet d’une cité premium traduit aussi une volonté de se rapprocher du prochain Pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa, d’une importance de plus en plus stratégique pour l’économie de l’ex-Zaïre.

Le 22 juin dernier, le ministre d’État en charge du Plan, Christian Mwando Nsimba Kabulo, et son homologue de la République du Congo en charge de l’Aménagement, de l’Équipement du territoire et des Grands travaux, Jean-Jacques Bouya, ont signé un avis à manifestation d’intérêt pour le pont Kinshasa-Brazzaville, infrastructure majeure sur le second plus long fleuve d’Afrique, faisant franchir une nouvelle étape cruciale à cet autre projet, presque trois décennies après les premières études préparatoires.

AKM

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