«Nous n’avons pas changé de parti. Nous n’avons pas changé d’idéal, ni
de vision. Nous n’avons pas pris position contre les forces du
changement. Les accusations de vagabondages politiques sont autant
gratuites que fausses», a fixé le signataire de l’Acte d’engagement de
Genval et membre du Conseil des sages du Rassemblement des forces
politiques et sociales acquises au changement qui se reconnait
jusque-là, secrétaire général de la Démocratie chrétienne, parti cher
à Diomi Ndongala.
Au lendemain de sa réception, mardi 11 avril, par le nouveau Premier
ministre Bruno Tshibala, Freddy Kita, secrétaire général de la
Démocratie chrétienne, parti cher à Eugène DiomiNdongala, a écopé
d’une suspension. Cette mesure a été annoncée, jeudi 13 avril, par un
communiqué signé par Jean-Pierre Boka, porte-parole de la DC et de la
Majorité présidentielle populaire -MPP-, plateforme politique initiée
par le même Eugène Diomi Ndongala. Freddy Kita Bukusu n’a pas tardé à
réagir. Il a rejeté cette décision prise, selon lui, par son
subalterne qui n’a pas qualité. «Non sens», a-t-il dit. Cet acte, qui
est un «non évènement» pour Kita, ne se base sur aucun fondement et ne
vise qu’à le vilipender gratuitement au mépris de son poids politique.
Dans une conférence de presse, samedi 15 avril 2017 à l’Hôtel
Béatrice, dans la commune de la Gombe, Freddy Kita, signataire de
l’Acte de l’engagement de Genval et membre du Conseil des sages du
Rassemblement, a clarifié qu’il a reçu l’aval de la hiérarchie de son
parti pour aller à la rencontre du nouveau PM Bruno Tshibala, dans le
cadre des consultations en vue de la formation d’un gouvernement
d’union nationale.
A en croire le bras droit de Diomi, sa présence à la Cité de l’Union
Africaine, où se tenaient les consultations, n’était pas sa propre
initiative. «Nous avons été autorisés par le parti à faire ce
déplacement», a-t-il confirmé.
Militant fidèle et loyal à son parti
Devant la presse, le SG de la DC a d’abord, dans son épilogue, mise en
exergue son combat au risque et péril au sein de la formation de Diomi
Ndongala. «Freddy Kita a milité fidèlement et loyalement pour son
parti, Démocratie chrétienne», a rappelé ce membre du Conseil des
sages du Rassemblant tout en rassurant qu’il n’a pas changé de parti,
ni de position contre les forces de changement. Il estime que ces
accusations de vagabondages politiques sont autant gratuites que
fausses, injustifiées et inexplicables d’autant plus qu’il a été
mandaté dans cette démarche par la hiérarchie de la DC et de la MPP.
«C’était la hiérarchie qui m’avait demandé de me rendre là-bas. A
notre retour de Cité de l’Union Africaine, nous avons rencontré notre
leader pour le compte-rendu», a-t-il dévoilé. Et de détailler: «nous
avons rencontré Bruno Tshibala dans le cadre des consultations. Quand
le camarade Bruno Tshibala a appris que Freddy Kita et la délégation
de la Majorité présidentielle populaire sont là, il a directement
instruit à son protocole de nous réserver un accueil chaleureux. On
était reçu et on était clair dans nos propos. On a transmis le message
de la hiérarchie au nouveau Premier ministre, le camarade Bruno
Tshibala». Freddy Kita, co-fondateur et membre du Bureau politique de
la MPP, a divulgué qu’il s’était vu au lendemain de ces consultations
par le nouveau PM avec le leader de la DC. A sa grande surprise, Kita
sera joint au téléphone par ses amis de l’étranger lui signalant sa
suspension à la MPP, dans un communiqué qui circulait déjà dans les
réseaux sociaux, pour insubordinations et vagabondages politiques.
Inaccoutumé, chez le SG Kita! «Nous avons conduit la délégation de la
Majorité présidentielle populaire aux consultations auprès du Premier
ministre, le camarade Bruno Tshibala sur instruction et
recommandations de notre hiérarchie. L’initiative de cette démarche
est venue de la Direction du parti qui nous a mandatés pour prendre
langue avec le Premier ministre. Ainsi, Monsieur Jean-Pierre Boka,
porte-parole du parti et Monsieur Guy Potia, membre du Bureau
politique ont constitué avec ma modeste personne cette délégation en
accord avec le chef du parti», a renseigné Kita. Et d’enchainer:
«quant au communiqué, il est signé par Jean-Pierre Boka, porte-parole
du parti, qui n’a pas qualité de me suspendre, parce qu’il est mon
subalterne. Il m’a d’ailleurs accompagné à la Cité de l’Union
Africaine. Jamais un Secrétaire général ne peut être suspendu par son
collaborateur».
Boka envisage de porter plainte contre l’inconnu
Selon Kita, Jean-Pierre Boka, signataire du communiqué vulgarisé via
les médias et les réseaux sociaux, est surpris de voir ledit le
document signé par son nom. «Boka envisage de porter plainte contre
l’inconnu», a-t-il affirmé. Bizarre. Déjà, mardi 11 avril, au sortir
de l’audience à la Cité de l’Union Africaine, le SG Freddy Kita avait
rassuré le PM Tshibala de son soutien indéfectible pour lui permettre
d’accomplir la mission assignée à son prochain gouvernement d’union
nationale. Il avait également signalé que la MPP et la DC ne courent
pas derrière les postes ministériels. «En ce qui concerne le prochain
gouvernement d’union nationale, nous ne sommes pas des coureurs des
postes. Si on l’avait voulu, c’est depuis 2012 avec le gouvernement
Matata qu’on devrait participer. Ni Freddy Kita ni Diomi Ndongala
moins encore la MPP, n’est-là pour courir derrière les postes», a
martelé le co-fondateur de la MPP. Qu’à cela ne tienne, la suspension
de Kita aux fonctions du SG de la DC est une «mesure conservatoire»
comme l’indique le communiqué. Freddy Kita est également reproché de
prendre, récemment dans la presse, des positions ne reflétant pas la
vision du directoire politique du parti ni celui de la plateforme MPP.
De l’avis de Kita, tout esprit sensé peut aisément se rendre à
l’évidence que la prétendue suspension est injustifiée et inexplicable
dès lors que la délégation qu’ils ont eu à conduire avait reçu l’aval
de la hiérarchie. «Nous n’avons pas changé de parti. Nous n’avons pas
changé d’idéal, ni de vision. Nous n’avons pas pris position contre
les forces du changement. Les accusations de vagabondage politiques
sont autant gratuites que fausses», a fixé Freddy Kita qui se dit
jusque-là, secrétaire général de ce parti de l’Opposition politique,
avant de conclure sur un ton interrogatif: «Il y a lieu de
s’interroger où se trouve l’insubordination».
Schilo TSHITENGA
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