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Fraude électorale à Lodja: Mende et Olongo sur la sellette

Il ne se passe plus un seul jour sans révélation de nouveaux cas de fraude électorale, après les scrutins combinés du 20 décembre. Au lendemain de l’invalidation de 82 candidats par la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, la tempête est loin de se calmer. Cette fois-ci, elle emporte Lambert Mende et Basile Olongo, accusés de «détention illégale des dispositifs électroniques de vote -DEV». Dans une correspondance adressée le 5 janvier au président de la CENI, Victor Esongo, candidat aux législatives nationales dans la circonscription de Lodja, a dénoncé «des cas de fraudes, violences, et des bourrages d’urnes» à charge de Lambert Mende, également candidat dans la même circonscription électorale pour le même scrutin. Ce candidat du regroupement politique AFDC-A de Bahati a fait part notamment de la détention illégale de 3 machines à voter, saisies «en flagrance par la police et la population». 

Cette fraude incombe, selon lui, au candidat député Lambert Mende Omalanga et à son colistier Omba Nyamololo, aligné aux législatives provinciales. Les deux candidats auraient, selon l’accusateur, bénéficié de l’appui du chef du centre de vote installé à l’E.P Olela Kele de Lodja. Bien avant de passer à la vitesse supérieure, Victor Esongo avait fait constater la saisie de ces 3 machines à voter par un procès-verbal du Parquet de grande instance de Lusambo avec un dossier judiciaire sous RMP 1504/PR070/1/2023/MUP ouvert le 22 décembre 2023. Le 2 janvier, Victor Esongo a, dans le cadre de sa démarche de dénonciation de cette fraude électorale, obtenu du Procureur général près la Cour d’appel du Sankuru, la levée des copies de PV dudit dossier.

Dans la même circonscription, le candidat Armand Lokeka de Dypro s’est dit «victime d’un comportement criminel et des irrégularités, fraudes électorales perpétrées par certains candidats dans les centres de vote, pendant le vote». Selon Armand Lokeka, Lodja a voté a des heures et dates disparates. «Les élections se sont déroulées à 90% la nuit, territoire non lumineux», a-t-il déploré dans une correspondance adressée au chef d’antenne de la CENI à Lodja, non sans évoquer la violation de l’article 52 de la Loi électorale avec l’organisation des élections un mercredi, plutôt qu’un dimanche ou un jour férié mais aussi l’étalage des opérations de vote sur plusieurs jours.

Conséquence de cette forfaiture: «le candidat député Basile Olongo Pongo a été trouvé dans les heures tardives pour séduire le point focal et le chef de centre pour facilitation à la fraude par ses militants, ceux-ci furent témoignés par nos témoins». Armand Lokeka a évoqué notamment des entretiens entre Basile Olongo et les agents de la CENI «aux heures non conventionnelles, chose interdite par les dispositions légales».

Pour le candidat DYPRO, cela frise clairement la fraude. «Ce même centre fut ouvert la nuit, et vers 23heures, les militants du candidat député national Alexis Lowundji Okitasombo, bien armés, drogués, vont s’introduire au centre pour faire voter leur leader en usant la violence physique atroce contre mes électeurs et mes témoins qui n’ont pas voté, du fait qu’ils sont victimes des coups et blessures graves, voire même sur les agents de la CENI», lit-on dans la lettre de dénonciation d’Armand Lokeka. Pour étayer ces accusations, le porteur de la dénonciation a rappelé l’audition du chef de centre Sembola II par l’OPJ du Parquet près le Tribunal de grande instance de Lusambo.

Dans la même ville, un autre centre a ouvert à 16 heures. Dans ce site de vote, a allégué Armand Lokeka, des proches de Basile Olongo ont brillé par «des violences et voie des faits, des coups et blessures». Dans cet élan de «chaos électoral», Armand Lokeka, dont le leader Constant Mutamba, candidat à la présidentielle, vante pourtant la crédibilité du scrutin, a relevé une «chose grave et surprenante: la falsification des résultats».Ces nouvelles dénonciations contre les élections de décembre 2023 jettent on ne peut plus le discrédit sur le processus électoral en cours. Après le «demi-aveu» de la CENI qui a décidé de mettre hors course 82 candidats pour fraude, bon nombre d’observateurs sont d’avis que la Centrale électorale a épousé la thèse d’un «chaos électoral». La CENI aura beau minimiser l’impact de ces «irrégularités», le mal semble consommer alors que l’Opposition l’accuse désormais d’être «l’instigatrice de la tricherie».

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