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Jean-Claude Mputu: sous l’activisme se cache la machine à diffamer

Le Procès en diffamation Dan Gertler vs Jean-Claude Mputu a débuté lundi 20 mars au Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe mais l’affaire a été aussitôt renvoyée au 3 juillet 2023. Selon un avocat de la défense, «Il y a un problème de l’irrégularité de la saisine. Le tribunal s’est déclaré non saisie pour Jean-Claude Mputu. Resources matters est régulièrement saisie mais elle n’est là que comme employeur». Par contre, de l’avis d’un avocat de Dan Gertler, Jean-Claude Mputu a préféré le dilatoire dès l’ouverture du procès en diffamation lui intenté par l’homme d’affaires, justifiant qu’il n’habite pas en République démocratique du Congo mais en Belgique, une manière de tirer les choses en longueur alors qu’il a l’obligation de venir prouver ses allégations mensongères contre Dan Gertler.

Regroupées au sein de Congo Bomoko, des organisations non gouvernementales encore respectueuses de la déontologie et l’éthique, et blasées de la dévaluation du noble métier d’activiste et lanceur d’alerte par des imposteurs, ont durci le ton pour condamner l’étrange activisme du porte-parole de CNPAV. Elles l’ont fait savoir à la faveur d’une manifestation spontanée organisée dans plusieurs coins de la capitale, le jour même du début du procès, arborant des calicots frappés des messages invitant Jean-Claude Mputu à se présenter devant son juge pour prouver comment le patron du groupe Ventora a pu empocher 2 milliards de dollars une année après la signature de l’Accord avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. Selon ces manifestants, Jean-Claude Mputu n’est ni plus, ni moins un diffamateur caché derrière la casquette d’activiste.

«Nous sommes tous pour la transparence. Nous sommes tous pour la lutte contre le bradage des ressources naturelles de la République démocratique du Congo. Mais tous nous ne tolérons pas l’arbitraire et l’imposture. Nous sommes, pour notre part, d’avis que le travail d’activiste et de lanceur d’alerte requiert une bonne dose d’éthique et de déontologie. Personne n’a le droit de se cacher derrière pour se muer en machine à diffamer comme s’amusent à le faire Jean-Claude Mputu et d’autres ONGs bien identifiées», a tapé sur Twitter l’activiste Steve Kilula quand un autre a comparé le travail du CNPAV à celui d’Arche de Zoé, cette ONG française cachée sous l’humanitaire pour opérer dans le trafic d’enfants entre le Tchad et l’Europe et prise en flagrant délit en 2007!

Alors qu’il a brillé par son absence au Tripaix/Gombe, Mputu a curieusement été très actif dans différents groupes WhatsApp, y postant tantôt un message prétendant que CNPAV ne se laissera pas intimider et continuera à défendre les intérêts du Congo, ou y distribuant des notes aux médias et aux journalistes, critiqués par lui pour manque d’éthique, cherchant à soutenir que la plainte à sa charge est une démarche tendant à criminaliser le travail d’activiste, comme si les activistes étaient, au nom d’un Etat de droit mal assimilé et à leur goût, au-dessus de la loi, libres de s’en prendre à tous, même quand ils n’avaient le moindre début de preuve de leurs allégations. Heureusement que d’autres activistes encore consciencieux comme ceux de l’ASBL Congo Bomoko se sont mobilisés dans la rue pour dire non à ces nombrilisme et incivisme. «Stop à la diffamation. État de droit, les ONG pas au-dessus de la Loi», a-t-on lu à travers un des calicots, Place de la Gare.

Natine K.

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