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Sondage : les RD-Congolais satisfaits du gouvernement Suminwa

Dans son dernier sondage, publié le week-end, l’Institut de sondage Les Points a renseigné que 64% des RD-Congolais sont satisfaits de la composition du gouvernement Suminwa. Les personnes enquêtées ont, dans leur majorité, apprécié cinq caractéristiques de cette équipe gouvernementale. Elles ont notamment évoqué la présence d’un opposant parmi les 54 membres de l’Exécutif outre la participation des technocrates non membres des partis politiques. Le gouvernement Suminwa, qui est le premier à franchir le seuil de représentativité de 30% pour les femmes, est ainsi bien adopté par la population, également satisfaite de la représentation de la jeunesse et des formations politiques. Ci-après, le résultat intégral du sondage Les Points sur le gouvernement Suminwa.

Gouvernement Suminwa: 64% des RD-Congolais satisfaits de sa composition

La République démocratique du Congo a un nouveau gouvernement depuis le mercredi 29 mai dernier. Occasion pour l’Institut de sondage Les Points d’interroger les Congolais et de prélever leur opinion au sujet de la composition de ce gouvernement, qui est le tout premier, depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960, dirigé par une femme, en l’occurrence Judith Suminwa Tuluka.

De cette consultation populaire, il s’est globalement dégagé́ que 64% des Congolais sont satisfaits de la composition du gouvernement Suminwa alors que 21% d’entre eux ont, sans langue de bois, remis en cause cette formation. Et, 15% parmi les Congolais ont, eux, adopté une posture plus réservée, se refusant tout commentaire.

En effet, pour évaluer le degré́ de satisfaction/insatisfaction, six critères ont été́ mis en exergue. A savoir la représentation de l’Opposition, la représentation des technocrates, la représentation de la jeunesse, la représentation du Genre, la représentation nationale et la représentation des formations politiques.

Représentation de l’Opposition: loin d’être un gouvernement issu d’un dialogue, l’équipe de la PM Suminwa a réservé́ un département ministériel, et non de moindre, à l’Opposition. C’est le département de la Justice, auréolé́ de rang de «ministère d’Etat», qui a été́ confié à Constant Mutamba, leader de la Dynamique progressiste -DYPRO-, réputé́ pour sa mentalité́ d’un opposant républicain. Sa nomination est saluée par 54% des Congolais interrogés. De leur avis, la présence d’un opposant au gouvernement est un signal fort du Président Félix Tshisekedi pour favoriser la cohésion nationale et faire participer tout le monde, sans considération aucune, dans la gestion de la République. A l’opposé, 29% des Congolais sont d’avis que c’est une bien mauvaise option que d’associer un opposant dans la direction du pays en lui confiant un ministère aussi régalien que celui de la Justice, taxée d’être «malade» par le Chef de l’Etat lui-même. La dernière catégorie de Congolais interrogés, qui représente 17%, s’est abstenue de commenter la nomination d’un opposant au gouvernement.

Représentation des technocrates non membres des partis politiques: le casting de la Première ministre Suminwa est tel que 11 technocrates, n’ayant aucune appartenance politique, ont trouvé des rôles au sein du gouvernement. Il s’agit de: le VPM Économie Mukoko Samba; le ministre des Finances Dodou Fwamba Likunde Likombio; le ministre de l’Industrie Louis Kabamba Watum; la ministre des Mines Kizito Pakabomba Kapinga; le ministre de la Santé Samuel Roger Kamba Mulamba; la ministre du Genre Léonnie Kandolo; le ministre du Tourisme Didier Mpambia Musanga; le ministre d’Agriculture Grégoire Mutshail Mutomb; ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayiwamba Wagner; ministre des Hydrocarbures et électricité́ Teddy Luamba Muba; ministre de l’ESU Safi Somba Ayane. 56% des Congolais ont vu leur nomination d’un bon œil alors que 19% d’entre eux ont remis cela en cause et que 25% ont préféré́ donner leur langue au chat.

Représentation de la jeunesse: par la composition du gouvernement Suminwa, le Président Félix Tshisekedi a visiblement inauguré l’ère du renouvellement de la classe politique. De nombreux jeunes, nageant entre la trentaine et la quarantaine, ont trouvé leur siège au Conseil des ministres. C’est le cas notamment de Constant Mutamba, la trentaine révolue, estampillé ministre d’Etat, ou encore de Noëlla Ayenganagato, 30 ans et plus jeune membre de ce gouvernement. De l’avis de 69% des Congolais, réserver un quota aussi intéressant à la jeunesse témoigne de la confiance du Président de la République envers ceux qui incarnent l’avenir de la nation. Ils ont dit avoir beaucoup apprécié́ cette démarche pendant que 23% de leurs compatriotes ont déploré́ une erreur de casting. Ils ont estimé que certains jeunes nommés arrivent au gouvernement sans une préparation adéquate pour assumer de hautes responsabilités d’Etat. Ils craignent ainsi qu’ils ne puissent pas être à la hauteur de leur tâche. Ils sont seulement 8%, ces Congolais qui se sont réservés de commenter la présence des jeunes au gouvernement.

