La nouvelle bâtisse de la «gendarmerie financière» se veut un cadre où chaque travailleur s’imprègne de «l’esprit d’intégrité et de patriotisme» d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba…
Kinshasa, capitale de la RD-Congo, a retenu son souffle le mardi 8 octobre pour l’inauguration du nouveau bâtiment devant abriter le siège de l’Inspection générale des finances -IGF. D’une superficie totale de 7.587,90 mètres carrés, ce bâtiment, qui a coûté environ 8,65 millions de dollars, a été inauguré par le président Félix Tshisekedi, tutelle directe de l’IGF et qui s’est employé, ces 5 dernières années, à redonner de la superbe à ce service public. Une implication du reste reconnu à sa juste valeur par le chef de service de l’IGF, Jules Alingete, heureux de voir le président de la République couper personnellement le ruban de cette nouvelle bâtisse. «Votre présence témoigne de votre implication et de la manifestation de votre soutien envers l’Inspection générale des finances qui n’a pas cessé de lutter pour la matérialisation effective de votre vision qui s’est, entre autres, traduite par la redynamisation de tous les services de contrôle pour restaurer la peur du gendarme et promouvoir les valeurs morales nécessaires à l’amélioration de cette gouvernance publique», a-t-il souligné.
Mettre les inspecteurs à l’abri des tentations
A l’IGF, l’on évoque déjà un «bâtiment administratif répondant aux normes de la révolution de la modernité» afin de permettre à ce service rattaché à la Présidence «de procéder à l’accomplissement scrupuleux de ses missions principales». Comme un symbole, le nouveau bâtiment a été baptisé du nom d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Selon Alingete, cette décision a été prise à l’unanimité par le direction de l’IGF. Le choix porté sur Tshisekedi père, a-t-il renseigné, découle de la volonté d’honorer la mémoire de cet homme politique qui a consacré sa vie à la «lutte intraitable contre les antivaleurs qui ont gangrené la gestion publique» en RD-Congo. En honorant la mémoire du Sphinx de Limete, l’IGF veut, en même temps, inciter les inspecteurs qui travailleront dans ce bâtiment à s’imprégner «de l’esprit d’intégrité et de patriotisme ayant caractérisé cette haute personnalité».
Le nouveau bâtiment de l’IGF a été érigé sur fonds propres, dans le respect strict de la réglementation en matière urbanistique ainsi qu’en matière de passation des marchés des travaux publics. «Sur les frais de fonctionnement alloués à l’IGF, la direction, sous votre recommandation, avait pris l’option d’affecter 60% à la motivation du personnel, 20% au fonds d’investissement et 20 % au fonctionnement réel», a poursuivi le numéro un de ce service rattaché à la présidence. Cette règle de gestion a permis, de l’avis du numéro un de l’IGF, d’améliorer sensiblement la rémunération du personnel. Selon les chiffres du contrat conclu avec l’entrepreneur Hong Feng, le coût moyen au mètre carré pour cet immeuble s’élève à 1.080 dollars américains. Soucieuse de prêcher par l’exemple, l’IGF a également pris le soin de faire validée, en amont, l’appel d’offres public à la Direction générale des marchés publics -DCGMP. Dans cet élan de renaissance à l’IGF, au moins 280 véhicules ont été acquis, ces deux dernières années, pour servir à la mobilité des inspecteurs des finances et des cadres de l’administration. Les 55 inspecteurs généraux ont également bénéficié d’un crédit immobilier pour acquérir ou rénover des propriétés immobilières. Jules Alingete projette d’élargir, dans les trois prochains mois, cette démarche au reste des inspecteurs récemment recrutés. Cette politique mettant l’inspecteur au centre de l’action de l’IGF vise à protéger ce dernier et «le mettre à l’abri des tentations pouvant compromettre leur intégrité».
S’exprimant au nom des jeunes inspecteurs des finances recrutés récem-ment, l’inspectrice Ntantu a rassuré de continuer à œuvrer dans l’éradication des antivaleurs dans la gestion publique et de demeurer les gendarmes financiers du président de la République.