Le Fonds de promotion de l’industrie -FPI- vient une fois de plus de démontrer son rôle d’appui à la réalisation du programme économique du gouvernement RD-congolais. Il a subventionné, à la hauteur d’USD 140.000, la Fondation Nkumu Frey qui lui a présenté un projet de recherche appliquée axé sur la résolution du problème d’accès à l’eau potable à Kinshasa. Conformément à son nouveau mode de financement, le FPI a lui-même commandé un camion-citerne mobile de traitement et de distribution d’eau potable d’une capacité de 16.000 litres. La présentation et la remise de cet engin à la Fondation Nkumu Frey a eu lieu vendredi 3 août au siège du FPI, en présence du ministre de l’Industrie qui a présidé la cérémonie. «Ce projet, financé par le Fonds de promotion de l’industrie, est pour moi le témoignage le plus éloquent, tout à la fois de l’engagement de l’homme du peuple, qu’est monsieur Nkumu Frey, à l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens, de la créativité de l’homme de science qu’il est aussi, et d’une forme d’entrepreneuriat social innovant qui propose des réponses concrètes aux problèmes sociaux qui demeurent sans solution satisfaisante dans notre pays», a déclaré le ministre Marcel Ilunga dans son mot de circonstance.
C’est une solution tant soit peu à l’épineux problème d’adduction d’eau potable dans plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa. Dans le cadre de ses missions statutaires, le Fonds de promotion de l’industrie -FPI- vient de subventionner la Fondation Nkumu Frey à la hauteur d’USD 140.000 pour son projet de recherche appliquée, axé sur l’approvisionnement de la population kinoise en eau potable. Commandée par le FPI auprès d’une compagnie indienne, cette unité mobile de traitement et de distribution d’eau potable a été présentée, puis remise au premier bénéficiaire, vendredi 3 août 2018 au siège du FPI dans la commune de la Gombe.
«J’ai été surpris parce que je suis venu au près du FPI pour un emprunt afin d’arriver à mettre au point mon imagination; ils m’ont fait comprendre que dans leur loi régissant leur existence, il y a ce qu’on appelle la subvention pour les recherches. En tant que professeur associé à l’UNIKIN, à la faculté des Sciences sociales, et spécialiste en anthropologie appliquée, j’ai pensé que le FPI a bien fait d’agir d’une manière pragmatique. Je n’ai qu’un sentiment de joie surtout que l’argent n’est pas venu d’ailleurs, c’est l’argent des RD-congolais. Je voulais honorer l’image de marque du Président de la République qui a ouvert cette branche pour les chercheurs. Aussi monsieur le ministre de l’Industrie qui, dans son sens pragmatique, n’a pas réfléchi deux fois pour comprendre l’intérêt de cette initiative. Egalement pour le DG Kitebi avec son personnel qui se sont mis à croire en ce qui n’existait pas encore», a réagi le député Nkumu Frey, promoteur du projet, dès le début de son allocution.
Un projet social qui génère aussi de l’emploi
Nkumu Frey a souligné que son initiative est une école, qui implique obligatoirement la formation de ceux qui vont assurer le service après-vente. «C’est une chaine au fait économique, sociale et c’est de l’emploi. Nous devons recruter et former des RD-congolais», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, face au sérieux problème d’eau potable dans la capitale, le promoteur du projet a avoué qu’un seul véhicule ne suffit pas. Il en faut donc d’autres. «Ce projet est un modèle maintenant, c’est facile de dupliquer, de faire jusqu’à 200 automobiles roulants. Nous avons la technique de captage et de traitement d’eau. Maintenant, l’étape actuelle doit nous conduire à un parteneuriat qui doit absolument nous permettre de travailler dans de bonnes conditions; que ce soit le prêt, il y a de l’argent. Et nous allons peut-être rester seulement fabricants, et que les partenaires viendront pour acheter et faire la distribution. Connaissant leur sens pragmatique, je pense qu’au cours de ce mois, nous allons passer à des consultations pour déterminer un prix assez acceptable de l’automobile», a indiqué le député Nkumu.