Représentation du Genre: en matière de Genre, le gouvernement Suminwa détient deux records: il est le premier dirigé par une femme et le premier à avoir franchi le seuil de 32% de représentativité́ féminine, une grande première. En effet, 17 des 54 membres qui composent l’actuel Exécutif -soit 32%- sont des descendantes d’Eve. Un record historique applaudi de deux mains par 72% des Congolais qui, en plus, se sentent honorés de aux femmes, à l’instar de l’Education nationale, des Affaires étrangères ou encore de la Nouvelle économie du climat. Ces ministères sont respectivement chapeautés par Raïssa Malu, Thérèse Kayikwamba et Stéphanie Mbombo. A l’opposé, 15% des Congolais estiment que l’idée est loin d’être la bonne: accorder aux femmes de plus grandes responsabilités alors que le pays fait face à d’énormes défis et que ça urge de rencontrer les desideratas de la population, épuisée par la misère. Par contre, 13% des Congolais ont fait preuve de neutralité́ au sujet de la représentativité́ des femmes dans le gouvernement Suminwa.

Représentation nationale: le Kasaï̈ Oriental est la province ayant fourni le plus gros contingent au gouvernement Suminwa avec 6 membres -soit un peu plus de 10%-, suivi de la Mongala avec 5 représentants. Le Maniema est la seule province du pays qui ne compte aucun de ses ressortissants dans ce gouvernement. Malgré́ cela, 59% des Congolais ont soutenu que le gouvernement Suminwa fait preuve de respect des considérations géopolitiques comme cela est exigé par la Constitution. Ils ont tout de même reconnu qu’il était possible de servir toutes les 26 provinces, non sans noter que l’idéal sera toujours d’intégrer, au travers de leurs ressortissants, les provinces, dans leur plus grande majorité́, au sein du gouvernement. 21% des Congolais se sont inscrits en faux sur le respect du critère de la géopolitique par le gouvernement Suminwa. Ils ont aussi dénoncé́ une inclinaison régionaliste avec la trop grande représentativité́ du Kasaï̈ Oriental, province d’origine du Président de la République et bastion du parti présidentiel, l’UDPS, qui a voté à plus de 95% en faveur de Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle. 20% des Congolais ont, quant à eux, choisi de n’émettre aucun commentaire concernant le critère de la géopolitique.

Sans aller dans le débat quelle province est mieux lotie par rapport à l’autre, les enquêtés apprécient plutôt le bon dosage entre les espaces linguistiques qui fait du gouvernement un bloc cohérent qui reflète la volonté́ de cohésion voulue par le constituant. La zone Ouest -Grand Bandundu, Kongo Central et Grand Équateur- compte 19 maroquins contre 22 pour la zone Est -Grand Katanga, Grand Kivu et Grande Orientale- et la zone Centre -Grand Kasaï̈, Sankuru et Lomami.

Représentation des formations politiques: au Conseil des ministres, toutes les formations politiques, membres de l’Union sacrée de la nation -USN-, n’auront pas de siège pour le démarrage du second mandat du Président Tshisekedi. C’est le cas de l’ACP-A de Gentiny Ngobila, gouverneur sortant de Kinshasa, qui compte pourtant une douzaine de députés nationaux. Pendant ce temps, l’UDPS et ses mosaïques ont arraché 21 départements contre 6 pour la plateforme de Jean-Michel Sama Lukonde, le désormais ancien Premier ministre, et 3 pour l’UNC-A de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale. Cette répartition des responsabilités entre les formations politiques de l’USN est bien pensée, estiment 64% des Congolais. Ils sont d’avis que la forte représentation de la famille UDPS est proportionnelle à son poids politique à l’Assemblée nationale où elle regorge 185 élus sur les 450 députés membres de la majorité́. Ils ont également expliqué que compte tenu du nombre très important de formations politiques affiliées à l’USN, il est quasi-impossible de contenter chacune de ces formations. Cet argument ne passe pas chez 17% des Congolais qui dénoncent la «gloutonnerie» de l’UDPS et ses mosaïques. Ceux qui ont gardé leur langue en poche au sujet de la représentativité́ des formations politiques au gouvernement sont estimés à 19% des Congolais interrogés.

Les Points

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