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Election controversée à la FEC: le Conseil d’Etat pas si vertueux!

Election controversée à la FEC: le Conseil d’Etat pas si vertueux!

C’est dans un contexte particulièrement stupéfiant que se tient, mercredi 23 décembre 2020, le scrutin controversé devant désigner le nouveau patron de la Fédération des entreprises du Congo -FEC.

La veille, la FEC, par le biais de son conseil, a saisi le Premier président du Conseil d’Etat pour lui faire part de “l’exécution irrégulière de l’ordonnance ROR 182 du 27 novembre 2020”. Cette ordonnance, selon le courrier de ce conseil, a énoncé des mesures provisoires devenues caduques par l’expiration du délai de 15 jours fixé pour leur application.

Dans sa correspondance, l’organisation patronale n’est pas allée par le dos de la cuillère pour exprimer ses “vives protestations au sujet des erreurs d’interprétation de l’ordonnance ROR 182 dont fait montre le greffier en chef ainsi que des mesures inconciliables prises par ce dernier”.

Dans la même missive, la FEC a fait remarqué que pour avoir organisé, le 26 novembre 2020, les élections des membres et du président de son conseil d’administration, elle a été “surprise” d’apprendre, par des voies interposées, qu’un autre scrutin, convoqué par le greffier en chef du Conseil d’Etat, devrait se tenir ce 23 décembre. Ce, à la suite “d’un rejet de la requête tendant à obtenir qu’il soit mis fin aux mesures prises aux termes de l’ordonnance ROR 182”.

La FEC a affirmé que la décision de convoquer ses membres pour le scrutin de leur président ne lui a jamais été signifié. “Le protocole de communication d’une décision de justice rendue par une Très haute juridiction adopté par Monsieur le greffier en chef étonne au plus haut point la FEC et risque de donner une singulière impression, susceptible d’affecter le prestige du Conseil d’Etat”, a constaté, avec un cœur rempli d’amertume, le conseil de la FEC, non sans dénoncer que la convocation des membres de cette association patronale est “discriminatoire et vicie tout scrutin”.

La FEC signe et persiste qu’il est “incompatible” d’organiser “une séance électorale” au regard des “normes légales et statutaires pertinentes” qui la régissent.

Pour certains observateurs, en tout état de cause, le Conseil d’Etat est en train “d’essuyer un discrédit” par le forcing orchestré pour placer au sommet de la FEC un candidat qui a visiblement été vomi par les sociétaires. Ils ont trouvé fondée l’inquiétude exprimée par le Conseil d’administration de la FEC en s’interrogeant: “qu’adviendraient la liberté d’association, la liberté syndicale et la liberté de réunion”?. Au Conseil d’État, pas si vertueux dans ce dossier, d’y répondre.

On a appris mardi la séquestration du Secrétaire général de la FEC pour organiser ces élections contre la volonté des administrateurs.

Au finish, Dieudonné Kasembo a été élu par 14 administrateurs sur 130 que compte le patronat de la République Démocratique du Congo.

LOI

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