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2016: Jean-Claude Masangu abat ses cartes!

L'ex gouv' de la BCC, Jean-Claude Masangu Mulongo
L’ex gouv’ de la BCC, Jean-Claude Masangu Mulongo
Dans la plus grande discrétion, l’ancien gouverneur de la BCC prépare sa descente dans l’arène politique alors qu’on lui prête des sérieuses visées pour la Primature, avec des alliés piochés dans l’actuelle Majorité présidentielle et dans l’Opposition
Sans le dire tout haut, des sociétaires de la Majorité présidentielle décrivent désormais Jean-Claude Masangu comme le tueur depuis le jour où ils ont eu accès au projet politique de l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, qui risque de déranger les calculs de Kabila en 2016. En fait de projet politique, Masangu aurait abattu ses cartes pour 2016 avec l’ambition de devenir Premier ministre. 
Jean-Claude Masangu, que ses proches appellent toujours Gouv’, se prépare sérieusement pour les prochaines échéances électorales. Son ambition est de jouer un rôle clé dans le gotha politique issu de prochaines élections, notamment en 2016. Devant les spéculations provoquées par la médiatisation de l’intervention de l’ex-patron de la BCC à la faveur des Concertations nationales, Masangu voudrait vraiment descendre dans l’arène plus rapidement que ne pourraient s’imaginer ses adversaires. Le projet dévoilé pendant ces assises nationales -lire remake- semble avoir pris un tour politique. Les principales visées sont derechef connues: la Primature.
«C’est tactique», confie sous le couvert de l’anonymat une source d’AfricaNews qui affirme avoir été associé au dossier avant de se rétracter. «L’idée est de faire semblant de ne pas gêner Kabila mais favoriser en sourdine un rapprochement avec Vital Kamerhe, pressenti le prochain principal allié de l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo dans l’ex-Kivu», ajoute la source, indiquant que la principale sphère sur laquelle travaille Masangu couvre le Katanga, les deux Kasaï, le Bas-Congo et Kinshasa. Basée sur la puissante fortune amassée durant les années BCC, la toile Masangu se tisse dans la plus grande discrétion autour des hommes recrutés au sein même de la Majorité présidentielle, la même qui soutient Kabila aujourd’hui.
Notamment Baudouin Banza Mukalayi, Mulubakat comme Masangu, plusieurs fois élu dans la ville de Lubumbashi, à la tête de l’UDCO, un parti qui compte 6 sièges à l’Assemblée nationale, Jean-Claude Muyambo, ancien député élu de Lubumbashi, ancien ministre des Affaires sociales, originaire de Sakania, le territoire des Babemba, la tribu majoritaire du Katanga, en froid avec la Majorité, donc avec Kabila, depuis sa défaite aux législatives du 28 novembre 2011, et la sénatrice Bijou Ngoya, la native de Kolwezi, qui passe pour une insoumise… Un autre opposant Gilbert Kiakwama kia Kiziki, plusieurs fois ministre sous Mobutu, député élu et réélu de Mbanza-Ngungu, dont le parti siège au gouvernement Matata via le ministre de l’Economie Jean-Paul Nemoyato.
Et un fidèle des fidèles, Honoré Mulangu, ami et ancien conseiller en communication de Masangu, chargé de déblayer le terrain au Kasaï et de jeter les ponts entre l’espace Kanyoka dont il est originaire et les proches voisins Lunda du Katanga. Auréolé par son brillant passé à la Citi Bank et à la BCC ainsi qu’à l’impressionnant carnet d’adresses qu’il s’est fait, Masangu se voue naturellement un destin national. Il pense qu’il a un rôle à jouer et à faire jouer au pays. Il croit son heure venue. Légitime.
Cependant, ces préparatifs ne s’annoncent pas pour autant comme une partie de plaisir pour l’ancien argentier désormais face à un parcours d’obstacles. Déjà de nombreux sociétaires de la Majorité mis au courant de ce projet reprocheraient à Masangu son manque de loyauté vis-à-vis de Kabila qui l’a pourtant longtemps gardé à la tête de la Banque centrale. S’il est vraiment déterminé à tourner la page Kabila, la plus grande difficulté pour Masangu consistera à contrer une éventuelle contre-offensive de la Majorité dont les stratèges pourraient pour imaginer les manœuvres susceptibles de contrer sa machine sur terrain et affaiblir ses pions.
Les analystes estiment que la Majorité pourrait soutenir les élus SCODE, prêts à organiser le congrès de l’identité du parti pour régler définitivement le cas Muyambo, qui avait déjà pris ses distances vis-à-vis du camp qui défend Kabila et dont les positions sont de plus en plus équivoques. Comme elle pourrait renforcer le propre frère de Banza Mukalayi, le député Lunda Mbalanda, qui monte en puissance dans les milieux des jeunes à Lubumbashi.
AKM

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