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Assemblée nationale : Kamerhe, le come-back!

C’est le retour en force. Après exactement 15 ans et 28 jours d’absence, Vital Kamerhe est assuré de retrouver le perchoir de l’Assemblée nationale. Il a remporté, mardi 23 avril 2024, la primaire organisée par l’Union sacrée pour désigner son candidat unique à la présidence de la Chambre basse du Parlement avec 183 voix, devant Christophe Mboso, deuxième avec 113 voix, et Modeste Bahati, laissé à la queue avec 69 voix. 7 bulletins blancs ont été constatés.

Avant cette éclatante victoire, Kamerhe avait réussi à séduire les élus de la Majorité via un message jugé plus consistant et adapté que ceux de ses deux concurrents du jour. Tout en promettant une nouvelle ère de transparence et d’engagement. Son adresse a été particulièrement axée sur la sempiternelle situation d’insécurité dans l’Est du pays, réclamant que le débat y relatif redevienne public. Le souci est de permettre aux populations du Nord, Sud-Kivu et de l’Ituri ainsi que d’autres régions de suivre de près les discussions et les actions entreprises par la Représentation nationale.

Le prochain speaker a également pris l’engagement de restaurer l’image ternie de l’Assemblée nationale, appelée à redevenir le véritable temple de la démocratie. Tout en soulignant l’importance de renforcer le contrôle parlementaire pour garantir une gouvernance transparente et responsable, il a plaidé pour que les rapports de l’Inspection générale des finances -IGF- soient aussi déposés à la Chambre basse. «Notre mission est de redorer l’image de l’Assemblée nationale, lui redonner ses lettres de noblesse. Ça part par la façon de conduire les débats. L’Assemblée nationale doit être un lieu de débats», a-t-il indiqué, évoquant cependant l’irresponsabilité du Président de la République devant l’Assemblée nationale et souhaitant l’audition, chaque mercredi, des membres du gouvernement, secteur par secteur, pour faire le point.

Persuadé qu’il a un rôle à jouer aux côtés du Président Tshisekedi malgré les dures épreuves auxquelles il a été soumis entre la naissance du CACH en novembre 2018 et la primaire remportée mardi en passant par son emprisonnement entre avril 2020 et décembre 2021, Kamerhe entend imprimer un autre rythme et une bonne dose de discipline dans la gouvernance. «Je vous préviens maintenant, ceux qui veulent voter pour moi, que je ne vais pas vous flatter pour vous dire quand je tiendrai ce micro-là, que vous soyez de l’opposition ou de la majorité, nous devons voir l’impact qui découle de la Constitution», a-t-il lancé à ses collègues peu avant son élection. Il n’y a pas de sous-entendus.

Alors que tout se passe aujourd’hui comme si le pouvoir en place n’a des comptes à rendre personne dans tous les domaines, nombre de compatriotes, à commencer par les députés nationaux de l’USN, semblent s’être reconnus dans le discours de Kamerhe et paraissent prêts à travailler pour bouger les lignes, se consacrer à la pacification et la reconstruction du pays.

Pressenti Premier ministre mais laissé à l’écart durant le premier quinquennat, Kamerhe sait qu’il a une vieille dette de mémoire à régler avec la Nation entière. Son allié et frère de Président, Félix Tshisekedi, a dit de lui un jour qu’il a encore un rôle à jouer. Désormais à un pas du Perchoir, ce Kamerhe revient donc de très loin, après les déboires politiques de 2009, le passage à vide d’entre 2011 et 2018, et les ennuis politico-judiciaires de 2020 à 2021.

Tous les mauvais coups encaissés n’ont pas eu raison de sa determination décrite comme suit par le site «Ouragan.cd»: «Depuis Genève, il a soutenu Félix Tshisekedi en passant par Nairobi jusqu’aux dernières élections où il est le seul de trois à avoir véritablement mouillé le maillot. Il a battu campagne dans le Bandundu plus que Mboso qui se prévaut de son fief. Dans l’Est, il a balisé la voie à Tshisekedi. Il était aux côtés du candidat n°20 dans toutes ses pérégrinations. Bahati s’était limité à la seule étape de Bukavu. Emprisonné puis blanchi par la justice et le chef de l’État lui-même, Kamerhe est resté loyal et prêt à servir son partenaire politique».

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