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Fatshi a reconnu le pouvoir de Tshibala

Maman Sidikou a pris acte de la nomination du Premier ministre Tshibala avant d’offrir ses bons offices à la classe politique. A son retour d’Addis-Abeba, siège de l’Union Africaine, qui soutient également le choix de Kabila, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement-Limete, a encouragé sans tergiverser l’offre du représentant du Secrétaire général de l’ONU en RD-Congo   
Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi dit Fatshi a regagné Kinshasa le mardi 17 avril après un séjour d’une semaine à l’étranger, notamment à Addis-Abeba. Devant la presse, il a non seulement nié avoir craint de participer à la marche pacifique qu’il avait lui-même souhaitée le 10 avril. «J’avais une mission très diplomatique à Addis-Abeba. Vu la nécessité, je suis allé sans attendre. Voilà pourquoi She Okitundu m’avait suivi en urgence. J’étais surpris de le vois à Addis-Abeba», a-t-il dit.
Félix Tshisekedi a aussi et surtout encouragé les bons offices de la MONUSCO pour l’application de l’arrangement particulier, faisant savoir que ce choix vise la recherche de la paix pour une alternance pacifique.
«C’est conforme -les bons offices- à la résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le choix de bons offices que nous encourageons n’est pas un signe de faiblesse mais c’est un choix pour la paix, parce que nous voulons une alternance pacifique et démocratique dans ce pays», a précisé le secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, prenant à contrepied tant le secrétaire général Jean-Marc Kabund que le président du comité des sages Pierre Lumbi, qui avaient rejeté deux jours plus tôt l’offre de la MONUSCO.
Les analystes sont formels. «D’avoir accepté et encouragé les bons offices de la MONUSCO, Félix Tshisekedi a reconnu le pouvoir de Bruno Tshibala, le Premier ministre nommé par Kabila pour le compte du Rassemblement», fait-on constater.
Samedi 14 avril, à la faveur d’une rencontre avec le nouveau Premier ministre de Kabila, Maman Sidikou, le représentant du Secrétaire général de l’ONU en RD-Congo, a dit prendre acte de la nomination de Bruno Tshibala et appelé à la formation d’un gouvernement largement inclusif.
Les encouragements de la CENCO
«Nous avons fait le tour d’horizon des questions relatives à la nécessité de rassembler au maximum, de coller à l’Accord du 31 décembre, de la nécessité impérieuse d’aller vers les élections, parce que c’est cela qui est important. Le Premier ministre vient de me le dire aussi de façon sans équivoque que cela reste sa priorité», a précisé le patron de la MONUSCO.
Puis: «Nous au niveau des Nations Unies, nous allons faire tout ce qu’il faut pour soutenir et accompagner. Notre rôle est d’accompagner».
Maman Sidikou a par ailleurs annoncé des rencontres avec différents acteurs de la vie politique RD-congolaise, y compris la frange de l’Opposition hostile à Bruno Tshibala. «Je verrai, dans le cadre de mes bons offices, tous les acteurs politiques, sans exclusive. Lundi, je verrai le Secrétaire général de l’UDPS. Ensuite, je verrai le président de l’Assemblée nationale. Notre rôle n’est pas de nous poser en donneur des leçons mais d’aider au rassemblement au maximum», a-t-il encore dit, affirmant avoir entendu «de la bouche du Premier ministre Tshibala qu’il travaillera au maximum pour rassembler, pour qu’il n’y ait aucune exclusion, comme d’ailleurs le dit l’Accord du 31 décembre 2016».
Le même jour, Abdou Abarry, le représentant spécial du président de la Commission de l’Union Africaine en RD-Congo, a fait également part du soutien de l’UA au Premier ministre Tshibala. Voici que Félix Tshisekedi revient d’une mission à Addis-Abeba, siège de l’Union Africaine.
A en croire plusieurs sources, les interlocuteurs de Fatshi lui ont fait comprendre la nécessité de récupérer le temps perdu et de privilégier l’essentiel, notamment l’organisation des élections. Et Fatshi n’a pas d’autre choix, semble-t-il: «l’attitude recommandée ne peut que passer par la reconnaissance du Premier ministre nommé par le Président Kabila, les deux personnalités désignées par la médiation de la CENCO pour faire aboutir l’arrangement particulier», croit savoir un diplomate en poste à Kinshasa.
Autre signe qui ne trompe pas, la Conférence épiscopale nationale du Congo a, à son tour, encouragé les bons offices de la MONUSCO. Dans une interview accordée au site «Actualite.cd» le mardi 18 avril, l’abbé Donatien Nshole, le secrétaire général de la CENCO, a déclaré à ce sujet: «Je crois que c’est une bonne chose. La CENCO  ne peut que l’encourager. Tout dépendra de la bonne foi de nos acteurs politiques».
Tino MABADA  

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