
La récente sortie de l’ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale et ancien président intérimaire de l’UDPS «agace» visiblement. À la réaction virulente du Secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, se joint désormais la riposte de la chambre basse du Parlement. Dans un communiqué officiel signé de la main du rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale, Colette Tshomba, le Bureau Mboso fustige les propos de Jean-Marc Kabund, jugés «indignes d’un député national et constitutifs d’outrage au Chef de l’État».
Sans pitié pour celui qui était un coéquipier il y a peu, le Bureau estime que pareils propos devraient interpeller les autorités judiciaires compétentes et ouvre en même temps une action disciplinaire à sa charge pour violation du devoir de réserve. «En outre, il a violé le devoir de réserve auquel il est astreint comme ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale doublé de la qualité de président ad intérim d’un parti politique important au sien de la majorité parlementaire, à savoir l’Union pour la démocratie et le progrès social, en sigle UDPS, au sens des articles 1er, 4, 14, 16 et 19 du Décret-loi n°17/2002 portant Code de conduite de l’agent public de l’État», lit-on dans ce communiqué.
Puis: «Du début jusqu’à la fin de sa conférence de presse, les propos de l’honorable Jean-Marc Kabund ont versé intentionnellement dans des contrevérités et des mensonges grossiers. D’ailleurs, nulle part, un plan de glissement de 2 ans n’a été concocté; si ce n’est que dans la fantasmagorie de l’honorable Jean-Marc Kabund».
Dans les salons huppés de la capitale, cette prise de position radicale de l’Assemblée nationale est considérée comme un acte d’accusation visant Kabund et le début du processus de son invalidation alors que l’UDPS, son ancienne formation politique, n’avait plus aucun moyen de lui disputer son mandat de député national après l’avoir destitué et radié en janvier dernier. «Même si l’on peut dire que l’Assemblée nationale entreprend de faire un raccordement frauduleux, Kabund a donné les armes pour se faire abattre après sa conférence choc. Et la mode est de l’enterrer politiquement sans fleurs ni couronnes», pense une vielle figure de l’UDPS très active du vivant d’Étienne Tshisekedi.
L’heure de la mort politique n’est peut-être pas encore arrivée, mais après 6 ans au cours desquels a paru invincible l’ancien combattant venu de Kamina et bombardé Secrétaire général en août 2016 commence à ressembler à un enterré.
Tino MABADA