Un scénario inattendu et, sans nul doute, très éloigné de celui prévu au siège du parti, avenue Pumbu à Gombe. Tout le monde savait Francis Kalombo en rupture avec le parti dont il a été pendant 14 ans l’un des fondateurs et animateurs, en faveur de Moise Katumbi, qui l’a précédé sur cette voie quelques mois plus tôt. Même quand il a commencé à durcir le ton contre Joseph Kabila, personne au sein du PPRD n’a pris au sérieux le député élu et réélu de la Funa. Provocations publiques, déclarations fracassantes dans la presse voire oppositions directes… rien n’a arrêté Kalombo jusque ce 23 mai 2016, jour où il a officialisé son départ et pris le PPRD de vitesse. Il a écrit à Joseph Kabila pour lui annoncer sa démission du Comité exécutif et de ses fonctions de président de la Ligue des jeunes du PPRD. Ce divorce, explique l’homme qui a usé de tact pour garder son siège de député, est dicté entre autres par «la déviation de l’objectif originaire du parti» et le rejet dont son parti est aujourd’hui l’objet de la part de «la plus grande majorité des Congolais».
Kalombo accuse une minorité au sein du parti d’avoir éloigné son camarade Kabila bien du peuple que des objectifs initiaux du PPRD. «Aujourd’hui, ignorant superbement le prescrit de la Constitution et les aspirations du peuple à l’alternance démocratique, la même minorité risque de vous engager dans une voie sans issue de la trahison de votre serment constitutionnel et de la restauration de la dictature», justifie-t-il.
Au PPRD, on a beau classer cette démission dans la rubrique «non événement», le parti sort diminué de cette épreuve. Au demeurant, Kalombo entend le pousser à la faute: l’exclure alors que son acte à lui ne passera pas inaperçu et son siège de député hors danger. La logique aurait voulu que le PPRD soit le premier à sévir. Trop tard, Kalombo l’a pris de court. Justin Bitakwira dont la démission reste en travers de la gorge de Vital Kamerhe, constitue un cas de jurisprudence.
AKM
