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Bamanisa plaide pour une banque de l’habitat

Entrepreneur cimentier RD-congolais, PDG de Barnett Group et ancien gouverneur de l’ex-Province Orientale, Jean Bamanisa Saidi apporte une recette en vue de développer le secteur RD-congolais de l’habitat. Pour lui, avec une population estimée à 80 millions d’habitants et le développement des villes comme Kinshasa et ses 10 millions d’habitants, il convient de mettre en place une banque spécialisée dans les crédits immobiliers. Dans sa récente tribune relayée par «Jeune Afrique», l’ancien gouv’ indique que cette banque de l’habitat aurait pour rôle de financer le secteur du logement en vue d’accroître son offre; d’offrir des produits financiers spécialisés; d’améliorer le bien-être de la population par un habitat adéquat et de pousser la croissance économique.
 
L’ancien gouverneur de l’ex-Province Orientale et patron de Barnett Group, Jean Bamanisa Saidi, évoque, dans sa récente tribune relayée par «Jeune Afrique», la possibilité de pouvoir booster le secteur de l’habitat en RD-Congo. Pour lui, avec une population estimée à 80 millions d’habitants et le développement des villes comme Kinshasa et ses 10 millions d’habitants, il convient de mettre en place une banque spécialisée dans les crédits immobiliers, avec des objectifs précis, à savoir: financer le secteur du logement en vue d’accroître son offre; offrir des produits financiers spécialisés; améliorer le bien-être de la population par un habitat adéquat et pousser la croissance économique.
«Le secteur de l’habitat a démontré par le monde sa forte capacité d’entraînement, notamment, en matière d’industrie et services, de systèmes financiers, de logistique et d’infrastructures. Eût égard à son rôle économique et social, il se positionne en levier important de l’économie nationale», souligne-t-il dans sa tribune.
Jean Bamanisa est d’avis qu’en RD-Congo, le secteur du bâtiment et des travaux publics a participé à hauteur de 2,7% du PIB national en 2016, mais le pays reste en marge de son développement, malgré les efforts entrepris par l’État, les sociétés privées et les particuliers. Il pointe ainsi du doigt, entre autres le manque au pays d’une banque spécialisée dans les crédits immobiliers.
«Le marché financier RD-congolais est constitué de 18 banques commerciales, 34 institutions des micro-finances et deux fonds étatiques. Aucune de ses institutions n’octroie des crédits à plus de sept ans, ni n’est spécialisée dans les crédits immobiliers: les banques commerciales octroyant la majeure partie des prêts du système financier RD-congolais se limitent pour la plupart à des maturités de cinq ans», décrie-t-il.
Selon l’ancien gouverneur, la création d’une banque d’habitat constituerait un champ propice aussi bien pour l’État
RD-congolais que pour le secteur privé.
«Le contexte économique -notamment le fait que les prêts en monnaie étrangère soient acceptés pour les crédits à moyen et long terme-  est propice au lancement d’une institution financière spécialisée, d’autant que la demande est réelle. La RD-Congo compte désormais 80 millions d’habitants, et les villes, notamment Kinshasa, se développent à vitesse grand V -la capitale a dépassé les 10 millions d’habitants», démontre-t-il. Et de poursuivre: «si toutefois le gouvernement RD-congolais et ses partenaires traditionnels financiers ne pouvaient mettre sur pied cette institution, le champ est aussi propice au secteur privé, qui pourrait, avec le soutien des mêmes bailleurs de fonds, mettre en place un Fond d’investissement pour l’habitat. Les privés sont en effet les plus aptes à démarrer de petits projets et à les faire aboutir».
Sécurisation des titres immobiliers et des permis de construire
La piste de Jean Bamanisa offre également une possibilité majeure d’inciter les entreprises à construire à meilleur coût. Ici, l’État doit jouer son rôle en facilitant l’accès aux matériaux à des prix concurrentiels dans la sous-région, et les entreprises pourraient, quant à elles, trouver des techniques de construction plus rapides grâce aux financements. En outre, une fois ce problème réglé, il restera les questions pour lesquelles l’Agence nationale pour la promotion des investissements -ANAPI- milite dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires: la sécurisation des titres immobiliers et des permis de construire, car la législation doit sécuriser les différents intervenants. «Sans oublier les taxes et impôts immobiliers, dont les taux sont en éternelle discussion, et qui sont payés par certains et pas toujours par tous. Par rapport à l’habitat locatif, par exemple, l’État tente d’uniformiser les baux et de les contrôler, sans pour autant inciter les parties par des taux plus réalistes: le taux de la taxe sur le loyer est aujourd’hui fixé à 22%», renseigne-t-il. Pour ceux qui ne savent pas, Jean Bamanisa Saidi est un opérateur économique et entrepreneur cimentier RD-congolais. Il est actuellement le PDG de Barnett Group. Il a aussi exercé en tant que gouverneur de l’ex-Province Orientale, aujourd’hui scindée en quatre provinces à la suite du démembrement territorial, à savoir: Tshopo, Ituri, Bas-Uélé et Haut-Uélé.

Olitho KAHUNGU

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