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Badibanga intervient, Minaku blanchi

Jeudi, peu avant la clôture de la session extraordinaire débutée le 17 décembre 2016, une séance à huis-clos a été organisée en présence du Premier ministre Samy Badibanga et du ministre des Finances Henry Yav sur les relations financières entre l’Assemblée nationale et le gouvernement
Samy Badibanga a personnellement fait le déplacement du Palais du peuple jeudi le 12 janvier peu avant la clôture de la session extraordinaire. Une expédition qui en valait la peine. La veille, une rumeur a fait état du détournement des droits des députés nationaux mettant en cause le bureau de la chambre basse. Les échanges entre le Premier ministre et les élus ont permis de dissiper le malentendu et, par ricochet, blanchir le speaker et son questeur gratuitement indexés. Au cours de ces discussions, les élus ont appris que le gouvernement a décidé de payer de manière échelonnée les droits des députés nationaux pour ne pas alimenter le marché déjà emballé par la surchauffe.

La veille, le cabinet Minaku a également démenti les allégations de détournement des droits des députés et toute augmentation du taux de ces émoluments à 1250 CDF le dollar comme le fait croire une certaine opinion. Le taux appliqué sur le marché parallèle n’est pas celui fixé par l’Etat. A en croire les sources parlementaires, le gouvernement applique dans le paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat le taux de 930 CDF le dollar et non le taux parallèle de 1250 CDF. Jean-Pierre Lihau, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, confirme que même les élus nationaux touchent leurs émoluments au taux de 930 CDF le dollar.
Lihau s’est livré à cet exercice pour couper court aux rumeurs selon lesquelles le gouvernement aurait ajusté le taux en rapport avec l’inflation du franc congolais observé ce dernier temps sur le marché. «Il y a lieu de préciser que le taux budgétaire applicable à ce jour est de 930 CDF le dollar. C’est vérifiable auprès des services compétents de l’Etat», affirme-t-il. Et de poursuivre: «s’il n’en était pas ainsi, le personnel administratif de l’Assemblée nationale, plus sensible aux questions de rémunération et à qui l’on applique le même taux qu’aux députés, serait déjà en pleine manifestation de protestation».
Il se raconte que le gouvernement a décaissé les émoluments des élus nationaux au taux de 1250 CDF le dollar pour la session en cours. Une information que dément formellement le cabinet d’Aubin Minaku.
«Le taux de 1250 CDF le dollar a bel et bien été envisagé par le gouvernement de la République, seulement dans l’hypothèse d’un paiement forfaitaire déjà expérimenté dans le passé, mais qui n’a pas été retenu, cette fois-ci», affirme Lihau.
Evoquant la lettre du ministre des Finances lue devant la Représentation nationale pour s’en convaincre, Lihau souligne qu’à l’occasion de la paie des émoluments pour la session en cours, le gouvernement de la République, fortement préoccupé par la question des flux monétaires sur les marchés financiers internes, avait déjà décidé d’un paiement échelonné en deux tranches pour le Sénat et en trois pour l’Assemblée nationale.
Selon le dircab, toutes les questions relatives aux droits et avantages dus aux parlementaires sont toujours traités à huis-clos et non en public. Ce qui, à ses yeux, ne constitue en aucun cas une opacité mieux un manque de transparence dans la gestion de la chambre haute. Il précise que pour des raisons de pudeur politique, les informations liées aux questions financières dont les émoluments sont placées sous le régime d’informations confidentielles, étrangères à la fonction législative.
Octave MUKENDI

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