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Evènements économiques: le retour de l’inflation et l’arrestation des cadres de la DGRK ainsi que du SG à l’Urbanisme ont volé la vedette à la nomination des mandataires publics

La dépréciation du franc congolais est l’événement qui a le plus crevé l’écran en 2017 dans le secteur économique. Face à la poussée exponentielle du chômage et l’absence de perspectives vigoureuses pour son absorption, la grande majorité de la population active vit de la débrouille, particulièrement dans le secteur informel. Ainsi, pour nouer les deux bouts de la journée, les RD-Congolaises et RD-Congolais doivent cravacher dur pour trouver le minimum vital requis. Ils vivent en fait en-dessous du seuil de pauvreté, pour ne pas dire dans la sous-pauvreté avec moins d’un dollar Us par jour par habitant. La forte dollarisation de l’économie nationale les contraint à prendre référence sur la monnaie américaine pour procéder à toutes les transactions, et cela au taux du jour selon la formule consacrée. L’absence d’une production nationale significative et la chute des prix des matières premières figurent parmi les causes majeures de la descente aux enfers du franc congolais. Alors qu’au début de l’année 2017, un dollar Us s’échangeait autour de 1.200 Fc, en décembre dernier il a franchi la barre de 1.600 Fc. Multiples et désastreuses sont les conséquences charriées par cette dépréciation du reste exacerbée par l’inadéquation du taux appliqué par les banques dans la paie des fonctionnaires par exemple et celui en vigueur sur le marché. D’où l’érosion drastique du pouvoir d’achat de la population meurtrie par la flambée des prix ainsi que du coût de la vie et la carence de moyens pour y faire face.
En seconde position vient l’arrestation des cadres de la Direction générale des recettes de Kinshasa -DGRK- qui a fortement marqué l’opinion dans les chefs-lieux des vingt-six provinces de la République. Emmanuel Luzolo Bambi Lessa, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, a frappé un grand coup à travers l’opération «manu pulite» qui a permis l’arrestation de gros poissons tombés dans les filets de ses services. Face à cette action d’envergure qui constitue un signal fort dans la lutte contre la corruption, certains membres du gouvernement et des plates-formes politiques ayant pignon sur rue se sont agités pour ramer à contre-courant et placer les bâtons dans l’engrenage de Luzolo. L’opinion espère que ce juriste chevronné qui a rang de Vice-premier ministre et rend pourtant compte de toutes ses actions au Président de la République, ira jusqu’au bout de sa démarche en procédant à un dry cleaning des écuries malgré les faiblesses notoires de l’appareil judiciaire.
Les mesures d’antifraude douanière dans les postes frontaliers sont vivement appréciées par le commun des mortels approchés par le Sondage Les points.
Ces mesures dissuasives visent à tordre le cou à la corruption, à la fraude fiscale et douanière, à la contrebande, etc.
Ce sont ces postes de perception qui permettent l’élargissement de l’assiette des recettes dont les Etats ont grandement besoin pour mener à bien leur programme.
Beaucoup de RD-Congolais regrettent que ces mesures n’aient pas été accompagnées de sanctions disciplinaires exemplaires à l’endroit des auteurs de détournements et de fraudes tant décriés comme c’est le cas sous d’autres cieux où ministres, députés, sénateurs, mandataires, opérateurs économiques ou d’autres secteurs d’activités attrapés en flagrant délit paient le prix fort en étant d’office  déférés devant les cours et tribunaux pour répondre de leurs actes.
La nomination des mandataires publics a aussi retenu l’attention d’au moins 50% des RD-Congolais interrogés. Dans l’ensemble, les personnes approchées considèrent ces mises en place effectuées dans les entreprises publiques et régies financières de l’Etat comme une prime aux courtisans et autres laissés pour compte non casés dans les institutions de la République pour poursuivre l’action de leurs prédécesseurs et se refaire une santé financière.
Le scepticisme et le doute transparaissent dans leurs propos quant aux changements escomptés dans le management de ces nouveaux mandataires aux commandes de ces unités de production et l’atteinte des objectifs assignés au mieux des intérêts de la Nation.

Tino MABADA 

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