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La sim à USD 50: les avis des opérateurs GSM divergent!

Le ministre des PT-NTIC, Tryphon Kin-kiey
Le ministre des PT-NTIC, Tryphon Kin-kiey
Même si les opérateurs GSM opérant sur le marché local restent partagés sur la proposition de la carte-sim à USD 50, le ministre des PT-NTIC, lui, reste ferme…
Le ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, le Professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba, a conféré le vendredi dernier avec les cinq opérateurs de la téléphonie mobile opérant sur le sol RD-congolais. Un à un, les sociétaires du secteur des télécommunications ont donné leurs points de vues sur les sujets brulants du secteur des télécoms tel l’interconnexion qui demeure partielle, la guerre des prix, le déploiement de la fibre optique à travers la ville de Kinshasa ainsi que la polémique suscitée par la proposition faite de vendre la carte-sim à USD 50.
Depuis son arrivée à la tête du ministère des PT-NTIC, Tryphon Kin-kiey a instauré l’esprit de consensus avec tous les opérateurs qui participent tant au paysage des télécoms, de la poste que des technologies de l’information et de la communication. Cela s’avère est très important pour la bonne marche de ce secteur classé aujourd’hui deuxième pourvoyeur des recettes non fiscales au Trésor public juste après les mines. C’est Airtel RD-Congo qui a ouvert la série initiée par Kin-kiey.
Représenté par son directeur chargé de régulation, John Aluko, la filiale du Groupe Bharti dit ne pas apprécier la mesure proposée par le ministre des PT-NTIC tendant à augmenter le prix de la carte-sim: «nous ne sommes pas d’accord avec la proposition du ministre. Nous estimons que la vente des cartes-sims doit être démocratisée telle que c’est le cas pour le moment». Et quand la presse tente de le coincer avec des arguments autour de la vente ou distribution des cartes-sims non contrôlée, Aluko se défend: «chez nous, la vente des cartes-sims est réglementée. Aucune sim ne peut être activée avant qu’elle ne soit enregistrée…»!
Curieux lorsque le commun des mortels sait que se procurer une carte-sim déjà activée n’est pas compliqué. A chaque coin de rues, on en trouve à gogo… Abordant la question relative au déploiement de la fibre dans la ville qui a pris du retard, le directeur de régulation d’Airtel affirme que la partie qui leur avait été confiée est déjà bouclée. C’est plutôt d’autres entreprises qui n’ont pas encore fini, vu que tous les quatre opérateurs GSM excepté Africell s’étaient coalisés et partagés 100 Km de fibre à travers la ville de Kinshasa.
Et à l’épineuse question de l’interconnexion, John Aluko a comme d’habitude, accusé Africell de pratiquer le dumping. Ce qu’a rejeté en bloc le conseil d’Africell, reçu juste Airtel par le ministre des PT-NTIC. «Africell est le dernier arrivant sur le marché. Comment peut-il pratiquer le dumping alors qu’il a besoin de faire des bénéfices pour rentabiliser son investissement?», s’interroge Joseph Elemu, avocat membre du collège juridique d’Africell.
«L’interconnexion est une obligation légale. Elle ne peut de ce fait souffrir de quelque prétexte que ce soit», renchérit Me Ghyslain Mbayo, également membre du conseil juridique d’Africell. Concernant la proposition de la vente de la carte-sim, la position d’Africell est claire: «Il n’y a pas lieu de s’agiter. Ce n’est qu’une proposition. Le communiqué du cabinet est clair là-dessus. La proposition du prix va d’USD 10 à 50. Pourquoi alors tabler seulement sur le plafond alors qu’il existe un prix minimum?», commente Joseph Elemu. Vodacom et Orange n’ont voulu s’exprimé au sortir de l’audience, promettant de le faire au moment opportun. Chez Tigo, on souffle le chaud et le froid au même moment. L’objectif poursuivi par Tryphon Kin-kiey est de lutter efficacement contre les sim-box et permettre à l’Etat d’avoir les moyens de son action.
HMK           

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