Le pays est assis sur une manne financière susceptible d’accélérer le boom économique et l’émergence voulu par Kabila: l’exploitation de 20 milliards de tonnes de fer dont regorge le sous-sol de la RD-Congo. Il suffit de le vouloir. Il suffit de chercher entre USD 10 milliards et USD 25 milliards pour construire les voies de communication et installer les usines. Avis d’un expert qui fait autorité en la matière, le prof Léonilde Mupepele
Un des contes des Mille et une nuits, «Sésame, ouvre-toi» fut l’expression magique utilisée par Ali Baba, un modeste artisan persan, qu’il avait surprise par hasard dans une conversation, pour ouvrir la porte qui donnait dans la cache d’une quarantaine de voleurs. Sans Ali Baba, le monde n’aurait sans doute jamais connu «sésame, ouvre-toi», synonyme de «solution à un problème» ou de «clé d’un mystère».
Alors qu’il a juré d’accomplir son rêve de faire de la RD-Congo un pays émergent à l’horizon 2030, Joseph Kabila se voit proposer une solution-miracle: l’importante réserve des minerais de fer, 20 milliards de tonnes jamais exploitées à ce jour dont 19 milliards dans la seule Province Orientale, à en croire le professeur Léonilde Mupepele, ancien Directeur général du Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des substances précieuses et semi-précieuses -CEEC.
Bouche autorisée, auteur d’un important livre sur l’industrie minière en RD-Congo, Mupepele l’a révélé devant une belle brochette du gotha financier mondial réuni à la Table Ronde des bailleurs de fonds organisée à Kisangani du 13 au 15 novembre 2013. Vint milliards de tonnes de fer multipliés par USD 120, le prix d’une tonne de ce minerai sur le marché mondial, ce sont USD 2.400 milliards qui tomberaient dans l’escarcelle.
USD 2.400 milliards d’un coup, vous ne rêvez pas! C’est possible! Une impressionnante manne financière susceptible de catapulter la RD-Congo dans le cercle des pays émergents! C’est un défi majeur. C’est une question de choix. C’est surtout une histoire d’avoir l’audace de lever entre USD 10 milliards et USD 25 milliards à injecter dans la construction des voies de communication et l’installation des usines et permettre la mise en exploitation de riche potentiel!
Et si le fer devenait le sésame de l’émergence? Le processus parait laborieux mais Léonilde Mupepele, lui, y croit dur comme fer. Quel schéma faut-il au pays pour qu’il chemine vers la croissance, le développement, la prospérité? Quelle thérapeutique lui appliquer pour qu’il devienne un Etat fort, riche et respectable? Professeur des universités, auteur d’un ouvrage sur l’industrie minière en RD-Congo et ancien boss du Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des substances précieuses et semi-précieuses -CEEC-, donc une référence, Mupepele a scruté une piste raisonnable.
«Si nous voulons atteindre l’émergence à l’horizon 2030, si vraiment nous voulons y aller rapidement et avec beaucoup de chances de réussite, nous devons être pragmatiques. Nous devons lever les fonds, entre USD 10 milliards et USD 25 milliards pour les consacrer dans la mise en exploitation des réserves de 20 milliards de tonnes de fer dont le pays dispose. L’opération pourrait rapporter USD 2.000 milliards», a-t-il tapé devant des bailleurs de fonds réunis à Kisangani à la faveur d’une Table Ronde économique. Histoire non seulement de mettre l’eau à la bouche de ces hommes d’affaires et délégués des organismes financiers internationaux. Mais aussi de suggérer aux décideurs une solution que l’expert estime la plus pratique et proche de la rationalité. En filigrane: l’idée d’un partenariat win-win.
Solution-miracle!
Le pays peut se prendre de rêver. «Actuellement, seulement 40 pays produisent du fer, et encore, les 5 premiers produisent… 85% d’une production mondiale s’étant élevée en 2010 à 2,6 milliards de tonnes de minerai», selon le site «LA SYNTHESE on line.fr». Mais, à en croire Mupepele, la RD-Congo qui figure dans le top 12 des puissances mondiales en termes de minerai de fer avec des réserves évaluées à 20 milliards de tonnes, représentant 12% des réserves mondiales, soit trois fois plus que ses réserves de cuivre, a pris un énorme retard dans la mise en exploitation. «C’est un paradoxe», s’est-il insurgé, soutenant mordicus que «le fer est la clef du miracle» dont rêve l’ex-Zaïre. A ce jour, la RD-Congo est le seul membre du Top 12 des puissances mondiales de la spécialité dominé par la Chine à ne pas figure dans le Top 12 des producteurs. Il faut donc relever le défi. Il faut se défier. Il faut opérer le bon choix.
«Le plus grand défi reste la mise en exploitation de cet énorme potentiel, sans laquelle, à mon avis, la RD-Congo ne se réveillera pas», a plaidé Mupepele avant d’ajouter: «Cela impose un grand nombre d’infrastructures et des voies de communication». L’expert minier est d’avis que consacrer entre USD 10 milliards et USD 25 milliards à cet investissement permettrait de faire bouger tout le secteur socioéconomique du pays et d’accélérer son émergence. Vint milliards de tonnes de fer multipliés par USD 120, le prix d’une tonne de ce minerai sur le marché mondial, ce sont USD 2.400 milliards qui tomberaient dans l’escarcelle. USD 2.400 milliards d’un coup, vous ne rêvez pas! C’est possible! C’est plus de 300 fois le budget actuel de la RD-Congo!
Alors qu’il a juré d’accomplir son rêve de faire de la RD-Congo un pays émergent à l’horizon 2030, le Président Kabila se voit proposer une solution-miracle: l’importante réserve des minerais de fer, 20 milliards de tonnes jamais exploitées à ce jour dont 19 milliards dans la seule Province Orientale. Le fer est le deuxième marché mondial de matières premières.
Achille KADIMA MULAMBA