Dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 juin 2016, le Bombardier Q400 « Kimpa Vita », en stationnement sur le tarmac de l’aéroport de N’Djili, a connu une surprise fort désagréable.
Une charrette à bagages s’est détachée d’un tracteur de la compagnie d’assistance au sol Congo Handling Services pour terminer lourdement sa course sur la porte du court courrier. L’aéronef en a subi des dommages qui nécessitent une profonde réparation avant sa remise en vol
Les nouvelles acquisitions de la flotte de Congo Airways seraient-elles poursuivies par le signe indien?
Des langues se délient pour stigmatiser cette cascade d’incidents qui perturbent la marche laborieuse de la compagnie qui peine à faire oublier de la mémoire collective le passé glorieux de Lignes aériennes congolaises dont la prise en charge technique des avions continue de faire école. Dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 juin 2016, le Bombardier Q400 « Kimpa Vita », en stationnement sur le tarmac de l’aéroport de N’Djili, a connu une surprise fort désagréable. Une charrette à bagages s’est détachée d’un tracteur de la compagnie d’assistance au sol Congo Handling Services pour terminer lourdement sa course sur la porte du court courrier. L’aéronef en a subi des dommages qui nécessitent une profonde réparation avant sa remise en vol.
Les techniciens qui ont requis l’anonymat, indiquent qu’en pareil cas des investigations s’imposent pour s’assurer qu’il n’y ait aucun problème au niveau de l’aérodynamique ou de la pressurisation. Les ateliers techniques de Kinshasa peuvent intervenir, notamment ceux de Lignes aériennes congolaises -LAC- ou de la Compagnie aérienne africaine -CAA.
Cependant, au regard du contrat de maintenance conclu par Congo Airways, seuls les techniciens d’Ethiopian Airlines qui en ont la qualification, sont habilités à intervenir. Il faudra, une fois de plus, s’armer de patience jusqu’à l’arrivée de l’expertise éthiopienne avant de remettre «Kimpa Vita» dans de bonnes conditions de navigabilité.
«Anuarite à Addis-Abeba», quid de la qualification des agents piste?
Il sied de noter que cet incident intervient quelques semaines après la rocambolesque panne de fuite hydraulique connue par l’autre Bombardier Q400 «Anuarite Nengapeta» à Isiro lors de son vol inaugural. Depuis que cet aéronef a quitté Kinshasa à la sauvette pour Addis-Abeba, un silence de plomb s’est abattu sur son statut. Pas pour longtemps car tout se sait et finit toujours par se savoir en aviation.
Cet incident repose aussi le problème de la qualification des agents appelés à manipuler les engins d’assistance au sol sur les aires de stationnement des aéronefs et de manipulation des colis divers transportés par ces avions. Un audit s’impose sur la place de N’Djili pour vérifier les qualifications des agents opérationnels à divers endroits stratégiques pour éviter la commission d’autres incidents et accidents aux lourdes conséquences.
Pendant ce temps, Congo Airways continue de bénéficier des sollicitudes plus que «spéciales» de la part du chef du Gouvernement. Une fois de plus, les correspondants de presse accrédités à la Primature ont balancé sur les antennes des chaînes locales les images de la réunion y tenue sous la présidence de Matata Ponyo et à laquelle ont pris part les dirigeants de la compagnie aérienne.
Les mandataires des Entreprises du Portefeuille totalement ignorés
Les RD-Congolaises et RD-Congolais ont retenu les recommandations pertinentes adressées aux gestionnaires de ce nouveau transporteur aérien de montrer patte blanche en matière de bonne gouvernance en rendant compte de leur gestion.
Ce qui est une bonne chose. Des notes discordantes se font toutefois entendre au niveau de plusieurs mandataires de l’Etat dont les Entreprises publiques transformées en Sociétés commerciales, Etablissements publics ou Services publics, n’ont jamais bénéficié d’une oreille attentive du gouvernement.Bien au contraire, claironnent beaucoup d’entre eux, ce sont les opérateurs économiques venus d’autres cieux qui semblent remporter toutes les faveurs de la hiérarchie.
Ces investisseurs expatriés dont on ne sait parfois rien sur les activités ou dont les performances n’arrivent même pas à la hauteur de la cheville des Entreprises du Portefeuille de l’Etat, sont reçus avec pompe à grand battage médiatique. Les mandataires des Entreprises RD-congolaises sont ravalés à la portion congrue de conducteurs de canards boiteux, pourtant autrefois des vaches laitières exploitées à souhait, et contraints d’obéir au doigt et à l’œil des ministres de tutelle.
Une perfusion mensuelle de 2,5 millions USD au bénéfice de Congo Airways
Hormis les régies financières dont les contre-performances mettent à mal la troïka stratégique qui sert de bouche-trou aux réunions sporadiques et à l’improviste du conseil du gouvernement, pendant que sous d’autres cieux la normalité impose la tenue régulière des rencontres hebdomadaires de l’Exécutif, c’est l’embargo sur la recherche des solutions aux problèmes qui assaillent les Entreprises du Portefeuille. Comme pour relativiser, les travailleurs contestent l’appellation péjorative collée à leurs unités de production en les qualifiant plutôt de canards dont les ailes et les pattes ont été enchaînées par l’Etat propriétaire pour les empêcher de remplir correctement leurs missions.
Certaines sources crédibles indiquent que Congo Airways serait sous la perfusion permanente du gouvernement qui lui accorderait une dotation mensuelle de près de 2,5 millions de dollars pour faire face aux dépenses contraignantes de fonctionnement -location bâtiments, frais d’exploitation, rémunérations, etc.
Ces cadres proches du ministère du Portefeuille persistent que si toutes les Entreprises étaient logées à la même enseigne, la courbe serait longtemps inversée dans le sens de l’amélioration de leurs performances.
Quel gymnastique convient-il d’exercer pour bénéficier de cette manne passagère du reste, car au moindre changement à la tête de l’Exécutif rien ne prouve que le Père Noël va continuer avec de telles œuvres de charité. Wait and see.
Tino MABADA
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