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Des administrateurs du Stade des Martyrs arrêtés pour détournement de deniers publics

En détention préventive depuis samedi 24 juin, l’administrateur général Flory Bensenke Manga et son second en charge de l’administration, Bruno Tokanye, seront transférés au Parquet ce lundi tandis que, Papy Etaya, leur collègue chargé des Finances, est entré en cavale après s’être fait payer les salaires des mois d’avril, mai et juin 2017
L’administrateur général du Stade des Martyrs, Flory Benseke Manga, et son second en charge de l’administration, Bruno Tokanye séjournent depuis samedi 24 juin dans les geôles de la Police judiciaire à Gombe. Ils ont été interpellés et écroués le même jour après une audition préliminaire menée par des inspecteurs judiciaires, à la suite d’une plainte du ministre des Sports et Loisirs Papy Niango, qui ne badine pas avec la discipline.
Flory Benseke et Bruno Tokanye ont été interpellés suite à une plainte du ministère des Sports et Loisirs portant sur des détournements des deniers publics, notamment des recettes publicitaires et de location d’espace ainsi que les salaires des agents.
Tout est parti, a-t-on appris, d’une réunion de clarification entre le comité de gestion et les agents convoquée samedi 24 juin autour du ministre des Sports et Loisirs Papy Niango. L’administrateur général Flory Benseke, déjà entendu la veille sur procès-verbal par le conseiller juridique du ministre consécutivement à une série d’accusations des agents, et l’administrateur chargé des Finances, Papy Etaya, jeune frère de l’ancien ministre Willy Bakonga, brillent par leur absence. «L’administrateur général a démissionné vendredi», expliquent certains agents regroupés à l’entrée 16 du Stade des Martyrs. Suspect. Tous deux sont convoqués séance tenante par le ministre Niango mais seul Flory Benseke se présente.
Pendant ce temps, la causerie directe avec les agents et leurs délégués syndicaux, remontés pour non payement de leurs salaires des mois d’avril et mai 2017 alors que Dispromalt a déjà payé le maigre loyer mensuel de la publicité d’un opérateur des Télécoms affichée sur la coupole du stade, permet d’apprendre qu’une somme de 2.000 dollars versés quelques heures plus tôt par la communauté musulmane à titre de location du parking du stade n’ont pas été versés dans la caisse.
L’administrateur général Flory Benseke prétend n’avoir pas été au courant de la transaction avant de reconnaitre que les fonds sont détenus par le financier Papy Etaya. La Police judiciaire est saisie et une enquête ouverte à charge du comité Benseke. Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre Benseke et Tokanye: emplois fictifs, minoration des salaires des agents payés en francs congolais alors que Dispromalt et deux autres annonceurs s’acquittent de leurs loyers respectifs en dollars, escroquerie portant sur des fonds publics, complicité des faux dans les documents administratifs, détournement de deniers publics…
A l’issue des auditions, Benseke et Tokanye sont arrêtés et conduits au Casier judiciaire. Difficile pour les deux compères de se tirer d’affaires surtout que sur les 25.000 dollars destinés à la paie ce samedi-là, les agents payeurs encadrés par le directeur de cabinet du ministre n’ont même pas touché à la moitié des fonds mis à leur disposition.
Le financier Papy Etaya a choisi de se soustraire: il est entré en cavale après avoir transmis deux lettres au Secrétariat général des Sports et Loisirs, toutes datées du samedi 24 juin 2017.
Si dans le courrier annonçant sa démission, Etaya étale son ignorance de l’administration quand il reconnait avoir été nommé par arrêté ministériel mais évoque le Code du travail pour rendre le tablier, il s’expose à des poursuites au pénal dans le second courrier où il fait des aveux de détournement. «Je viens de me faire payer les 3 mois des salaires -avril, mai et juin- un montant de 2.000 dollars, conformément à l’article 98 du Code du travail…», écrit-il alors que le mois de juin court encore.
Etaya est le jeune frère de l’ancien ministre des Sports et Loisirs Willy Bakonga, lui-même accusé de s’être fait payer plusieurs fois les fonds destinés au fonctionnement du Centre national de médecine sportive -CNMS- et de la Caisse nationale de promotion sportive -CNPS.
KISUNGU KAS

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