Déterminé à présenter et à soutenir ses candidats à tous les niveaux des scrutins présidentiel, législatif national et provincial, le Parti lumumbiste unifié -PALU- s’est lancé dans la collecte de fonds nécessaires à ces opérations électorales. Selon la décision prise par Antoine Gizenga Fundji, secrétaire général, les premiers pourvoyeurs sont les candidats eux-mêmes.
Selon les informations en notre possession, malgré la précarité de son état de santé, Antoine Gzenga maintient ferme la barre de direction en fixant une caution à verser au parti pour chaque catégorie de candidat PALU aux prochaines élections.
«Le candidat président versera au parti la caution de USD 3.100; ceux qui postulent à la députation nationale paieront respectivement USD 65 en milieu urbain et USD 45 en milieu rural. Les candidats à l’échelon provincial s’acquitteront de USD 45 dans la circonscription électorale urbaine et USD 35 dans celle rurale», apprend-on des sources du PALU.
Par cet acte, le PALU se prépare déjà à affronter les prochaines élections. Jusqu’ici, le Parti n’a pas encore donné sa position sur une quelconque alliance politique avec d’autres partis. L’on sait qu’en 2006 et 2011, le PALU a soutenu le candidat Joseph Kabila Kabange et attendait que ce dernier fasse de même en sa faveur en lui renvoyant l’ascenseur en 2016. Ce qui n’a pas été le cas. Depuis, la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre jusqu’à ce jour, les rencontres continuent à avoir lieu entre Joseph Kabila et Antoine Gizenga en vue de consolider leur deal en faveur du candidat commun à la présidentielle de décembre 2018.
Le PALU dans le creux d’une grosse vague
Les ambitions manifestées par certains cadres au sein du parti lumumbiste ne donnent pas des signes évidents de lisibilité et de visibilité sur les orientations de ce parti de masse. L’on a assisté dans un passé assez récent à des passes d’armes mouchetées ponctuées de chambardements dans les postes clés de la conduite des affaires du PALU. Lugi Gizenga, Adolphe Muzito sans compter Wolf Kimasa ont tous été ballottés à leur guise sans que l’on ne sache concrètement les véritables soubassements de ce remue-ménage. Or, les échéances électorales approchent à pas de géant. C’est maintenant que tous les états majors des partis politiques sont mis à contribution pour arrêter les stratégies appropriées à même de leur permettre d’affronter les élections dans les meilleures dispositions morales, matérielles, financières et logistiques. Sylvain Ngabu qui vient de succéder à Wolf Kimasa, a du pain sur la planche. La partie ne semble pas gagnée d’avance au regard des défections de certaines grosses pointures qui laissent deviner que le PALU serait dans le creux d’une grosse vague.
Quand Adolphe prend ses distances et vole de ses propres ailes
C’est le cas notamment de Mr Adolphe Muzito. Ayant pris acte de la décision le relevant de ses fonctions tout en se remettant à la base du parti, soulignant également sa soumission aux décisions du parti de présenter les candidats à tous les niveaux, il a clairement indiqué sa détermination de prendre ses responsabilités dans le cas contraire.
C’est ce qui s’est produit quelques temps après. Muzito s’est empressé d’accepter sa désignation comme candidat président pour le compte de l’Union pour la République -URép-. Une perte incommensurable pour le PALU quand on connaît l’affection des militants de ce parti envers le Premier ministre honoraire dont les tribunes populaires avaient un impact évident sur la montée en puissance du parti lumumbiste. Mais en politique, tout peut arriver. Le meilleur ami peut devenir un adversaire redoutable et vice-versa, le tout étant fonction d’intérêts. L’opinion scrute l’horizon pour décrypter d’éventuels signaux pouvant indiquer le futur candidat sorti des entrailles du PALU à la présidentielle du 23 décembre prochain à défaut du dauphin du président Kabila issu de la Majorité présidentielle. Les prochaines semaines s’avèrent déterminantes.
Octave MUKENDI
