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Déclaration choc de l’avocat détenteur du code secret : Me Tshibangu accuse!

Tshibangu KALALA
Le désormais ex-pensionnaire du CPRK dit avoir été diabolisé, humilié dans l’objectif de le forcer à renoncer à ses droits… mais il accorde son pardonne à ses «bourreaux»
Aussitôt sorti du Centre pénitentiaire et de rééducation -CPRK-, où il dit avoir été détenu arbitrairement pendant 7 semaines à cause du conflit qui l’opposait au gouvernement RD-congolais, Me Tshibangu Kalala a tenu à fixer tous les esprits autour de cette affaire qui, selon lui, n’a fait que ternir l’image de la RD-Congo. Dans une déclaration choc dont AfricaNews a obtenu copie, Tshibangu Kalala accuse ses bourreaux d’avoir cherché à le contraindre à renoncer à ses droits.
«Un RD-Congolais qui a travaillé pour le pays doit être correctement rémunéré par le gouvernement. Le gouvernement ne doit pas l’arrêter et le mettre en prison pour le contraindre à renoncer à ses droits», assène-t-il avant d’affirmer: «Dans ce cas, la RD-Congo cessera d’être un Etat de droit pour devenir une république bananière où règnera la loi de la jungle». Avocat de carrière et professeur d’universités, Me Tshibangu assure avoir agi conformément aux droits garantis par l’article 77 alinéa 2 de la loi sur le barreau qui dispose qu’un avocat ne peut pas remettre à son client les pièces du dossier judiciaire obtenues par ses prestations jusqu’à ce que le client paie ses honoraires.
S’il affirme avoir pardonné à ses bourreaux et avoir remis dans l’intérêt du pays les pièces du dossier -qu’il a personnellement fabriquées ou obtenues grâce à ses recherches personnelles- opposant la RD-Congo à l’Ouganda devant la Cour internationale de Justice, Me Tshibangu garde un souvenir amer  ce feuilleton. Craignant que le sang des RD-Congolais victimes de l’agression ougandaise n’ait coulé gratuitement, il lance un vibrant appel à ses confrères ayant repris la conduite de cette affaire. «J’ose espérer que ceux qui vont utiliser ces documents devant la Cour internationale de justice sauront détecter le message profond qui se cache dans ces pièces en vue d’assurer une meilleure défense des intérêts de notre peuple. Je leur souhaite plein succès», espère l’ex-avocat principal de la RD-Congo dans ce dossier.
Pas besoin d’un dessin pour comprendre que Tshibangu Kalala se désengage et ne pourra plus défendre la République dans ce dossier dont il est pourtant le géniteur. Selon plusieurs sources, le conflit d’intérêt est patent dans cette affaire mais personne ne s’en offusque. Ci-dessous, l’intégralité de la communication tenue par l’avocat Tshibangu Kala, 24h après sa sortie de prison.
HMK
Déclaration du professeur Tshibangu Kalala  après sa sortie de la Prison Centrale de Makala, mercredi 25 novembre à Kinshasa
Mesdames et Messieurs les journalistes,

  1. L’opération d’arrestation et de détention arbitraires pendant sept semaines dont j’ai été victime depuis le mardi 29 septembre dernier a pris fin hier mardi 24 novembre à 16h58 minutes. Dès le début, j’ai pris la décision de rester en prison, dans l’honneur et la dignité, et de refuser la liberté dans la honte et la lâcheté qui m’était proposée par le ministre de la Justice.
  2. Au-delà de ma situation personnelle, ma résistance farouche contre les abus de pouvoir avait un sens plus global. Il faut faire respecter dans notre pays, par les autorités publiques: 1°. l’indépendance et le prestige social de la profession d’avocat, 2°. les droits de l’avocat et les obligations de son client, même si celui-ci est l’Etat RD-congolais, 3°. la devise de la République -Justice-Paix-Travail-,  4°. l’Etat de droit, 5°. la Constitution et les lois de la République ainsi que 6°. les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Un RD-Congolais qui a travaillé pour le pays doit être correctement rémunéré par le gouvernement. Le gouvernement ne doit pas l’arrêter et le mettre en prison pour le contraindre à renoncer à ses droits. Dans ce cas, la RD-Congo cessera d’être un Etat de droit pour devenir une république bananière où règnera la loi de la jungle.
  3. Je profite de cette occasion, et de la situation injuste que je viens de traverser,  pour dire à tous les RD-Congolais que les fondateurs de la RD-Congo à Berlin en 1885 ont agi au nom de Dieu-Tout-Puissant pour créer notre pays. Notre pays est donc un grand projet divin. Le peuple RD-congolais est également, dans son unité et sa diversité, un grand projet divin.

