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L’OCC saisit de marchandises contrefaites à Lufu

Albert Kasongo, DG de l'OCC
Albert Kasongo, DG de l’OCC
La cité de Lufu, à la lisière de l’Angola et de la province du Bas-Congo en RD-Congo, est devenue, depuis un moment, l’un des marchés frontaliers les plus fréquentés du pays. Et par conséquent, Lufu est un déversoir des produits contrefaits, impropres à la consommation. Conscient de sa mission, l’Office congolais de contrôle -OCC- renseigne y avoir saisi et détruit entre autres trois tonnes de maïs.
L’OCC vient de procéder à un bon coup de filet à Lufu. Il a pris dans les mailles de son filet 300 tonnes de farine de maïs, 300 bidons de détergents de marque «Sumamousse» -un produit de Marsavco contrefait-, 19 cartons de lait concentré de marque «Cafuta» et des savons en poudre jugés impropres à la consommation après test. A en croire le service de communication et presse de cet office, ce lot de marchandises saisi y a été détruit. Témoins de l’événement: Me Jean Bakomito, conseiller juridique du ministre de l’Economie et commerce, le procureur du Parquet de Mbanza-Ngungu, le chef d’agence et tous les responsables des services œuvrant au poste frontalier.
«Deux modes avaient été choisis pour la destruction de ces marchandises impropres: l’immersion pour les sacs de farine et les savons en poudre dans la rivière Lufu et l’incinération pour les bidons de détergents et les boites de laits concentré», informe l’OCC qui explique: «si les sacs de farine, les cartons de lait concentré ainsi que les savons en poudre provenaient de l’Angola, ce n’est pas le cas pour les détergents Sumamousse».
Selon le contrôleur RD-congolais, ce produit, propriété de Marsavco, a été piraté par un groupe d’inciviques. «L’expertise et la vigilance ont permis à nos agents affectés à nos postes frontaliers de dénicher la supercherie», se targue, à raison, l’OCC. Reste aux services de sécurité de démanteler ce réseau de contrefacteurs. De son côté, le conseiller du ministre de l’Economie et de commerce a félicité et encouragé les agents de l’OCC et les autres services œuvrant au poste frontalier. Aussi, Bakomito leur a demandé d’être davantage regardant sur tout le flux de marchandises entrant et sortant. «Notre santé en dépend», a-t-il martelé.
Le bâton mis dans les roues de l’OCC
L’OCC estime que l’entrée en vigueur du Décret n°011/32 du 29 juin 2011 portant suppression des perceptions illégales aux frontières a ouvert la porte à l’importation des produits de contrefaçon en RD-Congo. «Lorsqu’on fait la rétrospection, on constate que c’est depuis l’entrée en vigueur de ce décret interdisant à l’OCC de percevoir le frais de tally que le marché RD-congolais a commencé à être inondé des produits impropres», souligne-t-il. Question: Qu’est-ce qui avait motivé le gouvernement à signer ce décret? Le gouvernement en avait-il mesuré les conséquences?
«Au moment où la plupart des pays développés ou en voie de développement mettent des moyens, des budgets colossaux pour faire asseoir les institutions de protection de la santé de la population, en RD-Congo, cela n’est pas le cas», s’étonne-t-on à l’OCC. La signature de ce décret est perçue par des experts comme une preuve selon laquelle la santé serait la moindre de préoccupations des gouvernants. Cependant, les agents de l’office de contrôle semblent déterminés à mener à bien leur mission.
«Toutefois, les agents de l’OCC, malgré les difficultés que connaît l’entreprise depuis la signature de ce fameux décret de la mort, nationalistes qu’ils sont, continuent à faire le travail selon le prescrit de l’Ordonnance-loi de 1974 et celui du Décret n°09/42 du 3 décembre 2009 fixant les statuts d’un établissement public à caractère scientifique et technique dénommé Office congolais de contrôle», confie-t-on. Et de lancer un appel: «Il est temps que notre gouvernement trouve une solution à ce problème de contrôle des produits. La santé n’a pas de prix. Mettons nos intérêts partisans de côté et travaillons pour l’intérêt général».
HRM

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