Dans une motion incidentielle à la plénière du CES, le conseiller Mudumbula dénonce la mauvaise gouvernance de l’actuel bureau dont l’action serait caractérisée par la léthargie, l’absence d’initiatives, des contre-performances et l’incompétence
Il y a un malaise profond au Conseil économique et social -CES. Des sources bien renseignées confient que les conseillers de la République ne sont pas traités à leur juste valeur, au point d’être clochardisés et traînés dans la boue avec un train de vie qui les chosifie. Ils traversent des moments difficiles consécutifs au non-paiement de leurs émoluments. Du coup, tous les regards sont tournés vers le comité directeur dont la gestion pose problème.
Lors de la session du CES du mois d’octobre 2016, le conseiller de la République Mudumbula Makola a exprimé son ras-le-bol face à cette situation devenue insupportable. «Je voudrais, en fait, faire connaitre un certain nombre d’inquiétudes exagérément préoccupantes. Longtemps restées personnelles et propres à moi, mais que les circonstances et les réalités, ô combien intrigantes vécues au sein de notre institution, ont fini par rendre collectives. A force de les supporter et de les subir, elles sont en train de créer un malaise insupportable qui conduit à coup sûr, vers un opprobre collectif et un discrédit institutionnel du fait d’une certaine gestion du CES qui est tout, sauf orthodoxe et parcimonieuse», a-t-il laissé entendre d’entrée de jeu.
Non-respect des engagements pris au début de la mandature
Dans cette motion incidentielle adressée au président du CES, Mudumbula Makola a rappelé aux membres du bureau de cette institution les engagements pris au début de leur mandature. Entre autres, apporter leur expérience et expertise pour insuffler une dynamique positive afin de garantir une avancée harmonieuse du CES pendant sa première mandature, installer un cadre autonome de réflexion et de dialogue permanent pour garantir le bien-être social de la population RD-congolaise, faire du CES un centre d’impulsion de la bonne gouvernance et de reconversion des mentalités en RD-Congo, une institution modèle, un support de veille et un associé positif du Président de République, du Parlement et du Gouvernement pour le bien-être de la population, etc.
Dans la même motion, Mudumbula a interrogé le bureau sur plusieurs questions qui entravent le bon fonctionnement de cette institution : Quelle dynamique harmonieuse de travail le bureau a-t-il insufflée au sein du CES quand on sait qu’il a, jusqu’à ce jour, brillé dans la promotion des étoiles sociométriques d’un côté et des isolés sociométriques de l’autre parmi les conseillers de la République ? Quid de l’autonomie du CES et du bien-être social de la population ? Le bureau s’est-il réellement préoccupé et occupé de promouvoir l’autonomie de cette institution dans une mouvance de musellement de libre expression et réflexion au nom d’une certaine hiérarchie?
Concernant les lettres de noblesse à confier au CES par une gestion exemplaire, Mudumbula s’est demandé quelle image l’opinion nationale RD-congolaise a du CES lorsque que des interrogations demeurent sur l’existence, les missions dévolues et la pertinence de cette institution?
Mauvaise gouvernance du bureau du CES
Dans son offensive, l’intéressé a également dénoncé la mauvaise gouvernance de l’actuel bureau du CES qui est caractérisée par la torpeur, la léthargie et l’absence d’initiatives, des contre-performances et l’incompétence.
Dans les couloirs de cette jeune institution, des chuchotements font état d’un climat délétère. Les dirigeants de CES et les conseillers de la République vivraient à couteaux tirés des suites du non-paiement des émoluments de ces derniers par le comité Patrice Ezaty Meriko.
Sous couvert de l’anonymat, les mêmes sources font savoir que les maigres moyens octroyés à cette institution étatique feraient l’objet d’affectations douteuses de la part du comité directeur. Alors que les conseillers broient du noir et que les travaux des commissions comme ceux des plénières sont suspendus ou gelés faute de moyens financiers, on dénonce au CES le paiement d’un personnel administratif pléthorique, n’ayant ni titre ni qualité, avec les frais de fonctionnement des sessions de l’institution.
Dans la foulée sont épinglées des dépenses onéreuses des missions à l’étranger, des endettements en «banque Lambert» pour financer des déplacements extérieurs aux retombées hypothétiques, voire nulles sur l’institution. Entretemps, le CES demeure une grande inconnue au pays.
Guylain LUZAMBA
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