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Katumbi et Katebe chez Tshisekedi

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Même si à la sortie de cette rencontre qui a duré près d’une demi-heure, Moise Katumbi s’est réservé de faire une quelconque déclaration publique, tout laisse à croire qu’il s’est agi de la situation politique en RD-Congo dont le dialogue qui pointe à l’horizon
Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président national de l’UDPS, officiellement en Belgique pour raisons de santé, est aujourd’hui très sollicité par les potentiels candidats présidents, issus de l’Opposition et de la Diaspora, à la présidentielle 2016. Il est consulté par les hauts cadres politiques de la RD-Congo. Il y a peu, Tshisekedi s’est entretenu par deux fois avec Noël Tshiani, fonctionnaire de la Banque mondiale, qui se prépare à postuler à la présidentielle en 2016. Le même Tshiani a fait le déplacement de la Haye pour rencontrer le sénateur JP Bemba Gombo, leader du MLC.
Voici que Moise Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga qui vient de claquer la porte du PPRD, en compagnie de son grand-frère Raphaël Katebe Katoto viennent de s’entretenir avec Tshisekedi. Toutes ces rencontres sont révélatrices d’un grand deal qui se prépare entre ses opposants autour de l’homme de la 10ème rue Limete quand on sait que dans le passé, Katebe Katoto, président de l’Union des libéraux démocrates -ULD- avait signé un accord avec l’UDPS en 2002 lors du dialogue de Sun City en Afrique du Sud.
Depuis Bruxelles, capitale de la Belgique où il est en convalescence, Etienne Tshisekedi wa Mulumba semble avoir entrepris des consultations à sa manière. Alors qu’il venait de recevoir les responsables de son parti, UDPS dont le SG Bruno Mavungu, l’homme qui ne jure que par l tenue du dialogue ne dort pas sur ses deux lauriers. Il réfléchit toujours sur le sort du pays. Dans cette logique, des sources de Bruxelles annoncent que le président de l’UDPS s’est entretenu le vendredi 30 octobre 2015 avec Moise Katumbi et son grand-frère Raphaël Katebe Katoto. Leur entretien a duré près d’une demi-heure.
«Même si à la sortie de cette rencontre qui a duré près d’une demi-heure, Moise Katumbi s’est réservé de faire une quelconque déclaration publique, tout laisse à croire qu’il s’est agi de la situation politique en RD-Congo dont le dialogue qui pointe à l’horizon», précise une source crédible évoquant que «ces trois personnalités ont ceci en commun : le respect des délais constitutionnels». Cette rencontre intervient au moment où l’UDPS a lancé un ultimatum au président de la République Joseph Kabila de convoquer le dialogue au plus tard avant la fin de ce mois de novembre 2015. A Bruxelles, le président de l’UDPS a eu à rencontrer par deux fois, il y a quelques mois, Noël Tshiani, haut fonctionnaire de la Banque Mondiale. Ce même Tshiani s’est également rendu à la Haye rencontre JP Bemba du MLC, écroué pour crimes de guerre en Centrafrique et dont le procès est en cours. C’est toujours sur la terre belge que les opposants RD-congolais se sont encore réunis tout récemment dont Vital Kamerhe de l’UNC, qui a eu également à rencontrer Katumbi en Occident. Franchement, quelque chose se trame.
C’est toujours à Bruxelles que le lider maximo avait annoncé qu’il participera au dialogue politique en RD-Congo.
«On a beaucoup épilogué autour du mot dialogue. Le dialogue est un principe inscrit dans nos coutumes. Quand il y a un conflit dans une communauté, on se retrouve autour d’une table pour chercher des solutions. Ce n’est pas une faiblesse de notre part parce que le tout sera sanctionné par le peuple. S’il y a des agendas cachés, le peuple prendra ses responsabilités». Déclarations d’Etienne Tshisekedi lors de la conférence de presse tenue 27 juin à Bruxelles et dédiée au 55ème anniversaire de l’indépendance de la RD-Congo.
Pour Tshisekedi, la solution à la crise politique actuelle passe par le règlement du contentieux électoral de 2011 et par la tenue d’un processus électoral consensuel dans le strict respect du délai constitutionnel.
A l’étape actuelle, même certains politiciens qui rejetaient ce dialogue semblent entrer dans la danse pour sa tenue. Les démissions du président et vice-présidents de la CENI ayant créé une paralysie, le dialogue s’impose. Certaines voix qui contestent ce dialogue estiment que ce dernier occasionnerait le glissement en faveur de Kabila pour qu’il règne au-delà de 2016. A considérer la maturité d’Etienne Tshisekedi en politique, le dialogue est incontournable. Le leader de l’opposition RD-congolaise ne fait planer le doute : il est prêt à dialoguer. Mais il met un moyen de pression sur Kabila : le peuple, appelé à trancher en dernier ressort. Et, dans une certaine mesure, la Communauté internationale, invitée à faire la médiation.
Octave MUKENDI

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