Libérer Stanis Bujakera et les autres prisonniers politiques du régime! Tel est le credo de la campagne de mobilisation que les mouvements citoyens vont lancer, ce vendredi 03 novembre, lors de leur premier rassemblement pacifique qu’ils vont tenir devant le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa -CPRK- ex-Prison centrale de Makala.
En prévision de la prochaine audience du procès de Stanis Bujakera, détenu depuis 56 jours déjà, la Dynamique des mouvements citoyens a, dans un communiqué daté du jeudi 02 novembre, lancé un appel à la mobilisation des journalistes et des citoyens en vue de chercher la libération de Bujakera et d’autres prisonniers politiques de la RD-Congo. «Nous encourageons tous ceux qui partagent la cause de la démocratie et de la liberté à nous rejoindre», lancent les mouvements citoyens. En fait, Filimbi, LUCHA, Urgences panafricanistes, Mouvement justice en action, Les indignés, MCCP, Les Congolais débout, Jeunesse en action, Synergie bilenge, La ligue des justiciers, Vici et autres structures signataires du communiqué craignent la restriction croissante de l’espace civique à l’approche des élections. «Nous, membres des mouvements citoyens constatons avec inquiétude la restriction croissante de l’espace civique à l’approche des élections générales de décembre 2023.
Meurtre du député d’opposition Cherubin Okende, condamnation expéditive et inique de l’opposant Jean-Marc Kabund, de l’activiste de la LUCHA Mwamisyo Ndungo King et du chanteur Delkat Idengo, arrestation arbitraire et détention illégale des opposants Lens Omelanga d’Envol, Mike Mukebayi, Salomon Kalonda et du journaliste Stanis Bujakera», peut-ont lire dans le communiqué qui déplore aussi les restrictions des mouvements des opposants candidats à la Présidence.
«Les acteurs politiques de l’Opposition, les activistes de la Société civile et les journalistes sont de plus en plus la cible d’attaques diverses de la part des autorités RD-congolaises. Aussi flagrantes soient-elles, ces restrictions des libertés constitutionnelles ne donnent lieu à aucune poursuite judiciaire. Bien au contraire, la justice RD-congolaise se comporte en instrument des autorités RD-congolaises pour réprimer les voix discordantes et blanchir des criminels économiques comme Vital Kamerhe, Vidiye Tshimanga…», s’indignent les mouvements citoyens. Les signataires du communiqué qui appellent à la mobilisation générale, pensent que le ciblage de la presse libre est particulièrement inquiétant en cette période préélectorale durant laquelle l’expression des divergences politiques et leur couverture médiatique égales ont la règle.
«La persécution judiciaire que subit le journaliste Stanis Bujakera devant le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe demeure aujourd’hui le cas emblématique de la volonté manifeste du pouvoir en place de contrôler et/ou faire taire la presse libre et indépendante à l’approche des élections», dénonce la Dynamique des mouvements citoyens. Les activistes de la Société civile estiment encore que le cas de Stanis Bujakera est malheureusement loin d’être un cas isolé. «Selon Journalistes en danger, 523 attaques contre les journalistes, dont 5 meurtres, ont été enregistrées durant le mandat de Félix Tshisekedi alors qu’il a promis de respecter et de promouvoir la liberté de la presse», regrettent les signataires du communiqué.
Et d’ajouter: «dans un contexte politique où le processus électoral est mal engagé et porteur des germes de la violence post-électorale, les atteintes à la liberté de la presse portent un coup à la jeune démocratie RD-congolaise déjà malmenée par le pouvoir de Felix Tshisekedi. À cet effet et en solidarité avec les journalistes congolais, nous lançons une campagne de mobilisation pour exiger la libération de Stanys Bujakera et d’autres prisonniers politiques en RD-Congo», annonce le communiqué.