Dossier à la Une

Félix Momat, le nouveau vice-président de l’ECT dévoile ses priorités

La direction politique de l’ECT, la troisième force de la Majorité présidentielle à l’Assemblée nationale avec 9 députés, a été réaménagée. Le député Shadrack Baitsura,  intérimaire de Félix Kabange jusqu’il y a 5 jours, est passé président de cette formation politique à l’issue de la dernière session du Collège des Fondateurs tenue du 13 au 17 mars 2018 à Kinshasa. Le Collège des Fondateurs statuera sur le cas de Kabange à la levée de son incompatibilité, au cas où celle-ci arriverait avant les élections, a-t-on appris. Pour sa part, Docteur Félix Momat a été désigné vice-président du parti. Kabiliste incontesté et incontestable, ce professeur d’université entend faire profiter à l’ECT sa modeste expérience politique et sa touche organisationnelle. À la faveur de sa toute première sortie médiatique -interview accordée au confrère GEOPOLIS hebdo-, il a fait part de ses priorités, notamment l’implantation effective du parti sur l’ensemble du territoire national de la République démocratique du Congo, un score honorable aux prochaines élections et la pérennisation du Régime de Kabila.
 
Géopolis Hebdo:  Vous avez été brillamment élu 1er Vice-Président de l’ECT, quelles sont vos impressions en ce moment précis?
Dr Félix Momat: Ce sont les impressions de joie, le sentiment de satisfaction. Je rends grâce à Dieu, maître des temps et des circonstances, toute la gloire lui revient. Je m’incline humblement devant l’encadrement de mes parents et de mes formateurs à divers niveaux, seuls artisans de mon devenir actuel. Je salue et je rends un vibrant hommage à tous les cadres et militants de l’ECT plus spécifiquement la Ligue des jeunes et celle des femmes. Enfin, j’exprime ma profonde reconnaissance à tous les membres du  collège des fondateurs qui m’ont élu.
 
Au regard de votre vision politique, quelles seront vos priorités au sein de l’ECT?
Le moment est non seulement critique mais aussi très crucial. Nous sommes dans une période préélectorale et je dirai même électorale où l’arène politique congolais est caractérisé par des intempéries qu’il faudra bien affronter et gérer. Dès lors, en soldat de la Majorité présidentielle, je mettrai tout à contribution pour joindre dans mon programme d’action,  l’impératif de l’implantation du parti à l’exigence pour l’ECT de rafler un maximum des voix aux élections. Je travaillerai inconditionnellement sur ces deux priorités.
 
Quelles seront alors vos stratégies d’actions pour réaliser ces priorités?
Premièrement, il faudrait éviter la bureaucratie politicienne. La politique c’est sur terrain, ce n’est pas dans des bureaux. Deuxièmement, je m’investirai pour la sélection idoine des candidats et donc les meilleurs candidats aussi bien aux élections législatives nationales qu’à la députation provinciale. Troisièmement, nous devons recruter les témoins, et de bons témoins. Finalement, qu’ils soient militants, témoins,  candidats, tous doivent être sensibilisés et formés sur les instruments électoraux. C’est à dire, le calendrier électoral avec ses contraintes, le code de bonne conduite que nous avons ratifié avec la CENI, nous devons sensibiliser là-dessus. Nous avons la nouvelle loi électorale avec la problématique du seuil, et finalement cette innovation abusivement contestée par l’opposition qui est la machine à voter. J’inviterai les autres collègues du bureau à approcher la CENI  pour avoir suffisamment des informations sur cette question, et ensuite, nous nous déploierons vers nos bases pour sensibiliser de manière objective.
 
Vous entrez au bureau politique de l’ECT dans un contexte marqué par les contestations par l’Opposition de la machine à voter. Comment au sein du parti allez-vous affronter cette problématique?
En ce qui concerne la machine à voter, je rappelle à l’opposition que  la CENI a toujours travaillé à la fois  dans un format informatisé et dans un système électronique. N’est-ce pas qu’on a utilisé des machines pour nous enrôler? Nos cartes d’électeur ont été obtenues grâce à une machine. Les résultats des élections antérieures ont été transmis, compilés et traités, malgré l’utilisation du bulletin papier, grâce à l’électronique, au numérique et à l’internet. Je pense que le problème de fond n’est pas la machine à voter, l’approche fondamentale la plus fondamentale c’est de rassurer les uns et les autres. Et c’est le travail de la Commission Electorale Nationale Indépendante qui devrait davantage  offrir ses bons offices sans se lasser pour éclairer les acteurs politiques sur la machine à voter. Ensuite, parce que la CENI a elle-même appelé à la certification de ces machines, je propose que la CENI, par un appel d’offre aux qualifiés, ouvre cette certification aux témoins. Tout en ne perdant pas à l’esprit la problématique de la couverture juridique et légale. Quoiqu’il en soit, parce que  c’est cet instrument qui va nous amener aux élections et parce que constitutionnellement rien ne l’interdit, je ne vois pas pourquoi la Majorité devrait subir les caprices d’une certaine Opposition qui n’a comme seul projet politique que  la contestation tous azimuts.
 
Ne craignez-vous pas alors le chaos après les élections à cause de cette machine à voter?
C’est quoi le chaos finalement? La démocratie c’est tout sauf l’unanimité. Sinon on n’aurait pas défini la démocratie comme étant la loi de la majorité. La démocratie c’est la loi de la majorité mais ce n’est pas l’unanimité, ce n’est pas l’exclusivité. Donc si aujourd’hui il y a une certaine classe qui refuse d’aller aux élections parce qu’il a été certifié qu’on pouvait faire les élections avec la machine à voter, cette classe qui n’ira pas aux élections aura exercé son droit constitutionnel. Pourquoi alors le fait d’avoir exercé son droit constitutionnel entrainerait-il un chaos  au pays?
 
Seuil électoral oblige, l’ECT, votre parti, se retrouve-il au sein  d’un regroupement politique?
L’ECT appartient à un regroupement politique dénommé AAB qui signifie «Action Alternative pour le Bien être». C’est un regroupement politique électoral qui compte en son sein 19 partis politiques et qui est dirigé par l’ECT. Nous avons refusé la dénomination «ECT et alliés» parce que nous voudrions aller ensemble aux élections. Raison pour laquelle nous nous définissons tous avec une identité neutre. Nous alignerons les candidats à tous les niveaux, au niveau de la députation nationale et au niveau de la députation provinciale. Au niveau de la présidentielle, l’ECT soutiendra le candidat de la Majorité présidentielle.

Propos recueillis par Théodore NGANDU/Géopolis Hebdo

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page