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Les entreprises minières déterminées à importer l’électricité de l’Afrique du Sud

La RD-Congo fait face à des déficits énergétiques massifs et des précipitations devenues limitées pourraient entraîner une chute de production de près de 50% dans les principales centrales hydroélectriques du pays, au cours de la saison sèche de mai à septembre prochains. Face à cette situation, et par le souci de réduire ce grand déficit, les entreprises minières œuvrant en RD-Congo envisagent d’importer l’électricité de l’Afrique du Sud. Selon «Reuters», les délégués de l’entreprise chargée de la production et de la distribution de l’électricité et la Chambre de commerce du Congo ont débuté jeudi 13 avril des négociations de deux jours pour les importations d’électricité produite par l’entreprise sud-africaine Eskom.
Selon Eric Monga, président de la Chambre de commerce du Congo dans la région minière du Sud-Est, cité par «Reuters», l’initiative vise à réduire le grand déficit local d’énergie qui a affaibli la production minière de la RD-Congo, principal producteur africain du cuivre. Alors que la RD-Congo et l’Afrique du Sud ont bien voulu, en octobre 2016, accélérer le projet Grand Inga, comme annoncé par les Chefs d’Etat de ces deux pays au cours de la 9ème session ordinaire de la Grande commission mixte RD-Congo-Afrique du Sud clôturée vendredi 16 octobre 2016 à Kinshasa, peu d’avancées sont à signaler. Le gouvernement n’ayant pas encore sélectionné un entrepreneur. Le pays continue de faire face à des déficits énergétiques massifs et des précipitations devenues limitées qui, selon des experts, pourraient entraîner une chute de production de près de 50% dans les principales centrales hydroélectriques du pays au cours de la saison sèche prochaine de mai à septembre.
Pour ne pas courber l’échine, les entreprises minières envisagent d’importer l’électricité de l’Afrique du Sud. Selon «Reuters», les délégués de l’entreprise chargée de la production et de la distribution de l’électricité et la Chambre de commerce du Congo ont débuté jeudi 13 avril des négociations de deux jours pour les importations d’électricité produite par l’entreprise sud-africaine Eskom. Par ailleurs, ces délégués renseignent que l’exportation d’électricité depuis l’Afrique du Sud impliquerait le transport via de centaines de kilomètres de câbles à travers le Zimbabwe et la Zambie, entrainant ainsi l’augmentation des coûts. «C’est nettement plus cher…mais l’intérêt économique est tellement formidable que nous sommes obligés d’aller discuter avec eux», a déclaré Eric Monga, président de la Chambre de commerce du Congo, dans la région minière du Sud-Est. A l’en croire, chaque société minière serait libre de négocier avec Eskom pour la quantité d’énergie dont elle a besoin. Les principaux opérateurs en RD-Congo incluent Glencore, Ivanhoe Mines et Randgold. Selon d’autres sources, la région minière du Katanga, riche en cuivre, ne reçoit environ que la moitié de l’énergie dont elle a besoin de la part du réseau national, obligeant les opérateurs à s’appuyer sur des générateurs ou des importations coûteux, habituellement en provenance de la Zambie voisine.
Une capacité de production de 40.000 MW
Le projet Grand Inga prévoit plusieurs phases d’extension des capacités de production électrique sur le site des chutes d’Inga, dans la province du Kongo-Central, où existent actuellement deux barrages construits dans les décennies 1970 et 1980, et fonctionnant aujourd’hui bien en-deçà de leurs capacités. S’il venait à être réalisé, le site d’Inga aurait une capacité de production de 40.000 MW, soit l’équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération, qui seraient exportés jusqu’en Afrique du Sud, mais aussi vers l’Afrique de l’Ouest voire plus au Nord. Kinshasa travaille toujours à la première étape vers la réalisation de ce projet d’Inga III basse chute qui doit permettre à la RD-Congo -pays où seul 9% de la population, a accès à l’électricité- de produire 4800 MW supplémentaires. En gestation depuis plus de dix ans, Inga III, d’un coût total estimé à 12 milliards de dollars, a été ressuscité en 2013 par la promesse faite par l’Afrique du Sud d’acheter plus de la moitié de la production d’électricité du futur barrage assurant ainsi une viabilité financière au projet.
Olitho KAHUNGU

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