La démission du professeur Evariste Mabi Mulumba de l’Ecole doctorale de la faculté d’administration des affaires et des sciences économiques de l’Université protestante au Congo -UPC- a fait le chou gras de la presse parue jeudi 15 février 2017. Des commentaires sont allés dans tous les sens pour qualifier l’acte que venait de poser un scientifique de la carrure de Mabi Mulumba. Ce dernier, dans sa lettre de démission en circulation sur la toile, a laissé entendre que son départ de l’école doctorale de l’UPC est motivé par les irrégularités ayant entaché le processus de soutenance de thèse de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo.
La presse parue jeudi 15 février a fait entendre un autre son de cloche, évoquant des postures politiciennes destinées à ternir l’image d’une personnalité citée en bonne place dans la course au dauphinat de Joseph Kabila. C’est une analyse de Forum des As: «Qu’une thèse de doctorat engendre une saga, plus d’une semaine après sa soutenance, plus d’un analyste y perçoit l’ombre d’une manœuvre politique aux fins de nuisance. Dans ce qui se racontait hier dans la ville haute, certaines personnes n’ont pas ménagé la famille politique de Matata Ponyo. En l’occurrence la Majorité présidentielle -MP».
Une réflexion que partage La Prospérité dont l’article pointe également du doigt la famille politique à laquelle appartient Matata. «Il y a lieu de chercher, peut-être, ailleurs la raison de toute l’agitation qui entoure cette thèse. Une si grande agitation qui n’est nullement scientifique. Car, sur ce plan précis, la thèse doctorale de Matata tient et résiste à la critique, de bout en bout», analyse le quotidien du quartier Mont Fleury. Puis: «La seule piste possible pour comprendre cette hargne est le terrain politique où Matata compte plus d’ennemis que d’adeptes. En effet, depuis le ministère des Finances jusqu’à ses années de gloire à la Primature, Matata n’a pas fait que des sympathisants. Le succès économique qu’il a aligné entre 2010 et 2015 a entouré la fougue de sa famille politique, la Majorité présidentielle».
Au-delà de cette opinion, un fait, une révélation troublante signée Franklin Tshiamala. Sur Twitter le 14 février, l’ancien vice-ministre du Plan très proche de l’homme à la cravate rouge cogne: «Le professeur Mabi voulait absolument être membre du jury; il a été récusé par Mr Matata Ponyo Mapon conformément à la réglementation en la matière. C’est ça qui justifie son énervement en partie. Mais attendons la réaction de l’UPC. Pas de jugement hâtif». Les dérives politiques se sont-ils invitées sur le terrain scientifique? Oui, répond un autre proche de Matata, affirmant que le chantre de la stabilité du cadre macroéconomique n’était pas chaud avec Mabi en raison du débat politique et économique qui oppose les deux personnalités.
En attendant une probable riposte de Mabi, pareilles accusations soulèvent des interrogations sur le caractère objectif de la démarche du sénateur PPRD et désormais ex-directeur de l’Ecole doctorale de la Faculté d’administration des affaires et sciences économiques de l’UPC.
YA KAKESA