Ainsi, tous les dirigeants politiques qui, profitant d’une parcelle du pouvoir politique qu’ils exercent, se permettent de ridiculiser la RD-Congo, de violer la dignité et les droits des RD-Congolais, de se servir eux-mêmes au lieu de servir la République et le peuple, d’avoir la jalousie et la haine comme méthode de gestion des affaires publiques, travaillent clairement contre le projet divin que je viens d’indiquer. Dieu lui-même ne manquera pas de les aveugler et de les punir.

  1. Aujourd’hui, le droit a vaincu l’arbitraire, le bien l’a emporté sur le mal, la vérité a triomphé sur les contre-vérités, la lumière de la justice et de l’honnêteté a chassé les ténèbres de la jalousie, de la haine et de la méchanceté.
  2.  J’ai refusé, pendant près de trois ans, de restituer au gouvernement RD-congolais les pièces du dossier judiciaire dans l’affaire qui oppose notre pays à l’Ouganda devant la Cour internationale de justice à La Haye aux Pays-Bas. Je l’ai fait en application de l’article 77, alinéa 2 de la loi sur le barreau qui permet à un avocat de ne pas remettre à son client les pièces du dossier judiciaire obtenues par ses prestations jusqu’à ce que ce client paie ses honoraires. Mais, des individus méchants et mal intentionnés ont même prétendu que j’avais déjà vendu ces pièces à l’Ouganda contre plusieurs millions de dollars. Et que c’est pour cette raison que je refuse de les remettre au gouvernement pour sortir de la prison. Ils ont même parlé de haute trahison dans mon chef.
  3. Moi, je n’ai jamais été un pro-ougandais. Je viens donc de remettre ces pièces au gouvernement de la République pour lui permettre d’assurer la défense des intérêts de notre peuple devant la Cour internationale de justice. Ces pièces portent le sang, les douleurs et les souffrances du peuple de Kisangani, de l’Ituri, de Beni, de Butembo et d’ailleurs. Elles portent également le sang de nos vaillants soldats des FARDC. J’ai conçu et fabriqué une grande partie de ces pièces. J’ai obtenu d’autres pièces par mes recherches personnelles. Je connais donc le code secret de toutes ces pièces. Je les avais donc bien conservées dans l’intérêt supérieur de notre pays.
  4. J’ose espérer que ceux qui vont utiliser ces documents devant la Cour internationale de justice sauront détecter le message profond qui se cache dans ces pièces en vue d’assurer une meilleure défense des intérêts de notre peuple. Je leur souhaite plein succès.
  5. Après quelques examens médicaux à l’étranger, je m’exprimerai plus longuement devant la presse nationale pour éclairer davantage l’opinion publique sur cette triste affaire.
  6. Pour terminer, je tiens à présenter mes profonds remerciements aux personnes et organisations qui m’ont apporté leur soutien et leur solidarité pendant ma détention à la Prison centrale de Makala. Je peux citer, parmi tant d’autres, tous les avocats RD-congolais dans leurs barreaux respectifs, le collectif d’avocats chargés de ma défense, tous les avocats belges, l’association ACAJ, le Bureau conjoint des droits de l’homme de la MONUSCO, le CICR -qui a pris mon cas en charge-, la Fondation Bill Clinton pour la Paix, la VSV, les députés Toussaint Alonga et Emery Okundji qui ont porté le débat sur ma situation à l’Assemblée nationale, Maître Emery Mukendi Wafwana, qui m’a montré l’importance de l’amitié et de la fraternité, et mes amis du Rotary Club Kinshasa.
  7. Mes remerciements vont spécialement au Bâtonnier Edouard Mukendi Kalambayi, du Barreau de Kinshasa/Gombe, et à Maître Célestin Tunda ya Kasende qui n’ont épargné aucun effort, en tant que facilitateurs, en vue de trouver une solution juste et équitable du conflit qui m’opposait au ministre de la Justice.
  8.  Enfin, je remercie mon épouse, ma famille, mes parents et tous mes amis qui m’ont soutenu tout au long de ma détention à la Prison centrale de Makala.

Je vous remercie
Prof. Dr. Tshibangu Kalala
Avocat

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