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CONEPT/RDC lance la campagne pour le financement intérieur et innovant de l’éducation

Jacques Tshimbalanga, coordonnateur national de la Coalition nationale de l’éducation pour en République démocratique du Congo -CONEPT/RDC-, une organisation de la Société civile, a lancé, mardi 5 octobre 2021, la campagne pour le financement intérieur et innovant de l’éducation, en marge de la Journée mondiale des enseignants célébrée le 5 octobre de chaque année. La campagne a pour mission d’assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité.

Au cours de la cérémonie, la CONEPT a présenté son plaidoyer au gouvernement central pour rappeler à chaque province la nécessité d’accroître la part réservée à l’éducation dans le Budget 2022, en maintenant sa part au-delà du seuil de 20% pour chaque province et de poursuivre cette croissance jusqu’à atteindre au moins 25% du Budget de la province à l’éducation d’ici 2023. La CONEPT tient à ce que le gouvernement met en place, avec le concours des Assemblées provinciales, des mécanismes pour le financement innovant de l’éducation pour combler les gaps et investir dans les enseignants.

«Le fonds ainsi générés pourraient contribuer à améliorer la qualité des apprentissages, de construire et réhabiliter des infrastructures pour contenir l’accès, améliorer les conditions et rendre sûr et protecteur l’environnement scolaire», a plaidé le coordonnateur national de la CONEPT/RDC.

Connaissant que le recours aux financements alternatif et innovant est indispensable, Jacques Tshimbalanga a signalé qu’il convient de noter que la mise en œuvre de la politique de gratuité de l’éducation de base y compris le financement des réformes a induit des besoins additionnels importants et croissants.

A cet effet, cette organisation de la Société civile a invité le gouvernement à mettre en place un mécanisme efficace de financement alternatif et innovant. Pour y arriver, la CONEPT a demandé au gouvernement d’allouer une quotité sur les redevances payées par les exploitants des ressources naturelles notamment les mines, les hydrocarbures et la télécommunication de soutenir l’éducation.

«La RD-Congo dispose d’importantes ressources naturelles. L’État peut affecter une quotité de la redevance minière payée par les exploitants pour suppléer les efforts du Trésor public dans le financement de l’éducation avec focus sur l’éducation de base et l’investissement. Les obligations auxquelles les opérateurs du secteur minier sont légalement soumis dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises -RSE- pourraient également être d’un grand concours dans le financement de l’éducation», a laissé attendre le coordonnateur national.  La CONEPT a également appelé le gouvernement à procéder à la réforme du Fonds de promotion de l’éducation nationale en vue de le doter des instruments juridiques adéquats lui permettant de prélever dans le respect de la loi les redevances relevant des financements alternatif et innovant identifiés.

Environ USD 2,9 milliards pour assurer l’éducation de qualité

A en croire la CONEPT, selon l’Observatoire congolais du développement durable -OCDD-, la RD-Congo a besoin d’environ USD 2,9 milliards l’an pour assurer une éducation de qualité, inclusive et équitable et un apprentissage tout au long de la vie pour tous. Et pour mettre en œuvre et consolider la gratuité de l’éducation de base, la RD-Congo devrait mobiliser au moins USD 2,4 milliards l’an alors que dans l’ensemble, les dépenses publiques de l’éducation au niveau sectoriel ont à peine atteint USD 1 milliards en 2020.

«Le gap à combler chaque année au rythme actuel de mobilisation des ressources serait de plus de 1,4 milliards des dollars», a fait savoir Jacques Tshimbalanga, soulignant que les conséquences de cette situation sont légion. Il se justifie qu’en dépit des progrès réalisés environ 6 millions d’enfants de 6 à 7 ans demeurent en dehors de l’école. Ce qui représente 23% d’enfants de cette tranche d’âge. Il poursuit que parmi ces enfants plus de 3 millions ont l’âge de scolarisation primaire, soit de 6 à 11 ans.

Le but de cette campagne de la CONEPT est que les ressources nationales demeurent la plus importante source de financement de l’éducation. «Un engagement clair de la part du gouvernement est dispensable pour fournir un financement équitable proportionnel aux priorités éducatives nationales», a conclu Jacques Tshimbalanga.

CB

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