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Katumbi: certificat de nationalité jamais annulé, Alexis Thambwe referme le débat 24 heures avant le rendez-vous de la Cour constitutionnelle

L’ex-ministre de la Justice sous Joseph Kabila dénonce un «faux débat» sur la nationalité de l’ex-gouverneur de l’ancienne province du Katanga…

A 24 heures de l’examen des requêtes en invalidation des candidatures à la présidentielle adressées à la Cour constitutionnelle, l’ex-ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba a fait une sortie inattendue et dénoncé un «faux débat» concernant la nationalité de l’opposant Moïse Katumbi, présenté comme le plus redouté et le plus redoutable challenger de Félix Tshisekedi à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023. Thambwe a affirmé à RFI avoir délivré en 2015 un certificat de nationalité à l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga et qu’il ne l’avait jamais annulé.

«Pour moi, il faut laisser Moïse Katumbi se présenter», a conclu celui qui a également été président du Sénat. «Sur le cas de Moïse Katumbi, je voudrais dénoncer l’hypocrisie nationale sur cette question de la nationalité congolaise. Je n’avais pas des preuves qu’il était italien. J’ai eu des dénonciations. Par la suite, Moïse Katumbi a pris un avocat célèbre, Éric Dupond-Moretti, ministre français de la Justice -en poste depuis le 6 juillet 2020-, qui a fait parvenir les documents disant que la commune de résidence ne reconnaissait pas la nationalité italienne. Donc, pour moi, c’est une page tournée», a expliqué celui qui a également dirigé le Sénat de la République Démocratique du Congo entre le 27 juillet 2019 et le 5 février 2021.

Une distraction susceptible d’embraser le pays

Au micro du journaliste Pascal Mulegwa, Thambwe Mwamba a insisté en ces termes: «C’est absolument une distraction de soulever cette question, on est dans un faux débat. Je pense au président de la République qui, lui-même, avait ordonné de donner à Moïse Katumbi son passeport. C’est le président de la République, lui-même -Félix Tshisekedi, en 2019-, qui avait dit: ‘‘Mais il a été gouverneur du Katanga, comment peut-on lui contester la nationalité congolaise ?’’ Il ne faut pas embraser le pays en sériant les personnes qui peuvent se présenter».

Thambwe Mwamba a eu les mots suivants en guise de conclusion: «J’en ai fait un problème à un moment donné, en tant que ministre de la Justice, mais aujourd’hui je considère que ça serait totalement immoral d’opposer à Moïse Katumbi le fait qu’on a dit à un moment donné qu’il avait une autre nationalité. Pour moi, il faut laisser Moïse Katumbi se présenter».

Dans la ville haute, d’aucuns ont estimé que l’intervention de Thambwe, donné un moment et sans preuve pour la personne qui avait annulé le certificat de nationalité de Katumbi, a l’avantage d’avoir définitivement refermé ce débat et coupé l’herbe sous les pieds des juges de la Cour constitutionnelle. «Thambwe Mwamba a perturbé les calculs de certains laboratoires politiques. Si les pourfendeurs de Katumbi ont misé sur cette affaire de nationalité créée de toutes pièces pour l’invalider alors que le président de la République Félix Tshisekedi avait lui aussi clos ce débat et s’était publiquement prononcé à son profit en confirmant qu’il est bel et bien Congolais, ils doivent se raviser et se résoudre à le battre dans les urnes. Ces pourfendeurs de Katumbi et les juges de la Cour constitutionnelle devraient éviter de faire mentir le président de la République», a commenté un député provincial élu de Kinshasa.

Avec confrères

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