En ce qui concerne le prix de vente de son eau, il s’est prononcé en ces termes: «un bidon de 25 litres d’eau potable traitée est vendu entre 10 et 15 dollars américains. Mais nous, nous allons le vendre à un prix proche du pouvoir d’achat des RD-congolais. Ma théorie c’est le capitalisme social. Je dois gagner de l’argent par ce que c’est une œuvre de l’esprit mais je dois aussi tenir compte du pouvoir d’achat de la population».
A en croire Nkumu Frey, ce projet a couté USD 140.000 dans l’ensemble, et l’engin a valu USD 114.000. Le reste d’argent, a-t-il renseigné, a permis de travailler sur place avec son équipe. «Mais nous devons tout faire pour réduire le coût selon que nous avons eu un bon partenariat avec la compagnie qui produit l’automobile, avec bien sûr l’accompagnement du gouvernement de la République», a-t-il conclu. Lors de la présentation de cette unité automobile, l’un des ingénieurs chargés de l’entretien de cet engin a fourni quelques explications relatives à son fonctionnement.
«Avec cette unité mobile, nous venons de simplifier le système de traitement d’eau potable dans notre pays. Le système de filtrage est l’œuvre des RD-congolais. Il est incorporé dans ce véhicule, avec l’ultraviolet pour lutter contre toutes sortes des microbes. Il y a aussi le filtre de la finition qui élimine toutes les particules. Ce camion offre aussi l’eau pour autre usage que la boisson. Il a en son sein un groupe électrogène», a-t-il expliqué.
Dans son mot de circonstance, le ministre de l’Industrie, Marcel Ilunga, a reconnu que la problématique de l’approvisionnement en eau potable constitue un des problèmes majeurs auxquels le gouvernement est confronté, surtout dans la ville de Kinshasa où on compte près de 12 millions d’habitants. Evoquant des statistiques de la Banque mondiale, le ministre a démontré qu’actuellement, seuls 22% soit 11,5 millions d’habitants ont accès à une source d’eau potable dans le pays. A l’en croire, pour atteindre les objectifs de développement du millénaire -ODM-, la couverture doit passer à 71%. Au regard de cet tableau synoptique, le patron de l’industrie RD-congolaise n’a pas tari d’éloges à l’endroit du promoteur de ce projet. «En prenant l’initiative d’apporter sa contribution à la résolution du problème de l’accès à l’eau potable à Kinshasa, vous avez, monsieur le promoteur, démontré que le développement économique et social de notre pays est l’affaire de tous et qu’en utilisant nos facultés créatrices, nous pouvons trouver des réponses adaptées à nos problèmes», a-t-il dit. Selon lui, en acceptant de financer cette initiative de recherche appliquée, le FPI réalise effectivement non seulement ses missions statutaires, mais aussi démontre, une fois de plus, son rôle d’appui à la réalisation du programme économique du gouvernement. De ce fait, Marcel Ilunga a salué la vision et la perspicacité dont a fait montre la Direction générale du FPI pour le soutien à cette initiative, qui sera réellement salutaire pour les populations vivant dans les zones reculées de la ville de Kinshasa.
«J’encourage surtout le FPI pour qu’il continue dans ce sens à soutenir des actions pareilles qui sont visibles et qui profitent à la population. Ce qui nous reste à faire c’est l’accompagner afin qu’il puisse avoir le soutien du gouvernement et qu’on arrive à la production de masse de sorte que ces véhicules soient presque partout, en commençant d’abord par Kinshasa puis à travers la République», a-t-il promis.
Les défis étant énormes au pays, le ministre de l’Industrie a incité le député Nkumu Frey et le FPI à demeurer mobilisés, afin de transformer davantage le potentiel hydrographique mais aussi agricole, minier et forestier de la RD-Congo, en production de biens et services utiles en revenus et en création d’emplois. En signe de mérite, le ministre Ilunga a remis un brevet d’Invention au promoteur du projet, Nkumu Frey, pour ce qu’il a réalisé.
Olitho KAHUNGU
Merisa MATETE
5 minutes de lecture