Le Président de la République Félix Tshisekedi a récemment insisté sur la réduction du train de vie des institutions via la rationalisation des dépenses par le gouvernement de la République. Cette initiative relevée dans le compte-rendu du Conseil des ministres du 12 août 2022 n’a pas laissé indifférent le député national Delly Sesanga, auteur d’une tribune démontrant que le budget de la Présidence est constamment en hausse depuis l’avènement de Félix Tshisekedi, affirmant que le Président est devenu un mammouth financier.
Chiffres à l’appui, l’ancien ministre du Plan sous le gouvernement 1+4 a fait constater que la Présidence de la République est passée d’USD 104 millions en 2020, à USD 222 millions en 2021 puis à USD 271 millions en 2022. Il a signalé la même tendance haussière à l’Assemblée nationale d’USD 157 millions à USD 248 millions, au Sénat, d’USD 70 millions à USD 104 millions et au gouvernement d’USD 46 millions à USD 78 millions.
Tout en se flattant d’avoir finalement été rejoint dans son combat par le premier citoyen du pays, le député Sesanga rappelle comment il a renoncé intégralement dans un élan de solidarité avec la population et de soutien à l’équipe de lutte contre la riposte, d’avril à décembre 2020, au bénéfice de ses émoluments, reversés directement à la cellule dirigée par Dr Jean-Jacques Muyembe, puis au véhicule tout terrain lui destiné dans le cadre du don aux parlementaires avant de demander à Félix Tshisekedi de faire autant ou plus.
«L’honorable Delly Sesanga souhaite que le Président de la République prêche par l’exemple en acceptant de réduire certains de ses avantages financiers légaux et d’opérer une révision à la baisse du nombre de ses conseillers, envoyés spéciaux et chargés de mission ainsi que la réduction de la taille du gouvernement. Les éventuelles économies serviraient à investir dans divers domaines prioritaires de la vie nationale», a expliqué, le week-end, un proche de l’élu de Luiza.
Dans sa tribune, Delly Sesanga dévoile dix engagements à prendre qui, à l’en croire, peuvent devenir des mesures si tous ceux qui croient en cette vertu peuvent aller au-delà du discours, en prêchant d’abord par l’exemplarité. Pour cet élu du peuple, l’enjeu est de sortir la RD-Congo de la situation de l’Etat failli post-conflit, sous-dimensionné, mou en interne et faible à l’extérieur, réduit au statut d’un État-client dans la sous-région. Delly Sessanga est d’avis que la réduction du train de vie de l’État est une politique publique faite d’austérité, de probité et d’exemplarité dans la conduite des affaires de l’Etat.
«Au contraire, j’y vois l’opportunité de bâtir un consensus politique et social autour des engagements clairs, indiquant la volonté d’inscrire les finances publiques sur une nouvelle trajectoire de gestion budgétaire», explique-t-il. Retour sur cette tribune qui fait tache d’huile.
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