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Congolité : «une forfaiture publique», selon Delly Sesanga

La proposition de loi Tshiani qui veut que l’accès aux fonctions de souveraineté nationale soit réservé aux seuls RD-Congolais de père et de mère, continue de susciter des réactions tant au niveau national qu’international. Dans sa tribune de jeudi 30 mars intitulé «Ma vision de l’unité nationale contre une loi scélérate de discrimination», Delly Sesanga rappelle les risques qu’encourt la RD-Congo en adoptant la proposition de cette loi initiée par Noël Tshiani et portée au Parlement par le député Nsingi Pululu. Pour le boss du parti Envol, la proposition de loi «de père et de mère» heurte la Constitution de la République du fait qu’elle est basée sur la discrimination des RD-Congolais d’origine nés d’un seul parent RD-congolais, désormais exclus de l’élection présidentielle et de certaines hautes fonctions politiques et administratives d’Etat, fonctions réservées dorénavant aux seuls RD-Congolais nés de père et de mère.

Egalement, souligne-t-il, cette proposition de loi entre en collision aussi bien avec la lettre qu’avec l’esprit de la Constitution du 18 février 2006 et se fonde sur une conception contraire au sens de l’histoire du pays. «Elle est une régression, un recul!», insiste-t-il.

De l’avis de ce candidat déclaré à la présidentielle de 2023, la question de la nationalité est un des sujets qu’il faut manipuler avec beaucoup de précautions politiques et de dextérité juridique. Il poursuit en précisant qu’il s’agit d’une question dont il ne faut jamais oublier qu’elle fut au cœur des conflits qui ont émaillé l’histoire de la RD-Congo. 

«Après trois cycles électoraux, le souhait le plus ardent de notre peuple est celui des élections libres, inclusives, démocratiques et apaisées. Quatre attributs indissociables de la paix dans notre pays où au lieu d’être l’occasion d’orienter le pays vers de nouveaux horizons prometteurs pour son développement et le bien-être de notre peuple, les élections ont souvent été le moment de la déchirure du tissu social, donnant lieu à des divisions et des différends de toutes sortes qui n’ont eu pour effet que de jeter le pays vers l’inconnu et le tirer vers le bas, le recul», rappelle Delly Sesanga avant d’interpeller les dirigeants à tous les niveaux à faire preuve de retenue et à se garder d’agiter à chaque fois le chiffon rouge de la désunion en faisant semblant d’appeler à l’unité nationale, et en alimentant parallèlement les revendications politiques des groupes armés qui combattent la nation.

L’élu de Luiza estime que l’unité nationale que tente de brouiller la loi Tshiani, devrait être considérée aujourd’hui comme une des urgences politiques à considérer dans la perspective de la reconstruction du pays. «Il sied de noter que l’introduction toute aussi véreuse d’une proposition de loi visant à réviser certains articles de la Constitution, en appui à la proposition de loi sur la nationalité RD-congolaise est un autre raccourci qui ne peut guère servir de fondement à cette initiative qui mérite d’être considérée comme une forfaiture publique.

En effet, l’article 220 de la Constitution dispose en son alinéa 2 qu’est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés des personnes. Tel serait pourtant l’effet de cette initiative visant à réduire les droits constitutionnellement acquis d’une certaine catégorie des RD-Congolais d’origine, en discriminant au mépris des articles 12 et 13, les compatriotes nés d’un parent étranger par rapport à ceux nés de deux parents RD-congolais: de père et de mère», dénonce Delly Sesanga, qui redoute une éventuelle réplique d’Hitler par le régime Tshisekedi. Ci-dessous, l’intégralité de la tribune de Delly Sesanga.

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