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Décollage du Lualaba: Muyej plébiscité à New York

Pour des prouesses et réalisations depuis son avènement à la tête de la province du Lualaba, le gouverneur de cette province, Richard Muyej Mangez, vient de recevoir le prix du développement économique, décerné par le Magazine américain «Forbes international». La remise du Trophée a eu lieu jeudi 27 septembre dernier, à New-York, en marge de la 73ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies.
 
L’étendard de la RD-Congo vient encore d’être porté haut avec la consécration de l’une de ses entités reconnue au terme des enquêtes menées sur terrain par une équipe d’experts. Deux ans seulement après l’éclatement du Katanga en quatre provinces, celle du Lualaba dirigée par Richard Muyej, ancien ministre de l’Intérieur, fait parler d’elle.
Et pour cause, son gouverneur s’est engagé à travailler pour faire décoller cette partie du territoire national, riche en ressources minières dont le cobalt. Première cible de Muyej: relever le défi de la réduction du paradoxe entre richesse énorme et pauvreté de la population. Ces efforts consentis en peu de temps pour le développement économique de Lualaba a déjà produit des effets.
Le chef de l’exécutif s’est dit réconforté par cet acte de reconnaissance vis-à-vis de sa personne. «A notre avis, comme ce plébiscite vient d’une organisation internationale, nous prenons ça avec considération. C’est un motif d’encouragement pour nous de continuer à œuvrer dans ce même élan», a confié Richard Muyej à la presse, reconnaissant que les défis restent énormes. Et d’ajouter: «nous restons lucides pour l’avenir et cette consécration ne va pas nous distraire».
Au moment où le cobalt est très recherché, le gouverneur a fait savoir que sa gestion n’est qu’un exemple de volonté politique, de vision, et de cohésion au sein de son gouvernement provincial. Il s’agit en outre pour Richard Muyej, d’une détermination d’aller de l’avant et de répondre au mot d’ordre du Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. Le mot qui consiste à réduire le paradoxe entre la pauvreté et les immenses richesses qu’il y a dans la région. C’est un défi.
«Nous le faisons et nous associons les investisseurs dans le secteur des mines pour réussir le pari. La dynamique est lancée, elle progresse et nous arriverons au résultat», a déclaré Richard Muyej.
Parlant des perspectives d’avenir pour que cette matière ne sorte plus de la RD-Congo à l’état brut, le gouverneur est revenu sur le message du Chef de l’Etat qui estime qu’il faut absolument que cela soit contenue dans toute une stratégie. La RD-Congo, a martelé Muyej, ne doit pas subir la fluctuation des prix plutôt que de l’influencer parce que c’est nous qui produisions l’essentiel du cobalt.
Il a rassuré qu’il y a une commission à Kinshasa qui s’active à arrêter les stratégies pour ça. «Qu’est-ce que nous devons produire, à quel rythme, à quel moment augmenter? Il ne faudrait pas que nous subissions la loi des investisseurs qui sont nos partenaires, nous devons imposer, nous, les programmes de production», a-t-il encore déclaré.
L’heure a sonné!
Le gouvernement de la République ayant déjà levé l’option de la diversification de l’économie, le n°1 du Lualaba pense que l’heure a sonné de regarder ailleurs pour le développement du pays. «Il est important que nous puissions nous inspirer des exemples de ceux qui ont réussi avec l’agriculture et le tourisme. Parce que nous avons les atouts pour tout. En ce moment-là, nous pourrions mieux gérer nos stratégies dans les mines», a rassuré le gouv’ Muyej.
Lualaba face à une opportunité du cobalt, comment quitter le stade du potentiel à la création d’une vraie richesse pour la RD-Congo? Pour le gouverneur Muyej, le cobalt qui est produit par l’industrie minière, profite essentiellement au Trésor public, au gouvernement central.
«Nous gérons essentiellement l’exploitation artisanale qu’il ne faut pas négliger parce que 20% de lots d’exploitations proviennent de l’artisanat de Lualaba que nous essayons d’organiser, de réformer et nous tirons effectivement profit», a-t-il reconnu tout en félicitant le Parlement de la République pour le nouveau Code minier publié. Car, la mise en œuvre commence à produire ses effets. Ce qu’il faut faire, c’est de profiter des dividendes que procurent les mines aujourd’hui pour investir rapidement dans d’autres secteurs. 130 000 à 150 000 creuseurs alors que depuis 3 ans, la production est pratiquement la même. C’est le trop plein.
Préparer un programme de reconversion
Pour le lauréat du Magazine Forbes, il faudra absolument préparer un programme de reconversion pour que certains de ces jeunes gens se retrouvent dans le secteur agricole chez eux. Richard Muyej a par ailleurs promis de développer les parcs agricoles, la mécanisation et la diversification de cultures pour maintenir les jeunes chez eux. Cela lui  permettra de mieux mener les reformes.
Revenant sur le choix porté par Forbes sur sa province, Richard Muyej qui se dit heureux, a insisté sur le fait que cela n’est pas étonnant. Car, c’est en faveur de la décentralisation mise en œuvre depuis 2016. Il a évoqué à titre d’exemple l’existence aujourd’hui de l’éclairage public à Kolwezi. La fourniture de l’eau potable est une réalité et les infrastructures routières sont en cours de réhabilitation.
«Nous sommes en train de redonner à Kolwezi sa robe de chef-lieu. D’autres actions sont menées dans les territoires pour donner de l’espoir à ces populations», a signifié Muyej. Et de conclure: «j’ai compris que les amis de Forbes ont des observateurs lucides. Ils ont compris qu’en peu de temps, il est possible de faire beaucoup de choses».
José BABIA

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