Majorité comme Opposition, les élus nationaux sont déterminés à se venger du ministre des Transports et Voies de communication après le rendez-vous manqué de juin dernier, où il avait réussi à les snober sous prétexte de maladie, avant de réapparaitre moins de 10 jours. Visé par une motion de défiance initiée par le député Olivier Mutuale, Justin Kalumba Mwana Ngongo aurait certainement voulu voir les vacances des députés se prolonger…il sait que son avenir politique se joue au cours de cette session qui s’ouvre le mardi 15 septembre 2015.
Déjà, en juin dernier, alors qu’il était attendu devant la Représentation nationale, le ministre avait séché la plénière sous prétexte qu’il était sérieusement malade, et qu’il serait même évacué d’urgence à l’étranger. Mais 8 jours après, tout le monde l’a vu en santé de fer, côte à côte avec le Premier ministre lors de l’inauguration de la nouvelle aérogare modulaire de N’djili. Pour certains élus, son comportement indigne est considéré comme outrage à l’institution Parlement.
La rentrée parlementaire de septembre s’annonce chaude. Reddition des comptes, loi de Finances publiques…et bien sûr le contrôle parlementaire. Dans le registre de contrôle parlementaire, les esprits sont déjà fixés sur deux affaires phares: la récolte des signatures de la motion de défiance contre le Premier ministre et la motion de défiance contre le ministre des Transports et Voies de communication, qui devrait être enfin débattue en plénière.
Si pour Matata l’affaire est encore au labo, pour Kalumba, la motion a été déposée au bureau du Président de l’Assemblée nationale depuis le début du mois de juin de l’année en cours. Il lui est reproché «l’outrage au président de l’Assemblée nationale et à l’institution Parlement».
Selon l’auteur de cette motion, le député Olivier Mutuale, le ministre des Transvocom aurait adressé un courrier menaçant au président de l’Assemblée nationale après le rejet par la plénière de son projet de loi portant code de la route. Mais cette motion n’avait jamais été débattue en plénière. Le samedi 13 juin, à deux jours de la clôture de la session, alors que tout le décor était planté afin que la motion soit débattue, Kalumba ne s’est jamais présenté.
Il a préféré jouer aux abonnés absents. La décision officielle avancée était une crise de tension qui aurait poussé à son évacuation urgente vers l’étranger. Faux, affirment certaines sources qui privilégient la thèse du manque de considération du ministre à l’égard de la représentation nationale! «S’il était malade, comment alors expliquer sa présence à la cérémonie d’inauguration de l’aéroport juste quelques jours après? Nous avons compris que c’était un sabotage. Quelque soit la durée de la nuit, le soleil finit par apparaitre…», dénonce un élu national. Le vendredi 12 juin, la réunion de tous les députés de la Majorité convoquée à Béatrice Hôtel avait, semble-t-il, tourné au vinaigre.
Ces deniers auraient refusé de faire bloc comme d’habitude pour sauver le ministre. Il avait donc fallu inventer une raison qui fasse que le ministre ne se présente pas le lendemain, question de faire passer l’orage, tout en sachant que la session devrait se clôturer le 15 du mois. Mains sur le cœur, le président Minaku avait rassuré à tous les élus que cette motion serait une priorité pour la session de septembre. Qu’elle serait même traitée à la toute première semaine de la rentrée.
On y est presque. Plus que question d’heures! A moins que les élus ne fassent une courbe rentrante et se déconsidèrent. La population garde un œil ouvert sur cette affaire. La présumée surfacturation des locomotives de la SNCC, des avions de Congo Airways…autant d’affaires sensibles qui collent à la peau de Kalumba. L’étau se resserre. A moins qu’un miracle se produise…
YA KAKESA