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Bataille de la présidence du CNSA: Kamerhe candidat

Si la classe politique doit tenir compte du poids et du calibre du
3ème classé de la présidentielle de novembre 2011, du poids de l’UNC
au sein de l’Opposition institutionnelle et de son passé de
négociateur, les clés du bureau du président du CNSA devraient être
remises à l’ancien président de l’Assemblée nationale
La direction du Conseil national de suivi de l’accord -CNSA- ne sera
jamais servie comme sur un plateau d’argent à Pierre Lumbi ou
n’importe quel autre virtuel rival issu de deux autres ailes
antagonistes du Rassemblement ou encore du Front pour le respect de la
Constitution -FRC. La bataille s’annonce rude et la voie de la
victoire désormais compliquée avec l’entrée en lice de Vital Kamerhe,
président national de l’Union pour la nation congolaise -UNC.
Depuis le décès d’Etienne Tshisekedi, l’ancien président du Comité des
sages du Rassemblement désigné par consensus à ce poste compte tenu de
son grand gabarit et sa personne, et les remous au sein du
Rassemblement suscités par la restructuration de cette plateforme, la
donne a changé.
Dès la reprise des discussions sur l’arrangement particulier, Adolphe
Lumanu Buanansefu, l’une des bouches autorisées de la Majorité
présidentielle et l’un des délégués des signataires de l’Accord du 18
octobre, a déclaré à la presse que la présidence du Conseil national
de suivi de l’Accord du 31 décembre était confiée au défunt président
de l’UDPS à titre personnel. «Vu le rôle que Tshisekedi a joué dans
l’univers politique congolais pour la démocratie dans ce pays, ce
poste lui avait été confié à titre personnel. Maintenant qu’il est
décédé, ce poste doit faire l’objet d’un consensus par toutes les
parties prenantes pour lui trouver un remplaçant», a dit Lumanu le 17
mars dernier.
Une semaine plus tôt, Lambert Mende, une autre figure de la MP et
délégué des signataires de l’Accord du 18 octobre aux pourparlers du
Centre Interdiocésain, quand il a rejeté l’idée de voir le nouveau
président du Rassemblement automatiquement porté à la tête du CNSA.
Vital Kamerhe de renchérir: «Nous avons accepté à ce poste Etienne
Tshisekedi compte tenu de son envergure, de son aura, de sa capacité à
booster le processus pour un atterrissage apaisé. Sa seule personne à
la tête du CNSA sécurisait tout le monde et apportait du crédit.
C’était par consensus. On avait bien spécifié en son temps, si c’était
une autre personne, on n’aurait pas accepté. On avait fait exception».
Puis: «Il n’est pas exclu que le président du CNSA provienne du
Rassemblement mais nous refusons que le Rassemblement considère cela
comme un acquis. On ne va pas rouvrir l’Accord».
Possible soutien de la Majorité présidentielle et de l’Opposition
signataire de l’Accord du 18 octobre
Côté Rassemblement, Christopher Ngoy est d’avis que la présidence du
CNSA est à renégociée. Pour sa part, Delly Sesanga a beau crier au
chantage et rappeler que selon l’Accord signé, la présidence du CNSA
revient de droit au président du Conseil des sages du Rassemblement,
les hostilités sont lancées et chacun tente de tirer ses marrons du
feu.
On apprend que Kamerhe revendique désormais le fauteuil laissé par
Tshisekedi. Si le président national de l’UNC était propulsé à ces
fonctions, qui s’en offusquerait? N’était-il pas arrivé 3ème derrière
Tshisekedi à l’issue de la présidentielle du 28 novembre 2011? Son
expérience du compromis, des négociations de Lusaka à son implication
pour booster le Dialogue de la Cité de l’Union Africaine en passant
par Sun City, ne plaide-t-elle pas en sa faveur? Le poids politique de
son parti, l’UNC, troisième force de l’Opposition à l’Assemblée
nationale, ne constitue-t-il pas un atout supplémentaire?
Déjà dans la short list de Primaturables et avec son aura politique
indéniable, Kamerhe peut espérer trouver la brèche dans la récente
déclaration de Me Norbert Nkulu Kilombo, un des hommes clés du
Pouvoir, selon laquelle «le Chef de l’Etat est prêt à travailler avec
n’importe quel Congolais pourvu qu’il soit patriote». Impliqué dans la
recherche d’inclusivité avec sa participation aux échanges directs de
la CENCO, la personne du chef de l’UNC parait mieux placée pour
favoriser un consensus rapide avec la Majorité présidentielle et les
autres forces signataires du compromis politique de la Cité de l’Union
Africaine quand l’UDPS, à en croire une analyse de la journaliste
belge Marie-France Gros, donne de plus en plus des signes
d’affaiblissement dus à la lourdeur du mécanisme de succession à
Etienne Tshisekedi, et le profil de Pierre Lumbi peine à faire
l’unanimité au Rassemblement.
Indice: Kamerhe a le soutien de Justin Bitakwira, porte-parole de
l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre et ministre des
Relations avec le Parlement dans le gouvernement issu de ce compromis
dirigé par Samy Badibanga. Derrière Bitakwira, c’est peut-être toute
l’Opposition ayant pris part au dialogue facilité par Edem Kodjo qui a
décidé de porter la candidature de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Ya Kakesa/AfricaNews

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