Dossier à la UnePolitique

Gécamines: le PCA Albert Yuma pris dans sa propre turpitude

 
Longtemps restée en secret, la vérité sur le licenciement abusif et injuste de quelques grands directeurs hiérarchiques de la Gécamines revient sur la sellette et rattrape la turpitude du PCA Albert Yuma dans le dossier «Achat des engins en Afrique du Sud». Ces derniers réclament leurs décomptes finaux et la notification y afférente une année après. Ces victimes expiatoires du plan Albert Yuma, voudraient aller en justice pour recouvrer leurs droits ainsi bafoués par les mesures mesquines et hégémonistes du PCA qu’ils pointent du doigt accusateur d’en vouloir à certaines personnes pour faire émerger forcement les siens. Ironie du sort, après Kalej, la GCM ne se relève toujours pas et les engins pourtant régulièrement achetés n’ont jamais été dédouanés, on ne sait pourquoi.
Dans cette édition, «Le Fédéral Hebdo» donne toute la lumière sur l’affaire des engins et le plan tissé par Albert Yuma. «AfricaNews» qui suit ce dossier à la loupe apporte quelques éclairages sur ou l’autre aspect de cette affaire comme il vous reviendra de le constater à travers ses lignes.
En effet, il est une pratique normale et acceptable pour la plupart d’entreprises minières d’utiliser des engins de seconde main, autrement des vieilles machines reconditionnées pour une durée de rentabilité donnée. Les spécialistes du monde miniers nous affirment que moult entreprises ici et ailleurs ont fait bonne affaire avec des engins reconditionnés et cela sans aucune faille technique. C’est le cas de Rulco, une société à capitaux sud-africains, de MMR appartenant à un consortium indien et voire la grande Gécamines avant l’administration Kalej.
Beaucoup de vérités sont restées inédites pour le cas Gécamines, pourtant nonobstant quelques petites failles, les machines ont été achetées en bonne et due forme, du moins pour les 21 qui sont bel et bien arrivées. Les experts affirment même qu’elles couteraient 25 ou 30% moins chères et peuvent travailler rentablement pendant plus de trois ans. L’entreprise BLC en tant que fournisseur, est connue par sa grande notoriété en matière de reconditionnement des mitrailles et travaille sous les standards Caterpillar qui en octroie le certificat. Il s’agit donc d’une entreprise sérieuse qui en a la spécialité, à en croire les connaisseurs.
Des décisions répressives forcément injustes
Les faits et gestes du Président du conseil d’administration démontrent clairement l’injustice qui a caractérisé la prise des décisions à l’endroit de certains hauts responsables de Gécamines SA au mépris total de leur ancienneté et des procédures internes en matière de sanction, ne cesse-t-on de le regretter dans les milieux gécaminards.
Comme d’aucuns le savent, ce dossier qui a fait couler encre et salive entre 2013 et 2014, au point d’emporter précipitamment l’ancien Administrateur directeur, Ahmed Kalej Nkand et injustement certains grands directeurs hiérarchiques dont le DRP Mbangu Mwangal Mufind, le DOP Mbay-A-Mbaz Edmond, le DAT Monga Mwala Joseph et le DFIA Nyati Homère, ce dossier refait surface et dégage plusieurs zones d’ombre qui cachent la turpitude du PCA Albert Yuma Mulimbi dont l’esprit hégémoniste ne sait pas arriver au bout. Voilà une année déjà que des licenciements avec préavis avaient été décidés contestablement et contentieusement. Malgré son hardiesse à forcer la rupture de contrat de travail avec les sus cités, le PCA Albert Yuma persiste à ne pas payer leurs décomptes finaux ni moins encore à les notifier ne fut-ce que la hauteur de l’enveloppe.
Cette attitude à la fois asociale et d’indifférence ne cache-t-elle pas la mauvaise foi qui animerait ce haut responsable de Gécamines devenu plus que tortionnaire moral des autres par la force du temps. Les victimes entendent aller en justice pour recouvrer leurs droits bafoués par l’incontournable PCA, aujourd’hui grand décideur à la Gécamines. En quoi le PCA Yuma s’est-il embourbé? Les hauts cadres qui seraient accusés d’avoir cautionné l’achat desdits engins ne l’entendent pas de cette oreille. Ils déclarent ouvertement que le désir de Yuma Mulimbi Albert était de les nuire au profit de ses hommes de mèche. Tenez par exemple, l’Ir Mbangu Mwangal s’est dit n’avoir pas été intéressé par sa hiérarchie en ce qui concerne ses responsabilités et son expertise au moment de l’achat.
