Moïse Katumbi, le chef du principal parti d’opposition au Parlement, a mis en garde contre le changement de la Constitution dans son message du 30 juin à la Nation. «On n’a pas le droit de changer cette Constitution. Le vrai changement de la Constitution, c’est le social du peuple. Il faut être malade pour penser à changer la constitution», a dit l’opposant, prenant le contrepied de certains tenants du pouvoir, faisant savoir que ce n’est pas la Loi des lois qui ralentit la bonne marche du pays.
«C’est l’incompétence qui bloque le développement de ce pays. Nous avons une bonne Constitution, mais nous avons des dirigeants qui manquent de vision. La Constitution est sacrée. On ne doit pas la toucher», a cogné le patron d’Ensemble pour la République.
Katumbi a rappelé sa démission du poste de gouverneur sous Kabila justifiée par son refus de cautionner la modification de la Constitution.
«J’ai démissionné en 2015 parce qu’on voulait toucher à la Constitution. Il faut savoir prendre ses bagages et s’en aller lorsque le mandat est terminé. Il ne faut pas penser s’éterniser au pouvoir», a-t-il lancé, soupçonnant le pouvoir en place de vouloir se maintenir au pouvoir via le changement de la Constitution.
«Notre peuple n’a plus le droit à la vie. Dans notre pays, il n’y a rien qui marche, la souffrance est totale. Qu’est-ce que nous devons faire pour changer tout ça ? Le Congolais est devenu mendiant dans son propre pays. Il n’ya plus de routes, plus d’électricité, plus d’eau potable», a-t-il déploré.
Et de poursuivre: «Mes frères et sœurs dorment dehors. Ils sont en train d’être tués tous les jours dans l’Est du pays. Trop de promesses, trop de décisions inutiles, mais on oublie son peuple. Nous allons nous mettre ensemble pour que cette situation change. Nous avons un pays très riche, mais la population est très pauvre».
Katumbi n’a pas manqué de déplorer les arrestations arbitraires. «Nous avons de bons juges, mais il y a de l’ingérence. Nous cultivons seulement la haine, le tribalisme, le népotisme, la criminalité et le banditisme», a-t-il déclaré non sans affirmer que ce décor est la conséquence d’avoir «organisé des élections chaotiques pour mettre au pouvoir les gens qui n’ont pas été votés. On voit des gens qui ont déjà volé, circuler librement, mais des citoyens innocents être en prison».
Évoquant les noms de certains opposants et acteurs de la société civile emprisonnés, Katumbi s’est donné les raisons de refuser de célébrer la présente fête du 30 juin.
«Je ne vais pas fêter. Nous devons réfléchir et nous demander pourquoi ça ne marche pas. Le pays appartient à tout le peuple», a-t-il fait savoir.
Natine K.