Mike Hammer, l’ambassadeur des États-Unis en République Démocratique du Congo, a effectué jeudi une visite express à Kashobwe, village natal de Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République. Ce voyage a donné lieu à plusieurs interprétations. Côté cour, après son accueil par Katumbi et une partie de son staff, Hammer, amoureux des symboles, et son hôte ont prêté un peu de force aux paysannes du village Kashobwe, spécialisées dans la fabrication de l’huile de palme.
Il a parcouru des vastes étendues des champs de riz, d’ananas et autres ainsi que les usines de leurs conditionnements. Il a été dans les centres de santé modernes équipés des plateaux techniques de qualité. Il a fait un tour au studio de la radio locale installée par le chairman de TP Mazembe. Hammer a également été en contact avec les futurs champions du basketball encadrés aux frais de Katumbi, avant leur tête-à-tête. Côté jardin, les spécialistes de la politique ont trouvé une explication au déplacement de l’ambassadeur des États-Unis à Kinshasa.
«C’est une visite pleine de symboles. C’est un signal fort. Mike Hammer avait déjà condamné publiquement la proposition de Loi Tshiani à laquelle s’oppose le clan Katumbi. Cette visite est un soutien réitéré à ce leader politique, qui se voue un destin national depuis plusieurs années déjà», a analysé un député national. L’élu a le sentiment que Hammer est allé voir de visu l’ancrage social de Katumbi, ses réalisations, ses actions de développement à la base, à partir de son village d’origine.
«Je crois que l’ambassadeur est rentré à Kinshasa avec des idées claires destinées à enrichir son rapport à sa hiérarchie. Il a vu et compris que l’homme politique que certains veulent présenter comme étranger et écarter de la course à la prochaine présidentielle, a un cordon ombilical solidement attaché à ses ancêtres du village Kashobwe, partant du Haut-Katanga et de toute la République Démocratique du Congo», a poursuivi l’élu.
Sans conteste, en plein débat sur la Congolité, alors que Katumbi a tracé deux autres lignes rouges à ne pas franchir, notamment la CENI et le délai constitutionnel des élections, le passage de l’imprévisible Hammer à Kashobwe revêt une forte charge politique, compte tenu de la précédente prise de position du diplomate en rapport avec la Congolité. De ce point de vue, les États-Unis, par la voie de son ambassadeur, et Ensemble pour la République ont un point de convergence essentiel: l’initiative de Tshiani portée par le député Nsingi Pululu est une démarche clivante à ne jamais cautionner.
Vis-à-vis de Katumbi, Hammer a encore posé un geste d’amabilité et d’admiration, un geste complice. Son message jeudi sur Twitter en dit long: «Merci Moïse Katumbi pour m’avoir reçu dans ton village Kashobwe et votre merveilleuse hospitalité congolaise. Une discussion riche sur la façon dont les USA peuvent soutenir les efforts de la RDC pour faire progresser sa démocratie et parvenir à la paix et à la prospérité». Hammer l’a bien souligné: il a été à Kashobwe, le village de Katumbi, en République Démocratique du Congo.
Réponse du leader de Ensemble pour la République: «Merci @MikeHammerUSA! Un honneur et un grand plaisir de t’avoir reçu à #Kashobwe! Les #USA sont un partenaire majeur de notre pays la #RDC, pour la préservation de la démocratie et le développement économique. 🇺🇸🇨🇩».
YA KAKESA