Cela ressort clairement dans sa 1ère requête du 5 août 2015 adressée à Albert Yuma Mulimbi, PCA de Gécamines SA. Il poursuit en dénonçant la mascarade de la commission d’enquête constituée de trois administrateurs de l’obédience de Yuma en violation des règles internes de Gécamines SA car un administrateur ne peut pas entendre un agent matriculé de l’entreprise et de surcroit un haut cadre. Ndlr: les administrateurs en question étaient Jean Dominique Takis, son homme de mèche, Upiro Kakura Wapol et un certain Louis. C’est en constatant cette violation flagrante que le PCA va vite reconstituer la commission pour donner forme à sa décision prise avant la lettre. Ces cadres supérieurs qui vont organiser la deuxième audition seront aussi licenciés au motif d’âge.
Au fond, ces derniers, connaissant bien la procédure, avaient contredit le PV de la 1ère audition. Voilà qui irrita Yuma. Ces cadres supérieurs sont entre autre Zongwe, Sukadi et consorts, aujourd’hui forcément retraités. En tout état de cause, le conseil d’administration qui s’est réuni en 3 ou 4 séances de suite au sujet dudit dossier et présidé par Albert Yuma savait bien les tenants et les aboutissants, notamment la qualité des machines en reconditionnement, le plan d’acheminement et autres détails éventuels, indiquent nos différentes sources très fiables. Pour preuve, le conseil donnera même le feu vert à l’issu d’une des réunions, indique-t-on.
Que le PCA Yuma Albert dise ne pas être au courant, cela dénote de la légèreté, voire de l’incompétence. S’il y a eu un hiatus entre le tandem PCA Yuma et l’AD Kalej dont personne ne maîtrise jusque-là le fond, que viennent faire les autres hauts cadres victimes de cette mesure impopulaire qui a ôté à la Gécamines certains de ses meilleurs cadres de plus de deux ou trois décennies d’expérience professionnelle éprouvée et convaincante. Comme dit ci-haut, le conseil d’administration autant que le comité de gestion qui est une instance supérieure ne peut pas être contredit lorsqu’une décision de gestion a été prise. Donc, il est clair que le PCA Yuma qui a pris des décisions unilatérales, a agi par sentiment de nuisance que par objectivité, surtout qu’il y a des noms comme Mbangu Mwangal, Mbay-A-Mbaz qui ont la même résonnance que Kalej. Nyati, lui est venu à la Gécamines avec l’arrivée de Kalej.
Des indices de souillure contre Kalej et sa suite étaient bien visibles
Tenez, pourquoi les engins pourtant régulièrement achetés et acheminés au pays restent-ils entreposés sans être utilisés? Au moment où nous rédigeons cet article, les 21 machines convenablement reconditionnées comme prévu, sont bel et bien arrivées à Kolwezi sous douane. Mais le Président du conseil d’administration préfère les faire moisir et faire travailler les sous-traitants qui coutent pourtant trop chers à l’entreprise. La stratégie est bien simple: accréditer la thèse de départ qui consistait à faire voir que Kalej et certains de ses collaborateurs ont failli. Pour enfoncer davantage Kalej, Yuma poussera la méchanceté plus loin jusqu’à présenter dans son rapport au Chef de l’Etat, une mitraille sur laquelle les herbes ont déjà poussé.
Alors que les machines ainsi achetées devraient et étaient en train d’être reconditionnées. Il ne s’agissait pas de nouvelles machines comme on a voulu le faire croire à l’opinion publique. Une précision de taille s’impose: le fournisseur de Gécamines a dépensé cinq millions de dollars -USD 5 000 000- pour l’achat d’un lot important de machines destinées à être reconditionnées après tri et trois millions de dollars -USD 3 000 000- pour le reconditionnement de 21 machines déjà arrivées, contrairement à l’allégation du communiqué de presse du 12 aout 2014 qui laissait croire qu’aucun engin n’est à ce jour réceptionné par la Gécamines.
Cinq autres gros engins ont été achetés auprès d’autres vendeurs. Il s’agit de 2 excavatrices de marque HITACHI ZX870, 1 Bulldozer D9T de marque Caterpillar et 2 Chargeuses de marque Caterpillar. Ces engins font partie des 21 déjà reconditionnés et acheminés à Kolwezi.A cela s’ajoute trois millions de dollars -USD 3 000 000- pour le transport. Une facture pro-forma avait préalablement été envoyée par le fournisseur -cfr: doc1- et validée par la direction.
En outre, l’état de fiabilité étant établi par les services de Gécamines -Ndlr: Avant l’acquisition des engins-, la synthèse de l’état de fiabilité des engins avant reconditionnement se présente comme suit en pourcentage: 24% d’engins sont bons et en état complet de fonctionnement; 49% sont en bon état avec quelques pièces à remonter et 25% à confirmer après remontage des sous-ensembles-, en plus de la visite du charroi organisée par la Direction générale, il a été décidé l’acheminement des engins qui sont aujourd’hui entreposés à Kolwezi depuis mars 2014 faute d’un paiement de trois millions de dollars -USD 3.000.000- pour la douane. Qu’y a-t-il d’anormal dans ça? Qui cherchait la tête de Kalej?
