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Entreprises publiques : Doudou Fwamba pour un recrutement apolitique

Comment faire des entreprises publiques un puissant levier de la croissance économique et du développement social de la RD-Congo? La question est au centre, depuis lundi 9 décembre, des États généraux des entreprises du Portefeuille à Kinshasa. Au quatrième jour des travaux, l’heure était aux réflexions pour améliorer la performance des entreprises publiques, avec notamment l’intervention du ministre des Finances, Doudou Fwamba. L’argentier national a axé son exposé autour du rôle de l’État dans l’essor des entreprises du portefeuille, évoquant surtout les incitations et les subventions.

Pour renforcer la compétence et l’intégrité des mandataires publics et assurer la relance des entreprises publiques, Fwamba a plaidé pour un recrutement sur concours des mandataires dans les entreprises publiques, au terme d’un «processus transparent». Avec cette stratégie, Fwamba espère mettre en avant des «dirigeants qualifiés capables d’implémenter des plans d’affaires viables et de maximiser les retours sur investissement». Recruter sur concours est, de l’avis du ministre des Finances, une démarche essentielle pour stimuler la performance des entreprises publiques.

Depuis plusieurs années, les entreprises publiques en RD-Congo font face à des problèmes de gouvernance, notamment suite aux profils des dirigeants, pour la plupart désignés par accointances politiques, au détriment parfois des compétences. Une donne qui pourrait changer avec la pertinente proposition de Fwamba, du reste appuyée par le ministre du Portefeuille, maitre de céans de ses assises. «Vous ne devez pas être mandataires publics si vous n’avez pas assumé un poste de direction quelque part. Je pense qu’il faut laisser les entreprises à ceux qui ont le profil. On peut beau être politique, mais on n’a pas les compétences requises, on n’a pas sa place», a dit Jean-Lucien Bussa.

Pour un participant à ces États-généraux, le ministre des Finances a «proposé une solution idoine pour professionnaliser la gestion» dans ces entreprises publiques. «Cela permettra de réduire les influences politiques dans les nominations et améliorer la compétitivité et la transparence dans le secteur public», a-t-il argumenté.

Le rôle central des entreprises publiques dans l’économie nationale

Plusieurs autres recommandations ont été formulées par les panelistes du jour. Avant Fwamba, Modeste Bahati, 2ème vice-président du Sénat et professeur des universités, a proposé la recapitalisation et la réforme du cadre légal des entreprises publiques. Dans son costume d’économiste, Bahati a présenté l’opportunité pour l’État de majorer ses parts dans les entreprises à fort potentiel de rentabilité et dotées d’un business plan solide. Cette recapitalisation devrait être surveillée par une structure à créer, l’Agence de participation de l’État, censée veiller à l’équilibre du double rôle de l’État: pouvoir public et actionnaire.

Dans son autre costume, celui de législateur, Bahati a déploré un cadre légal obsolète. Lui-même ancien speaker du Sénat, il a plaidé pour une «révision en profondeur» de la législation des entreprises publiques afin l’adapter aux défis modernes, notamment celui de la transparence et de la reddition des comptes avec un focus sur les résultats.

La veille, mercredi 11 décembre, le ministre du Portefeuille, a présenté le besoin de replacer les entreprises publiques au centre de l’économie nationale, car étant, selon lui, essentielles pour la croissance, le PIB, le budget national et la création d’emplois. Jusqu’au 14 décembre, les panélistes vont réfléchir pour proposer des recommandations susceptibles de relancer les entreprises publiques en RD-Congo.

DL

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