Impasse. Blocage. L’Eglise catholique met fin à sa mission de médiation en République Démocratique du Congo. L’annonce du retrait de la Cenco provoque des heurts dans les rues de Kinshasa.
Des incidents isolés ont éclaté mardi à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), après l’annonce du retrait de la conférence épiscopale de la médiation entre le gouvernement et l’opposition. Des manifestants ont brûlé des pneus à certains carrefours de la ville et en ont occupé plusieurs artères.
De nombreux commerces sont restés fermés. Certaines écoles ont demandé aux parents de venir récupérer leurs enfants.
La RDC se trouve dans une impasse politique depuis le 19 décembre, date à laquelle le président Joseph Kabila a achevé son mandat mais a décidé de se maintenir au pouvoir. L’Eglise catholique congolaise a mis fin lundi soir, sans arracher d’accord définitif, à la mission de médiation qu’elle menait depuis plus de trois mois entre le régime de Kinshasa et l’opposition pour tenter de sortir la République démocratique du Congo (RDC) de la grave crise politique engendrée par la fin du mandat du président Joseph Kabila sans élection de son successeur, ont rapporté des médias locaux. “Nous sommes devant deux points de blocage”, a résumé le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Mgr Marcel Utembi.
“Les résultats obtenus sont loin de rencontrer les attentes de la population dont la situation socio-économique s’est dégradée (…) La Cenco porte à la connaissance de l’opinion l’impasse dans les négociations”, a-t-il ajouté.
“Nous pensons qu’il n’y a plus rien à faire”, a commenté Donatien Nshole, secrétaire de la Cenco. “Nous y avons consacré tout notre temps et toute notre énergie au détriment de notre travail paroissial”, a-t-il ajouté.
L’élection présidentielle a été repoussée, officiellement en raison de difficultés logistiques et financières. La Cour constitutionnelle a validité la décision de Joseph Kabila.
L’opposition congolaise est fragilisée depuis le décès de son chef de file, Etienne Tshisekedi, qui devait présider un conseil de transition chargé de veiller à ce que Joseph Kabila quitte effectivement ses fonctions avant la fin de l’année.
La formation de ce conseil avait été approuvée dans un accord conclu le 31 décembre sous l’égide de l’Eglise catholique. La France a rappelé “l’importance (…) de la mise en œuvre effective de l’accord du 31 décembre, qui constitue la seule feuille de route pour une sortie pacifique de la crise en RDC”. “Nous appelons les signataires à mettre en œuvre leurs engagements qui incluent la nomination urgente d’un Premier ministre de transition, conformément aux termes de l’accord du 31 décembre”, dit dans un communiqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.
Avec L’Echo.be
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