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Kalonda à la barre ce lundi sans ses avocats belges

«Nos confrères avaient régulièrement introduit leur demande de visa. On leur a refusé le visa. C’est un non sens absolu», a vociféré Me Hervé Diakiese du collectif d’avocats du spécial de l’opposant Moïse Katumbi

Le procès Salomon Kalonda, ouvert un mois plus tôt devant la Haute cour militaire de Kinshasa siégeant à la prison de Ndolo, reprend ce lundi 18 septembre 2023. Le conseiller spécial de Moïse Katumbi, poursuivi notamment pour «haute trahison et incitation des militaires à commettre des faits contraires à la discipline», sera dépourvu de ses avocats belges, privés de visa. Dans le camp Kalonda, l’on ne s’explique pas cette situation qui «n’est pas à l’honneur de notre justice». «Nos confrères avaient régulièrement introduit leur demande de visa. On leur a refusé le visa. C’est scandaleux. C’est un non sens absolu. C’est totalement inacceptable», a tonné Me Hervé Diakiese du collectif des avocats de Salomon Kalonda, lors de son intervention sur les ondes de la radio Top Congo.

Il a en plus déploré le fait que «malheureusement, -cette situation- ne contribue pas à donner un éclat à la vision de l’état de droit que l’on vante tout le temps dans ce pays». C’est donc dans un contexte de privation de ses défenseurs que Salomon Kalonda, affaibli par son état de santé dégradé au point d’être contraint de rejoindre une formation médicale urgemment depuis le jeudi dernier, verra son procès reprendre ce lundi par devant la justice militaire. La présence du concerné est subordonnée à l’évolution de son état de santé.

«Jusqu’à preuve du contraire, nous espérons qu’il puisse être présent. Tel que nous avons échangé avec lui, il tient à être présent. Après, ce sera selon l’avis de son médecin traitant», a souligné Me Hervé Diakiese, tout en se signifiant que son client est «déterminé à  exercer tous les droits reconnus et à faire éclater son innocence». «Nous avons pu accéder au dossier et croyez-moi son examen démontre les limites de cette procédure», se convainc Me Diakiese qui croit dur comme fer a l’innocence de son client. Puis: «Nous sommes déterminés à exercer tous les droits reconnus et à faire éclater son innocence».

«Si nous sommes réellement dans un état de droit, si nous sommes réellement dans un pays qui respecte ses lois, il n’y a aucune raison que Salomon Kalonda, à l’issue de cette procédure, demeure une seule seconde en prison», a professé Me Diakiesse, confiant quant à la victoire de Kalonda. «Si nous sommes réellement dans un état de droit, si nous sommes réellement dans un pays qui respecte ses lois, il n’y a aucune raison que Salomon Kalonda, à l’issue de cette procédure, demeure une seule seconde en prison

Pendant ce temps, le Haut représentant de Kivu a, par le biais de Me Diakiese, combien il veut participer à l’audience de ce lundi. «Jusqu’à preuve du contraire, nous espérons qu’il puisse être présent. Tel que nous avons échangé avec lui, il tient à être présent. Après ce sera selon l’avis de son médecin traitant», a-t-il confié, non sans professer la victoire de son client. «Nous sommes déterminés à  exercer tous les droits reconnus et à faire éclater son innocence. Nous avons pu accéder au dossier et croyez-moi son examen démontre les limites de cette procédure», a-t-il dit. Et d’ajouter: «Si nous sommes réellement dans un état de droit, si nous sommes réellement dans un pays qui respecte ses lois, il n’y a aucune raison que Salomon Kalonda, à l’issue de cette procédure, demeure une seule seconde en prison».

Arrêté fin mai 2023, Salomon Kalonda, ce proche collaborateur de Moïse Katumbi, est accusé de trahison et d’avoir été en contact avec les rebelles du M23 et avec le Rwanda, dans le but de renverser le pouvoir au profit de son leader. «Connaissant la détermination des autorités civiles et militaires rwandaises et du M23 d’agresser militairement la RD-Congo et d’y semer la terreur, compte tenu des contacts avec le major Ngezi Fred, assistant de M. Sultani Makenga, chef de la branche militaire du M23, le général de brigade Kaguretwa Patrick, conseiller principal du président Kagamé en vue d’engager des hostilités contre la République démocratique du Congo…», avait lu, à l’ouverture du procès Kalonda, le greffier du tribunal militaire. De son côté, dans une conviction quasi-inébranlable, Me Diakiese avait balayé d’un revers de la main toutes les accusations portées contre son client. «Toutes ces accusations procèdent de la même logique. A partir du moment où l’accusation sur le pistolet ne tenait plus, quoi de plus logique que de chercher un raccordement frauduleux avec le M23, avec le Rwanda. Maintenant que nous accédons au dossier, nous parviendrons à démanteler cet échafaudage qui n’avait qu’un seul objectif: celui de justifier le maintien de Salomon Kalonda en détention», avait expliqué Me Diakiese dans une déclaration à Deutsche Welle.

Et de poursuivre: «Les faits qui lui sont reprochés sont totalement faux. Ils sont issus d’un montage qui visait juste à le neutraliser, à le disqualifier et à l’exposer à la vindicte populaire parce que nous sommes dans un contexte électoral très tendu. Dans ce contexte, il a le malheur d’être le très proche collaborateur d’un candidat qui est considéré par le régime comme un des plus sérieux challengers à son désir de rempiler».

Natine K.

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