Quinze ans après avoir quitté ses bureaux au rez-de-chaussée du Palais du peuple, la nostalgie a eu raison de Kamerhe. Le nouveau président de l’Assemblée nationale a choisi, vague dans l’âme, de poser ses valises dans ces mêmes locaux afin d’entamer sa mission de restauration de la Chambre basse parlement RD-congolais…
Élu président de l’Assemblée nationale dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 mai, Vital Kamerhe a pris officiellement ses fonctions le vendredi 24 mai, au terme d’une cérémonie de remise et reprise avec le bureau provisoire. Nostalgique, le nouveau n°2 du pays a choisi de s’installer dans les bureaux du rez-de-chaussée, les mêmes qu’il a occupés entre 2007 et 2009. «Je vais reprendre, par nostalgie, mon ancien bureau», a-t-il lâché, déclinant ainsi les bureaux occupés par son prédécesseur, Christophe Mboso.
Aussitôt investi dans ses nouvelles fonctions, Vital Kamerhe a donné le ton de ce que sera son come-back au perchoir, 15 ans après l’avoir quitté. Premier cheval bataille de l’acte II de la saga «le speaker Kamerhe», la réhabilitation de l’honneur et de la dignité du député national. «Vous pouvez compter sur moi pour qu’ensemble, nous rendions à l’Assemblée nationale ses lettres de noblesse», promettait-il dans son premier discours, quelques instants après son élection.
Comme un symbole, Vital Kamerhe n’a pas attendu longtemps pour lancer ce premier chantier. Le nouveau speaker a notamment évoqué les valeurs cardinales que devra incarner l’Assemblée nationale sous sa direction. Loyauté à la nation, transparence dans la gestion, efficacité dans le traitement des dossiers et ponctualité, tels sont les principes de travail voulus par Kamerhe.
Déterminé à faire de cette législature celle de «stabilité institutionnelle», des «reformes courageuses et pertinentes» mais aussi de la «compétence dans le contrôle parlementaire», Kamerhe veut également rendre à la Chambre basse du Parlement RD-congolais son rang de «véritable temple de la démocratie» alors qu’elle s’est transformée, ces dernières années en «une simple caisse de résonance». Cela passe notamment par un temps de parole équilibré à la majorité et à l’Opposition pour un débat démocratique équitable et équilibré.
«Le choix du président de la République»
Vital Kamerhe a ainsi promis de ne ménager aucun effort pour mettre les députés nationaux dans de très bonnes conditions de travail. Ces derniers sont, de leur côté, appelés à «respecter le minimum d’éthique pour un représentant du peuple» afin de remplir au mieux leurs tâches parlementaires.
Candidat unique de l’Union sacrée pour le poste de président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe était cependant passé par les primaires face à Mboso et Bahati qui visaient également le perchoir. Malgré ces péripéties, «VK» n’a cependant pas douté une seule seconde de son destin, lui le «choix du Président de la République».
Dans ses premiers mots, Kamerhe a fait la part belle au Président Tshisekedi, son allié qu’il a remercié pour avoir accéléré les choses dans la mise en place des institutions issues des élections de décembre 2023. «En ce moment, le Sénat est en train de procéder à la validation des mandats. En même temps, la Première ministre s’attèle pour que son gouvernement soit prêt afin de venir à l’Assemblée nationale pour présenter son programme en vue de son investiture. Elle sera bien accueillie», a déclaré Vital Kamerhe, heureux de voir le long cycle électoral se clôturer en beauté, renforçant ainsi la démocratie en RD-Congo.
Christophe Mboso, président du bureau d’âge devenu 2ème vice-président du bureau définitif, a également eu droit à une ligne dans le discours inaugural de son nouveau chef hiérarchique pour l’issue heureuse du processus. Les deux hommes se connaissent depuis les années 1990, de bon augure pour la future collaboration. «La nation se souviendra de vous», a lancé Kamerhe à l’endroit de Mboso et de ses deux benjamins de secrétaires.
Tendre l’oreille à l’administration
Témoin privilégié de la cérémonie de remise et reprise, Augustin Kabuya, coordonnateur de la majorité présidentielle, a également vu ses efforts être reconnus par le nouveau speaker. «Félicitations cher Augustin Kabuya. Vous avez mérité la confiance du Président», a dit Vital Kamerhe en s’adressant directement au SG de l’UDPS.
S’il a laissé bonne impression au même poste, il y a 15 ans, notamment auprès des agents administratifs, «VK» a promis de faire encore mieux, en étant à leur écoute pour l’amélioration des conditions de travail sous la direction du Secrétaire général «dans l’amour et la tolérance mutuels».
Sans perdre le temps, Kamerhe, conscient du retard pris, a invité son bureau à prendre la mesure de la tâche afin de contribuer au «grand édifice que le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo veut bâtir comme héritage pour les générations futures».
La prochaine étape de l’ère Kamerhe est, sans nul doute, la convocation de la session ordinaire de mars qui accuse déjà plus de deux mois de retard. Cette session devra avoir comme principale mission d’investir le gouvernement Suminwa déjà dans les tiroirs.