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Kengo et Kamerhe viennent au dialogue

Kengo...
Le président de l’UFC et autorité morale de l’Opposition Républicaine s’est rangé à la faveur de la création d’une nouvelle plate-forme politique et le boss de l’UNC en a longuement parlé mardi avec le député UNC Sam Bokolombe
C’est Kengo dans ses multiples facettes. Tel un caméléon. Capable de s’adapter à toutes les couleurs… à toutes les situations. Mobutu Sese Seko a eu une vingtaine de Premiers ministres. Léon Kengo wa Dondo, trois fois rappelé à la Primature, se tire du lot avec une longévité sans pareil à la tête du gouvernement.
Aux élections de 2006, ce fauve a su jouer pour déjouer la carte de la MP et se taper le perchoir du Sénat. Une grande victoire ponctuée d’une stratégie politique de coulisses qui s’est confirmée sur la scène. Il a doublé son mandat tout bonnement à la tête du Sénat. Il a glissé en douceur selon l’Opposition à laquelle il appartient et dont il se réclame.
A la veille de la tenue des consultations nationales, Kengo avait annoncé la formation du nouveau gouvernement de l’union nationale. Dans sa stratégie, il a mis en place une plate-forme politique dénommée Opposition républicaine dont il est le chef de file. Cette dernière est parvenue à obtenir l’adhésion des opposants aux Consultations nationales, hormis les autres gros calibres, Etienne Tshisekedi, le radical opposant, et Vital Kamerhe, le frondeur du PPRD et fondateur de l’UNC.
A l’issue des consultations, une année s’est écoulée sans que ce gouvernement ait vu le jour. Et pendant que les troupes commençaient à se décourager, Kengo a gardé son sang froid. Quand Kabila a décidé de former le gouvernement d’union nationale, il est au rendez-vous. Il a réussi à se taper un gros morceau en plaçant ses lieutenants au Budget, aux Finances, au Plan et à la Coopération internationale. Là où passe l’argent.
Alors que le climat politique est dominé par les démissions à la CENI et que tout présage un dialogue politique pour préserver la paix et la stabilité, Léon Kengo est une fois de plus en voie de se faire parler de lui. Il vient de créer une nouvelle plate-forme politique dénommée les Partisans des négociations républicaines -PNR. Il reprend date avec l’Histoire. A la ligne de front, Michel Bongongo pour conduire les troupes. Enjeu: le dialogue national…  dans l’esprit républicain. Nouveau credo: le consensus.            
Kengo wa Dondo sait afficher présent. L’homme vient de créer une nouvelle plateforme politique: les Partisans des négociations républicaines -PNR. Ses alliés idéologiques sont, entre autres, Matadi Nenga, Jean-Baptiste Bomanza, Kumbu Kubel, Ben Kabamba, tous membres de l’Opposition républicaine -OR- attachés à la tenue du dialogue.
Ils avancent dans le  travail de mobilisation. Selon Michel Bongongo, cette structure n’empêchera pas l’UFC de Kengo de travailler avec la famille politique du chef de l’Etat. «L’UFC et ses alliés regardent dans la même direction. Ils ont une même  conviction et partagent les mêmes valeurs fondatrices du Congo nouveau», explique-t-il. Et d’ajouter: «trois valeurs unissent l’UFC et les PNR et constituent les principes de leur action politique. Il y a la foi dans le respect de la Constitution. Cette dernière est la volonté de toute la population. Aussi la foi dans la vitalité des institutions sociopolitiques. A ce sujet, il est important de faire une évaluation de tout ce qui a été fait en vue d’aboutir à un consensus. Et enfin la foi dans la stabilité de l’Etat».
Dans cette logique, Michel Bongongo, secrétaire général de l’UFC a signifié que pour avoir un Congo fort, uni et prospère, il importe de rassembler toute la population qui est résolument déterminée pour le développer. A ses yeux, cela doit se faire dans la paix, l’unité et l’amour de la patrie. Cette population doit avoir la détermination de servir et de défendre le pays pour l’élever à sa puissance et à sa grandeur. Du coup, trois valeurs constituent, pour MB, un principe de base. «On ne peut pas  demeurer éternellement en train de s’accuser mutuellement», a-t- dit.
Dialogue ou  glissement
Pourquoi une plate forme pour le dialogue? Celui qui passe pour le principal lieutenant de Kengo a signifié qu’il  était important de mobiliser des milliers des partisans en cette période pour leur faire part de la position l’UFC. Le parti de Kengo soutient le dialogue, seul moyen de trouver un consensus face à la crise qui guette le pays. «Le dialogue permettra de traiter  les maux qui divisent la République. Cela en vue d’éviter toute glissade. Ceux qui ne soutiennent pas le dialogue, bloquent le pays. Ils ne veulent pas que le Congo change», a soutenu Bongongo. Pour lui, c’est le moment de se préparer pour que les élections arrivent à temps. Pour éviter le pire, il propose une rencontre où tous les RD-Congolais pourront discuter sur leur faisabilité. Si non, ce sera la meilleure façon d’ouvrir la voie à l’inconnue. L’UFC évoque le changement mais dans le respect de la constitution.
Kengo ne fait jamais rien au hasard. Le baptême de PNR, sa récente création, a précédé de quelques heures la rencontre à Bruxelles entre l’envoyé spécial des Etats Unis dans les Grands Lacs Thomas Perriello et le président de l’UDPS Etienne Tshisekedi. Les deux personnalités ont échangé sur la situation politique de l’heure en RD-Congo et la nécessité d’organiser un dialogue politique sous l’égide de la Communauté internationale, comme seule voie de sortie de la crise actuelle.
Pendant ce temps, à Kinshasa, l’UNC Vital Kamerhe et le député Sam Bokolombe ont parlé dialogue, mardi pendant une heure. «L’UNC y discutera exclusivement des questions électorales, mais aux conditions qui ne sont ni celles du Pouvoir kabiliste ni celles d’autres entités, soient-elles de la famille oppositionnelle qui s’est enrichie d’une nouvelle composante dont l’UNC salue l’arrivée», a indiqué Bokolombe sur Facebook. Les positions évoluent sensiblement. Ça sent le dialogue. Ça se précise.
Bijou KULOSO

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