Des interrogations qui éclaboussent Albert Yuma
Sans pour autant faire l’avocat du diable, l’avènement de Kalej Nkand à la tête de Gécamines était porteur d’espoir pour cette entreprise d’Etat devenue commerciale avec la reforme. Sa personnalité et son refus de marcher dans les sentiers bâtis ne lui ont pas permis d’avoir une tâche facile. Ses discordances avec le PCA Yuma Albert, un secret de polichinelle que d’aucuns ne maitrisent la pomme de discorde, ce dernier a profité d’une peccadille pour assommer son collaborateur.
Pour effacer son ombre, le PCA Yuma va enfoncer le clou en accélérant le départ de certaines têtes pressenties probables remplaçants de l’AD déchu. C’est le cas de l’Ir Mbangu Mwangal, 30 ans de carrière honorable brisée par mesquinerie de l’hégémonie de l’inamovible Yuma Mulimbi Albert. -Ndlr: Ir Mbangu qui a vu défiler 7 PDG de Gécamines et a franchi toutes les étapes. Il a largement contribué au progrès de Gécamines en des moments difficiles grâce à ses mérites techniques.
En tant que société commerciale, la première question que d’aucuns continuent à se poser est celle de savoir les raisons qui poussent le PCA Albert Yuma à ne pas autoriser à la Direction générale de Gécamines d’utiliser les 21 engins qui sont déjà à Kolwezi depuis mars 2014 en les dédouanant contre USD 3.000.000 que de continuer à utiliser les entrepreneurs privés qui coûtent excessivement chers? Pourtant, c’est de ça qu’il reprochait à l’AD Kalej d’«avoir mis fin à la sous-traitance sans que les engins miniers attendus soient opérationnels». Et lui Yuma Albert qu’attend-t-il une année après? Voilà où se situe le flou du plan Yuma.
Curieusement, on n’en parle pas. L’opinion retiendra que ce charroi est constitué des bennes, pelles, chargeuses, doseurs, etc. Deuxième inquiétude, pourquoi a-t-on sanctionné des personnes non pas pour des fautes qu’ils ont commises, plutôt pour le fait de ne pas être intéressé par la hiérarchie? Troisièmement, on limoge Nyati le Directeur financier adjoint et non son chef direct, le DFI, Dieudonné Kalande Mangahiko. Et pour démontrer son népotisme, Yuma Albert va honorer Dieudonné Kalande en lui confiant un poste qui ne cadre pas avec son profil car n’étant pas technicien en le nommant Directeur de participation -Ndlr: c’est le secteur qui s’occupe des centres de profit comme Latreca, Minoterie de Kakontwe, charbonnerie de Lwena. Un autre questionnement est celui de savoir pourquoi le personnel de représentation en Afrique du Sud n’avait-il pas été inquiété?
En principe, ce personnel est censé avoir des agents commis aux achats et étaient présents lors de la visite des engins. Enfin, comment l’expertise après commande qu’exige M. le PCA peut-elle être possible d’autant plus que la réception des machines ne s’est pas encore effectuée? -Ndlr: l’expertise avant commande était sous-traitée auprès d’un expert extérieur. Encore une fois, on a senti le souci indéniable de la nuisance des innocents pour permettre à Yuma et sa bande à régner en maître absolu sur la Gécamines. C’est d’ailleurs à cela que nous assistons dans la plupart des cas car l’actuel comité de gestion étant très affaibli et infiltré par les hommes de mèche du puissant PCA.
Somme toute, la complicité étant très vaste et cautionnée même par certains membres du gouvernement central, cela a, non seulement permis d’écarter de la liste des potentiels prétendants à la tête de Gécamines SA des hommes valeureux d’un si riche cursus que l’imposture et l’obscurantisme viennent d’estomper, mais aussi à offrir à Yuma Albert un espace libre de manœuvre pour replacer ses complices.
A ce jour, Albert Yuma apparait à la fois comme juge et parti -il gère, donne des injonctions, décide et planifie. Bref, il est incontrôlable. Le comble aussi pour la République est de confier des fonctions incompatibles à des mêmes personnes. Comment comprendre qu’au président du patronat congolais, on confie encore l’administration d’une entreprise commerciale concurrentielle? Voilà qui bloque aujourd’hui la Gécamines car dans tous les deals, son PCA doit s’y retrouver vaille que vaille en bon capitaliste, même si Gécamines n’avance pas, cela ne le concerne pas.
On est tenté de croire à ceux-là qui accusent Yuma d’avoir programmé la mort de la Gécamines. Beaucoup de faits le démontrent. La mesure a été prise sentimentalement avec une grande célérité, le Président du conseil d’administration devra assumer les conséquences en allant jusqu’au bout. En clair, Gécamines SA devrait déjà à ce jour payer les décomptes finaux de ces hauts cadres injustement licenciés avec préavis. Voilà ce qu’attendent sans délai les victimes du plan Yuma qui comptent l’attraire en justice pour faire valoir leurs droits inaliénables.
JMM
Tiré du journal Fédéral Hebdo de Lubumbashi

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page