Au Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’États de l’Union africaine -UA- à Malabo en Guinée équatoriale, le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala pen’Apala, a pris la parole au nom du président RD-congolais Félix-Antoine Tshisekedi, empêché pour des raisons évidentes. Au cours de la rencontre, le chef de la diplomatie RD-congolaise a fait savoir que son pays est plus concerné et préoccupé par les questions humanitaires et celles relatives au terrorisme, ce fléau qui ravage le monde actuellement.
Selon lui, la RD-Congo compte plus d’un million de réfugiés venus des pays voisins et plus de 5 millions des déplacés internes, une situation désastreuse. Le représentant du président Tshisekedi a dit clairement à ses pairs que, pour la RD-Congo, «le mal est profond et doit être attaqué à la racine pour une solution durable».
Avec franc parler, le VPM Lutundula a rappelé à la Conférence des Chefs d’États de l’UA que la situation humanitaire et sécuritaire qu’il décrit a été exacerbée ces derniers jours par «les récentes attaques du M23, mouvement terroriste soutenu en troupes et en armes par le Rwanda». Cette fois-ci, le Rwanda est pris la main dans le sac du fait que ses soldats ont été capturés sur le sol RD-congolais et ont été présentés à la presse samedi 28 mai par les autorités militaires du Nord-Kivu. Cherchant à se défendre comme par le passé mais sans convaincre, le Rwanda réclame «leur libération accusant la RD-Congo d’être en collision avec les FDLR».
Question: pourquoi tout ce temps-ci quand la RD-Congo n’avait pas présenté officiellement les militaires rwandais capturés au front, les autorités rwandaises n’ont jamais levé le ton pour dénoncer le rapprochement avec les FDLR? Selon les observateurs, le Rwanda, acculé et trahi par la capture de ses soldats, n’a aucun argument pour nier son agression en RD-Congo via le M23 comme par le passé. Pour revenir à Malabo, le VPM Lutundula a également annoncé, au cours de ce sommet, la contribution de la RD-Congo au Fonds humanitaire africain à hauteur des millions de dollars. Une annonce qui a valu les applaudissements de la Conférence. Il intervenait dans la suite du ministre sénégalais des Affaires étrangères, Aissatta Tall Sall, qui croit que les solutions africaines passeront par la mobilisation générale des gouvernements africains.
Concernant les changements anticonstitutionnels dans quelques pays du continent, l’unanimité se dégage sur le respect de l’ordre constitutionnel. C’est la raison pour laquelle le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a insisté sur la disponibilité des instruments juridiques développés par cette organisation panafricaine ces dernières années pour l’amélioration des conditions de vie des réfugiés. Le Sommet de Malabo a été encore une fois de plus l’occasion pour ceux qui pouvaient encore douter, de comprendre l’insincérité du voisin de la RD-Congo dans la volonté de pacifier la partie Est du pays.
Deux sommets pertinents en un coup
A Malabo, il y a eu deux sommets. Ces sommets et tous les événements connexes ont eu lieu au Centre de Conférence de Sipopo. Ils se sont déroulés pendant deux jours consécutifs avec la participation de ministres et de Chefs d’État et de gouvernement. L’ordre des Sommets et réunions préparatoires a été axé sur la réunion du Conseil exécutif le 25 mai; le sommet humanitaire extraordinaire et la conférence des donateurs le 27 mai et le Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique le 28 mai.
La réunion du Conseil exécutif a permis d’examiner l’ordre du jour du Sommet humanitaire extraordinaire et de la Conférence des donateurs ainsi que du Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels. Il a aussi examiné la Déclaration de l’Assemblée du Sommet extraordinaire et de la Conférence des donateurs ainsi que la Déclaration de Malabo sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique.
Au cours de la session du Conseil exécutif, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a présenté les rapports de la Commission sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique.
Quant à la session sur le terrorisme, elle a permis à la plénière d’évaluer ces menaces persistantes, d’évaluer les mécanismes de réponse actuels et décider des actions et mesures spécifiques nécessaires pour renforcer la sécurité collective des États membres confrontés au terrorisme et à l’extrémisme violent. Le sommet a également discuté des mesures concrètes nécessaires pour enrayer leur essor sur le continent.
Quant au Sommet humanitaire extraordinaire de l’UA et la Conférence des donateurs, ils ont examiné les efforts déployés par les dirigeants africains pour relever les défis humanitaires actuels auxquels l’Afrique est confrontée, et qui sont exacerbés par les impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 et des catastrophes à travers le continent, identifier des solutions durables relever les défis humanitaires actuels, en particulier le financement humanitaire et ceux qui contribuent au relèvement post-conflit, à la paix et au développement.
Octave MUKENDI