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Kamerhe se brouille avec Ewanga

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Moment de tension au sein de la 3ème force de l’Opposition à l’Assemblée nationale, où le président du parti est passé en mode rouleau compresseur à l’endroit de son Secrétaire général, malmené dans un courrier du président du Conseil national le soupçonnant d’avoir des visées inavouées
Une lettre du président du Conseil national de l’UNC, l’honorable Alain Mbaya Kakasu, adressée le 14 mars 2016 au Secrétaire général du parti, l’honorable Jean-Bertrand Ewanga, en dit long sur le conflit qui mine cette formation politique où, très vraisemblablement, le Secrétaire général est poussé à prendre ses distances.
Vital Kamerhe et Jean-Bertrand Ewanga se livrent une passe d’armes ces derniers jours, le président national de l’UNC ayant demandé au Conseil national de contrôler la gestion du Secrétaire général et ce dernier exigeant le respect des statuts du parti. La brouille s’est installée depuis entre les deux personnalités. Et les fractures se sont révélées à travers une correspondance du Conseil national relative à ce contrôle, dûment transmise à Ewanga. Mais, à en croire certaines sources proches de la présidence de l’UNC, le Secrétaire général a aussitôt répliqué, évoquant les statuts et décelant une conspiration. Explication: «selon le SG, l’initiative du président national et du Conseil national crée la confusion et pose le problème d’interprétation des statuts de l’UNC. Il feint donc de se demander sur base de quel texte le président Kamerhe doit-il pousser le Conseil national à rendre le Secrétaire général responsable de la gestion du parti», se plaint un proche de Kamerhe.
Que disent les statuts de l’UNC à ce sujet? L’article 42 des statuts donne au président national les compétences d’agir par voie de décision. A ce titre, il lui est accordé la responsabilité de la «gestion quotidienne du Parti à tous les niveaux». L’article 43 dispose, pour sa part: «Moyennant approbation préalable du Comité National, le Président national du Parti conduit les négociations en vue d’unions politiques éventuelles et en fait rapport à la Direction politique nationale qui en décide. L’article 44 stipule: «En cas d’absence ou d’empêchement du Président national du Parti, il est remplacé par le Secrétaire général». Et l’article 45 complète: «Le Secrétaire général du Parti est le Coordonnateur du Secrétariat politique national». A la présidence du parti, on semble avoir une lecture précise de ces dispositions statutaires en s’appuyant sur l’article 45 et on argue que tant que le Secrétaire général du parti coordonne le Secrétariat politique national, il doit répondre de la gestion quotidienne du parti.
Le Secrétaire général Ewanga, lui, parait ne pas avoir le même entendement. Ce que ne lui pardonnent pas certains membres du pré-carré du président du parti révoltés contre sa réponse invitant le Conseil national d’aller contrôler Vital Kamerhe, gestionnaire statutaire du parti. Le président national est remonté contre son SG et envisagerait même une séparation, a-t-on appris.
 
 
Volée de bois vert
Un inconditionnel de Kamerhe fait part du casus belli en ces termes: «Le Secrétaire général s’est permis d’accuser le président national de ne pas respecter les dispositions statutaires dans le fonctionnement du parti, de multiplier des structures parallèles, de cloisonner l’information et d’encourager l’agitation au sein du parti à des fins de déstabilisation de certains cadres». Ewanga aurait même ajouté qu’on ne devient pas Président de la République Démocratique du Congo pour avoir réussi à remplir un stade à Goma ou à Bukavu.
C’est donc en réaction à ces propos attribués au Secrétaire général que le président du Conseil national Alain Mbaya Kakasu s’est illustré par une charge virulente contre Jean-Bertrand Ewanga. Moment de vive tension au sein de la 3ème force de l’Opposition à l’Assemblée nationale, où le président du parti est passé en mode rouleau compresseur à l’endroit de son Secrétaire général, accusé de faire une fuite en avant et soupçonné d’avoir des visées inavouées, est très vraisemblablement poussé à prendre ses distances comme l’ancien président du groupe parlement UNC et Alliés, le député Justin Bitwakwira. Les termes du courrier du 14 mars 2016 du président du Conseil national de l’UNC en dit long sur le conflit qui mine cette formation politique.  
«La seule surprise que m’aura réservé votre lettre reprise en marge, c’est la hargne qui se lit en filigrane conte celui -NDLR: le président national- à qui vous attribuez la cause des maux que vous étalez, même si vous vous défendez, avec tant de délectation», écrit le président du Conseil national au Secrétaire général.
Puis: «Il aurait été plus méritoire que l’Exécutif du Parti en débatte hardiment avec lui au lieu d’exhaler leur odeur fétide à tous ces ampliataires que vous invitez maladroitement, à s’opposer à un contrôle, qui aurait pu pourtant dégager des débuts de solutions à ce que vous-même reconnaissez comme des difficultés endogènes».
Puis encore: «Dès lors, profiter de la lettre du Conseil national pour ‘éventrer le boa’, il y a lieu de s’interroger sur la raison de cette fuite en avant, qui semble bien cacher des intentions inavouées…, quand on sait surtout que, par trois fois, nous vous avions personnellement demandé et encourager d’en parler, en responsables adultes à deux, avec le Président national».
Cette volée de bois vert essuyée de la part du responsable du Conseil national ne devrait logiquement pas être du goût du Secrétaire général Ewanga qui, soutient un proche de ce dernier, défend l’idée que dans un parti, ce sont les dispositions statutaires qui priment et un débat clair doit être la règle d’or, à condition qu’il soit placé au niveau qu’exige le respect des statuts.
AKM

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