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IGF et Sicomines certifient : 7 milliards de dollars pour les routes, c’est officiel!

La fumée blanche a été annoncée le 20 janvier par le Président de la République en personne lors du discours inaugural de son deuxième mandat. La RD-Congo va bénéficier de 7 milliards de dollars consacrés aux infrastructures routières. La veille, le 19 janvier, la RD-Congo et le groupement d’entreprises chinoises -GEC- sont tombés d’accord pour la signature d’un mémorandum d’entente, au terme de 9 mois d’âpres négociations entre les deux parties. Le nouvel accord a été ajouté comme avenant à la Convention du 22 avril 2008, le célèbre «contrat chinois».

Après la grande annonce, Jules Alingete, inspecteur chef de service de l’IGF a réuni, vendredi 26 février, des organisations de la Société civile pour faire la restitution des renégociations et de nouvelles clauses de l’accord révisé pour lequel Kinshasa peut être «fière» car n’ayant pas été «flouée».

Le gendarme financier a d’abord rappelé la plus grande retombée des négociations: 7 milliards de dollars d’investissement en infrastructures durant toute la période de collaboration. En des termes clairs, la Sino-congolaise des mines -SICOMINES-, société issue de la convention, va disponibiliser un minimum de 324 millions de dollars chaque an pour la construction des routes nationales. Mieux, cette année, une enveloppe d’au moins 624 millions de dollars va être décaissée pour donner le ton. Ce total représente une plus-value de 4 milliards, comparé aux termes de l’ancien accord. Un cadeau au parfum IGF pour le peuple RD-congolais. Selon les standards connus, au moins 300 kilomètres de routes devraient ainsi être construits chaque année, selon la priorité à établir par la partie RD-congolaise, représentée par le ministère des Infrastructures et travaux publics. Les 15 premières années du contrat chinois -2008 à 2023-, seulement 890 millions dollars ont été déboursés en termes d’investissements en infrastructures, soit environ 59 millions chaque année.

En plus de ces investissements fixes en infrastructures routières, la RD-Congo a conservé ses 38% des parts dans Sicomines avec l’obtention d’une responsabilisation dans la gestion quotidienne de la société, tant sur le plan financier, technique que commercial. Kinshasa va également bénéficier d’1,2% de royalties sur le chiffre d’affaires annuel de la Sicomines. Ce paiement, a expliqué Alingete, compense le maintien du niveau des parts dans la société. Sous la houlette de l’IGF, la RD-Conngo a également arraché 40% des parts dans Synohydro, société en charge de la gestion de la Centrale de Busanga. Dans les termes précédents, Kinshasa n’avait aucune part.

Enfin, l’IGF et les autres négociateurs RD-congolais ont également obtenu, après une trentaine de réunions, la commercialisation d’au moins 32% de la production de la Sicomines par la Gécamines, entreprise publique du secteur minier en RD-Congo. De plus, la Gécamines a désormais la latitude de démarcher pour proposer des clients pour toute la production selon la règle du mieux offrant.

Confirmation de Sicomines

Pour Alingete, le pays peut se satisfaire d’avoir obtenu un arrangement «bon, inimaginable et extraordinaire». L’homme de la patrouille financière a rappelé que cette révision est la cinquième depuis la signature du contrat chinois en 2008. Si les 4 premières révisions l’ont été sur initiative de la partie chinoise, la RD-Congo a été à la manœuvre cette fois-ci, après des révélations d’un rapport de l’IGF, publié le 15 avril 2023. Dans ses conclusions, ce service rattaché à la présidence de la République avait décrié la «répartition inégale de gains dans cette convention», plus avantageuse à la partie chinoise.

Prenant ces conclusions à bras le corps, le Président de la République a initié les renégociations après la constitution d’une commission chargée d’examiner le rapport de l’IGF. Le nouvel accord a été salué par les organisations de la Société civile. Florimond Muteba, président du Conseil d’administration de l’Observatoire de la dette publique -ODEP-, a, au nom de ces organisations, félicité l’IGF pour sa démarche mais également pour cette attitude «transparente», doublée de «redevabilité», en décidant, sur initiative propre, de faire la restitution de ces renégociations en dévoilant les grandes lignes du nouvel accord.

Dans un communiqué publié samedi, la Sicomines a salué ces «optimisations» qui poursuivent «l’intérêt commun des deux parties» et «favorisent la réalisation des objectifs de coopération gagnant-gagnant».

La société a vu en cette révision une «étape significative» de la coopération entre la Chine et la RD-Congo.

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