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Kasaï Oriental: Les doléances de Mgr Kasanda à Félix Tshisekedi

Le Diocèse de Mbuji-Mayi a dressé un portrait peu flatteur des réalités aux Kasaï, «reflet de la situation que connaît l’ensemble du Territoire National». Dans son message à l’occasion de la visite du Chef de l’Etat dans sa ville, l’Evêque de Mbuji-Mayi, Mgr Emmanuel-Bernard Kasanda a, dans un style détourné, émis le vœu de voir le Programme de Développement Local dédié aux 145 Territoires s’exécuter «réellement et sans faille». «Beaucoup de projets de développement ont été initiés pour soulager la misère de la population qui attend leur réalisation effective. C’est pour cela que je vous prie de mettre en place des équipes locales de suivi», a prévenu le chef de l’Eglise de Mbuji-Mayi.

Dans son «plaidoyer» décliné en 5 grands points, le pasteur du diocèse de Mbuji-Mayi a évoqué l’insuffisance des infrastructures scolaires et ce, dans un contexte de gratuité et d’obligation de l’enseignement au niveau primaire. Il a également plaidé pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement, tant au niveau primaire, secondaire qu’universitaire.

Abordant le volet santé, Mgr Kasanda a regretté la défectuosité des infrastructures, le non-paiement des agents et le manque d’approvisionnement en produits de première nécessité. «Beaucoup d’agents recensés dans ce domaine demeurent non payés. Je souhaite que la prime de risque soit payée au personnel soignant -médecins et infirmiers-, que la mise à niveau et la formation permanente du personnel en rapport avec l’évolution de la science et de la technologie soient organisées et accessibles au plus grand nombre et que les médicaments essentiels soient disponibles», a soupiré le prélat catholique, avant d’encourager la mise en œuvre de la couverture universelle santé pour tous.

La sempiternelle problématique de la relance de la MIBA

Autre sujet, l’enclavement du Kasaï Oriental. Ici, Mgr Kasanda est convaincu: la réhabilitation et la construction de nouvelles routes sont une «voie royale» pour soulager les populations. Mais c’est là où le Kasaï Oriental est mal loti. Et parmi les tronçons prioritaires, l’Evêque de Mbuji-Mayi a identifié 5 axes allant de Mbuji-Mayi vers les centres de production mais aussi vers le port de Ndomba en plus de l’asphaltage de la voirie urbaine de Mbujimayi. En plus des routes, le prêtre a proposé la construction d’une deuxième voie ferrée vers Lubumbashi en passant par Lukelenge pour désengorger celle qui passe par Kananga dont l’état nécessite réhabilitation.

Dans la thérapie de Mgr Kasanda, les voies fluviales, maritimes et aériennes n’ont pas été oubliées. Pour lui, il est capital de baliser la rivière Lusambo au niveau du Port de Ndomba et de Mpanya-Mutombo. Mention positive: les travaux en cours pour relier le port de Lobito/Benguela à Mbuji-Mayi par Kalamba-Mbuji.

Enfin, le pasteur de Mbuji-Mayi a évoqué les besoins primaires de ses brebis. «L’eau est un besoin urgent et sa carence est récurrente ici chez nous à Mbujimayi. En ville, le projet de desserte en eau potable avance bien avec espoir de répondre au besoin de la population urbaine», a-t-il expliqué avant de proposer pour le milieu rural: une adduction d’eau, un aménagement des sources et des forages. Et de déplorer: «Le manque criant d’électricité est un problème récurrent qui charrie avec soi de nombreuses anomalies sociétales». A l’en croire, cette carence favorise le banditisme et ralentit la pratique du commerce, notamment les activités de production et de développement. L’épineuse et éternelle problématique de la relance de la MIBA a également été évoquée. «Sans la MIBA, la province du Kasaï Oriental n’est rien. La relance de la MIBA contribuera au développement rapide de la province», a conclu ce prince de l’Eglise.

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