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G7: l’affront à Kabila

Lumbi, Bahati, Kamitatu, Kyungu, Lutundula, Mwando et BanzaMaloba somment le Chef de l’Etat et autorité morale de la Majorité présidentielle, Joseph Kabila, de quitter le pouvoir dans le délai et d’abandonner toute idée de glissement
Encore et toujours les mêmes! Une première lettre, une deuxième, puis, une troisième…c’en est de trop! Si c’est ne pas de l’acharnement, ça sent alors l’asphyxie, la démonétisation…l’affront. Dans une longue lettre adressée au Président de la République, autorité morale de la MP, largement diffusée dans les médias, les frondeurs de la MP reviennent à la charge avec cette fois-ci, un langage encore beaucoup plus virulent que jamais. Sur la place publique, ils mettent en garde le Chef de l’Etat contre toute tentative de «glissement»… 
Aucune frustration, aucune revendication -légitime fut-elle-, ne peut expliquer ce comportement irresponsable qui expose le Président de la République et qui fait des auteurs de ce forfait des «héros» dans certains milieux. Non! En politique, la double mesure n’a pas sa place. Il faut s’assumer, démissionner, quitter le bateau avant le naufrage présumé!
Alors qu’ils avaient été consultés, écoutés…ils se sont une fois de plus décidés de revenir dans la rue, comme si au sein de la Majorité il manquait un cadre dans au sein duquel ces genres de problèmes pouvaient être traités. En mars de l’année en cours, après avoir expédié coup sur coup deux lettres sommant le Président de la République de se choisir un dauphin pour 2016, les frondeurs et signataires des ces exploits ont été finalement reçus à Kingakati afin de débattre de leurs revendications.
Puis, il y a peu, juste avant le début des pourparlers entre Majorité et UDPS autour du dialogue, le Président Kabila s’est entretenu avec les mêmes personnalités, question de se rassurer de la cohésion au sein de sa famille politique en vue d’une large participation de la classe politique à ce forum censé débattre sur des questions vitales de la nation. Cela, sans compter le fait que les mêmes acteurs ont été aussi écoutés dans le cadre des consultations politiques menées par le Président de la République avant le dialogue. Mais juste après, Charles Mwando a été le premier à repartir au front. Lors d’une sortie médiatique fracassante organisée à Kinshasa, il ne s’est pas gêné d’exiger la tenue des élections provinciales et présidentielles dans le délai!
Et aujourd’hui, toujours à la veille de la rentrée parlementaire, comme ce fut le cas au mois de mars, le même groupe revientmonte au créneau, cette fois-ci, sur fond de menace. Ses animateurs se présentent en anges gardiens de la Constitution. Ils prétendent défendre l’esprit et la lettre de la Constitution, présentant ainsi le Chef de l’Etat comme un potentiel danger pour la survie de la loi fondamentale. Inacceptable pour certaines personnalités membres de la MP qui estiment que le G7 a franchi le Rubicon.
«Quand vous sentez que ça ne va plus, il faut savoir partir», commente un cadre de la MP. Logique! Au départ, la MP n’est pas un regroupement politique idéologique. C’est plutôt un regroupement politique de tous les RD-Congolais ayant la passion de leur pays, et qui se sont décidés d’accompagner le Président de la République dans sa vision de reconstruction et du développement du pays. D’où, cette mosaïque où on trouve des courants politiques de tout bord: la gauche, la droite, le centre… Dans cette logique, tout parti est libre d’adhérer ou de s’en aller, selon que la vision de la plateforme se conforme ou pas à la sienne.
On n’est pas obligé d’y rester mais tout en disant que rien ne va. Et que si on ne fait pas ceci aujourd’hui le ciel va demain nous tomber sur la tête! Il faut savoir partir, s’assumer et quitter le bateau. Ainsi agissent les grands esprits. Sur l’autre rive du majestueux fleuve Congo, les deux ministres opposés à la vision du Chef de l’Etat, faute de s’assumer, ont été vite évincés lors d’un remaniement qui a suivi leur prise de position.
En Grèce, dans la vieille démocratie, Alexis Tsipras n’avait pas de choix que faire pareil avec des membres de son gouvernement qui ne partageaient plus sa vision. En RD-Congo, le cas Nzanga Mobutu est un meilleur cas de jurisprudence en la matière. Logiquement, les frondeurs de la MP qui occupent des hautes fonctions d’Etat devraient s’assumer et commencer eux-mêmes par quitter les Institutions avant qu’ils ne se fassent virer. Cela vaut la même chose pour les membres de leurs partis qui occupent diverses fonctions au sein du gouvernement et d’autres Institutions. C’est aussi ça la démocratie.
HMK
 

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