C’est une nouvelle page d’histoire dans un livre déjà plein de records pour le TP Mazembe. Après les hommes, quintuples vainqueurs de la Champions League, c’est au tour des dames du Tout-puissant Mazembe de conquérir l’Afrique. Samedi 23 novembre au Maroc, le FCF Mazembe a remporté la Champions League féminine en venant à bout des Marocaines de l’AS FAR. Un but de Marlène Kasaj, dès la 8ème minute de jeu sur penalty, a scellé le sort de cette finale fermée mais plaisante.
Pour Mazembe et son chairman Moïse Katumbi, présent dans les tribunes du stade d’El Jadida, l’exploit est retentissant. Depuis la création de cette compétition en 2021, seul le Maroc et l’Afrique du Sud avaient inscrit leurs noms au palmarès. Éliminées dès la phase des poules en 2022 et absentes de l’édition 2023, les filles du FCF Mazembe se sont, comme un symbole, inspirées de leurs homologues masculins qui ont également attendu la 4ème édition de la Champions League en 1967 pour remporter leur premier titre continental.
A plusieurs points, ce succès de Mazembe exhale le parfum de la vision Katumbi. A la tête du club depuis presque 30 ans, l’ancien gouverneur du Katanga y a insufflé une culture de la gagne. Visionnaire, il a commandé la mise sur pied de cette section féminine il y a tout juste quatre ans, mettant sur pied, dans la foulée, un vrai projet sportif, avec notamment le lancement d’un centre de formation entièrement dédié aux filles. En parallèle, Katumbi a également lancé un recrutement efficace. Symbole de cette vision claire, l’entraineure marocaine Lamia Boumehdi, arrivée au club en mars 2023 avec une ambition bien précise: aller à la conquête du continent.
Méprisées mais revanchardes
En plus du trophée, ce sacre assure au TP Mazembe une participation directe à la prochaine édition de la compétition. De quoi nourrir des ambitions d’un doublé historique… comme les hommes en 1967 et 1968 puis 2009 et 2010.
Véritable précurseur du football RD-congolais, le TP Mazembe, club le plus titré du pays et de très loin, s’est arrogé, au fil des années, le statut de porte-étendard du sport au pays de Lumumba.
C’est sur cette vague de succès que surfent les coéquipières de Fidéline Ngoy, déjà incontestables au pays depuis quatre saisons et maintenant reines d’Afrique. Ce succès est aussi l’histoire d’une revanche d’une équipe presqu’abandonnée par le gouvernement de son pays. Samedi à Jadida, le ministre des Sports, Didier Budimbu était bien présent dans les tribunes. Après la remise au trophée à la capitaine, cette dernière l’a présenté au chairman Katumbi qui l’a aussitôt donné au ministre des Sports. Un geste fort qui prouve que le sport demeure un vecteur d’unité nationale et fait gagner tout un pays. Seulement, Mazembe aurait bien voulu se sentir plus soutenu par son pays alors que les joueuses ont été privées de tout soutien financier du gouvernement. Des sources proches du club renseignent que même la présence du ministre au Maroc n’a pas décanté cette situation, à la limite discriminatoire dont est victime le club dirigé par l’opposant Moïse Katumbi. Malgré ce rejet du gouvernement, Mazembe a une nouvelle fois fait honneur au drapeau tricolore.
DL